Le chum à sa mère

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Tu étais tout nouveau dans sa vie remplie de tracas
tu connaissais pas encore la difficulté d'avoir deux enfants
et en garde partagée en plus de ça
ni celle de se bagarrer avec son ex pour des petites miettes d'argent.

Tu étais aussi nouveau pour moi
puis pour mon frère aussi
malgré qu'il t'as pas accepté dans sa vie
on te trouverait cependant des petits airs de famille
même si toi, tu venais pas d'Ottawa
tu venais d'un petit village perdu encore dans les vieux jeux de bille
puis tu travailles à tenps plein à Poste Canada.

Tu es pas mal gentil
peut-être un peu trop, à mon avis,
tu voulais pas me réveiller à cinq heures du matin,
quand mon frère la claque à sept heures tapantes, au quotidien.

J'aurais dû me soupçonner
j'allais me coucher vers dix heures et demie
bien, coucher, c'était un grand mot poli
je me couche presque toujours demain
mais je m'alloue un moment à moi, pour respirer
écrire à mes propres fins.

J'allais me brosser les dents, puis tout le fla-fla de la routine
j'avais quelque chose à te demander
puis derrière la porte, il y était
couché
la couverture et tout sur son corps
dans ton lit
on va prétendre qu'il lui manquait seulement son chandail
même si j'aurais jamais été capable de regarder par moi-même
je pense que j'ai jamais été autant traumatisée
je le connais à peine
puis tu laissais te défleurer comme ça?

Mais c'est ce que c'est, la vie
la fleur qui s'enjoliva
lentement, se fanera
puis un jour pourrira
d'ici là trouve toi un mari, on m'a dit.

-M.B

L'envers poétique de la vie/ The Other Side of Life's MedalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant