Le prof de monde contemporain,
tu sais la matière difficile parce que personne ne comprend les concepts,
mais moins qu'ECR, où tout le monde rechigne pour un rien,
entre les CRP où la prof s'accapare toujours de la discussion et les tests.
Tout le monde à un note de merde en ECR,
faut que tu travailles en maudit pour ne pas échouer,
parce que ce qu'elle t'enseigne n'est pas toujours très clair,
et quand tu te forces, t'as quand même 75% à la fin de l'année.Il a passé quinze minutes à nous dire d'un ton philosophal,
que le « rush » avant Noël, c'était normal,
qu'il fallait juste délaisser nos activités,
et de les laisser de côté.Il a dit qu'on devait délaisser :
les activités parascolaires,
les cours de conduite,
les amis,
la vie sociale,
les ci,
et
les ça,
mettre tout ça bien de côté,
dans un petit placard qui sent le renfermé,
de tout emballer, pour s'isoler,
et puis de tout déballer après Noël,
comme un cadeau que tu peux finalement avoir,
même si tu sais d'avance c'est quoi.
Habituellement ces cadeaux-là,
y font presque chier.Ensuite, comme si mon moral n'était pas déjà au niveau du plancher,
il nous a dit qu'après le « rush » tout redeviendrait comme avant,
puis il a dit qu'on était presque chanceux, du nombre de leçons si peu écrasant,
et qu'on avait 25% moins de travaux à faire que ceux des années passées.Ça m'a tuée.
Parce que je viens de réaliser,
que les prof y en ont rien à foutre de tes petit sentiments,
de comment tu te sens,
si tu te fais mal,
si ils t'ont fait mal,
ils s'en foutent,
tant que tes notes sont bonnes,
ils s'en foutent.Pour eux, toi, t'es rien qu'une série à quatres chiffres,
six cinq sept zéro, c'est un numéro comme ceci qui te définit,
pour eux, de « savoir », tu t'empiffres,
puis tu vomit des bonnes notes pour réussir dans la vie.Moi je les ai déjà délaissées :
ma vie sociale,
mes amies,
ma famille,
mes sorties,
puis ma santé mentale,
le moment où j'ai commencé en septembre.Alors dites-nous pas qu'on va la « ravoir », notre vie sociale,
comme certains disent « les meilleurs moments de toute notre vie »,
la mienne est morte depuis longtemps, je l'ai échangée contre un fichu cahier spirale,
je suis tellement occupée que je ne suis même plus capable de me faire des amis.Faque vous avez eu droit à une larme,
une seule sur un agenda rempli à ras bord,
de graphite noir sur un horaire déjà chargé,
parce que vous ne comprennez pas comment « seulement » 75% des devoirs d'antan,
peuvent NOUS faire sentir comme si on avait 300% de ce que les anciens finissants
avaient eu avant.
Je peux bien me donner à 110%,
mais quand mon esprit ne suit pas mon corps,
et qu'il vagabonde, torturé
par l'acharnement,
par le stress,
par l'amour fini,
par l'amour impossible,
par le mal,
par les blessures,
par toutes les déchirures,
par moi-même,
est-ce alors ma faute si je ne finis pas à temps?Vous avez eu droit à une larme,
une seule,
et c'est parce que j'hais pleurer en public,
parce que sinon je m'aurais effondrée en sanglots.
Pour un rien.-M.
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L'envers poétique de la vie/ The Other Side of Life's Medal
PoetryUne compilation de tous mes poèmes. Je voulais pas les perdre, donc voilà. En plus tout le monde peut les lire. Je vais publier si l'inspiration me frappe et seulement si. Plus haut classement : [1er DANS #POEM] (MERCI!) J'espère que vous les appréc...