Qu'en est-il de nous ? - Fremione [Terminée]

14 - Le Survivant

PDV Harry Potter

Il faisait nuit, il faisait bon. Je sentais ma cape onduler derrière moi ; le vent qui soufflait dans mon visage ne me semblait être qu'une douce brise.

« - Mr Potter. Ça a recommencé. » entendis-je dans mon dos.

Je soupirai.

« - Je le sais. Je ne serais pas ici autrement. Il faut promptement qu'on intervienne. C'est sans précédent.

- Sa famille est là-bas. »

Il m'indiqua deux femmes d'âge mûr qui hurlaient et sanglotaient.

« - Vous avez interrogé les témoins ? » demandai-je, accablé devant cette douleur, cette douleur destructrice que je connaissais si bien.

« - Oui mais leur descriptions sont bien trop exactes et semblables les unes aux autres. Il sembleraient qu'ils aient subi un sortilège de confusion. »

Je fus alors pris d'une soudaine inspiration.
Un éclair me traversa, un souvenir, en fait. J'étais caché derrière le mur du salon des Dursley et regardais un film policier. Au dénouement, on apprenait que tout les meurtres n'avaient qu'un lien, un seul coupable. Cela ne s'était pas très bien fini pour moi, évidemment. Quand l'oncle Vernon m'avait découvert, j'avais subi neuf jours de placard.

« - Vous n'avez pas cherché un lien entre les affaires ? Le meurtre de Milicent Bulstrode, de Derwent Harper et de Théodore Nott, le Feudeymon au magasin Weasley... Ce sont des enfants de Mangemorts qui ont été tué, ce qui pourrait se comprendre.
Un Mangemort peut attaquer un traître. Quelqu'un qui n'a fait pas honneur à Voldemort par le passé. »

L'homme grimaça. Je levai les yeux au ciel.

« - Je vous en prie. Ce nom ne représente plus de menace depuis longtemps. Ce qui me préoccupe, en revanche, c'est l'attaque des jumeaux Weasley. Ils n'ont aucun lien avec les Mangemorts. C'est à peine s'ils avaient eu déjà affaire à l'un d'eux. »

Mon interlocuteur haussa les épaules et jeta un coup d'oeil au cadavre étendu devant nous.

« - Ce n'est pas qu'un meurtre, Potter. C'est plus que ça. Regardez ces mutilations corporelles. Ces marques semblent avoir été inscrites après la mort de cet homme. Comme un symbole, un rappel. Une menace. »

J'aquiecsai gravement. Je balayai des yeux le cadavre de Grégory Goyle, une seconde, mais mon estomac ne cessait de se retourner. Je reportai alors mon regard sur l'Auror.

« - Dawlish ? Demandez à Dirkett de surveiller Malefoy fils les jours qui suivent. J'aimerais éviter de me retrouver avec un scandale à la Lucius Malefoy sous les bras. Cet homme a beau être en prison, il a préservé une emprise incroyable sur le Ministère. »

Il hocha la tête puis fronça les sourcils.

« - Ce n'est pas la fille d'Arthur Weasley, là-bas ? »

La surprise me coupa le souffle. Je me retournai et l'aperçu, elle. Elle se balançant d'un pied à l'autre d'une inconscience incroyable.
Inconsciente de l'effet que la voir me procurait. Inconsciente aux caprices de mon cur, à ses pulsations terriblement rapides. Elle envoyant d'un revers de main sa chevelure rousse à la rencontre du vent.

Je replaçai mes lunettes d'une main tremblante et m'avançai vers elle à grandes enjambées.

« - Merlin Ginny, qu'est-ce que tu fabriques ici ? »

Pour toute réponse elle me sourit, se mit sur la pointe des pieds et attrapa mon menton.
La seconde suivante, par une raison diablement inexplicable, ses lèvres étaient sur les miennes. Je mis un temps à réaliser.
À réaliser l'ampleur de son geste, à réaliser le torrent d'émotions qui déferla en moi. J'approfondis le baiser, glissant ma langue sur ses lèvres, oubliant les personnes autour de nous qui devaient nous fixer, aux sirènes assourdissantes, aux sanglots des Goyle. Il n'y avait plus qu'elle, ses lèvres et l'éternité. L'éternité pour l'aimer, pour l'embrasser, encore.
À jamais.