Arrivé maintenant mon tour. Ethan venait d'entrer mais il faisait trop sombre à l'intérieur pour que je puisse voir ce qu'il faisait. J'étais face au garde. Son regard fixé sur un point droit devant lui, on aurait dit que rien ne pouvait le faire bouger. C'est devant cette constatation que me vint l'idée d'un défi. Idée absurde.
Je fus tentée de passer une main devant ses yeux et... Je ne pus vraiment pas y résister. Je fis donc balancer mes doigts devant son visage mais ils ne cligna même pas d'un œil. Une véritable statut.Pourtant, à la fin des quinze secondes, il me regarda droit dans les yeux et ce simple regard me confirma que ce sbire était bel et bien un Homme. Il me fit signe d'un coup de tête d'avancer. Je m'engouffrai à travers la porte.
Devant moi, s'étendait maintenant un si long couloir que je n'en voyais pas le bout.
Tous les cinq mètres environ, se trouvait une porte de chaque côté.
Malgré l'obscurité qui dominait, j'admirais le blanc immaculé des murs. Pas une seule tâche, pas une seule imperfection n'était visible. C'était parfait, presque trop. Mais cette perfection était gâchée par l'affreux grésillement des lampes défectueuses qui planait au dessus de ma tête. Elles n'apportaient pas le moindre rayon qui permettrait d'éclairer ne serait-ce qu'une infime partie du couloir. Pourtant, je ne sais pas par quel miracle, il ne faisait pas totalement noir.Je fis à peine un pas en avant quand l'une des portes sur ma gauche s'ouvrit. Une Femme en blouse jaune en sortit et me fit signe d'approcher avant de disparaître à travers l'embouchure.
J'attendais à l'entrée en observant l'ensemble de la petite pièce. Elle n'était seulement meublée que d'un coffre et d'une chaise en bois trônant au milieu.
Je m'attendais à découvrir quelque de plus... disons prestigieux, venant du Directoire. L'affirmière fis claquer ses gants en latex contre ses poignées.— Tu comptes rentrer ?
Toujours sans un regard, elle se dirigea vers le coffre et l'ouvrit en grand. Je m'installai sur la chaise en bois, sans savoir si c'était vraiment ça que j'étais censée faire. Je n'étais pas vraiment à l'aise. Cette pièce était trop vide, l'infirmière n'avait pas la moindre émotion et le grésillement des lampes commençait à m'irriter. Et maintenant que j'étais assise, je ne pouvais pas voir ce que l'infirmière préparait. J'étais dos au coffre. De temps en temps, des bruits de claquements de verres se faisaient attendre. Super comme indice. C'était plutôt angoissant.
Au bout de quelques minutes à attendre, l'infirmière revint enfin face à moi. Mais une seringue à la main. Elle s'accroupit pour arriver à ma hauteur et entreprit d'enfoncer l'aiguille au creux de mon coude. Comprenant qu'elle allait m'injecter le produit, je détourna le regard. Je n'aimais pas trop les aiguilles. Je sentis un petit accrochage au moment où bruit la pointe traverser le tissus ma manche. Puis l'aiguille atteignit enfin ma peau. L'infirmière appuya sur la seringue laissant maintenant le produit se mélanger avec mon sang.
— Qu'est ce que c'est ? Demandai-je en la regardant déposer immédiatement un pansement par dessus ma combinaison après avoir retirer l'aiguille.
J'attendais sa réponse, pendant qu'elle se redressait et retirait ses gants.
— C'est bon, on a finit. Tu peux y aller, dit-elle en ignorant ma question.
— Déjà ? Le teste ne se résume qu'à ça ? Demandai-je surprise.
Je ne savais pas ce qui allait exactement se passer pendant le teste, mais on apprenait à l'école qu'il servait à déceler nos aptitudes et à lister nos inaptitudes. Une simple piqûre me paraissait étrange.
Je vis alors les lèvres de l'infirmière se plisser, comme si elle voulait empêcher sa bouche de s'ouvrir. Mais elle ne réussi pas longtemps à cacher son petit rire. Son attitude commençait à m'énerver. Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire ni de ce que l'on me faisait. Et elle, elle trouvait ça drôle ?
— Ne t'inquiètes pas pour ça, le teste est loin d'être terminé... Me dit-elle finalement. Aller dépêche toi. Ils t'attendent pour la suite.
À ces mots, elle ouvrit une deuxième porte que je n'avais même pas encore remarquée, à l'opposé de celle par laquelle je suis déjà passé. Elle me poussa du bout des doigts vers l'extérieur.
— C'est bon, C'est bon ! Grognai-je énervée par ce geste.
Et me revoilà de retour dans un autre couloir sombre. Mais il ressemblait en tout point au premier.
Pendant que je profitais d'être seule pour pester sur l'attitude de l'infirmière, une porte s'ouvrit quelques mètres plus loin.Un homme en sorti. Ou plutôt un garçon. Enfin je ne sais pas. Il était entre les deux. Je lui donnais l'âge de mon frère. Dix sept années, ça lui allait pas mal. Par contre, s'il ne passait pas le test aujourd'hui, c'est qu'il l'a fait l'année dernière.
Ce qui m'étonnait, c'est qu'il avait visiblement réussi, en même pas un an, à intégrer le Directoire. Je ne comprends pas comment l'algorithme a pu déterminer qu'un enfant de dix-sept années serait assez mature pour de tel responsabilité. Contrairement à l'infirmière, et a nous tous ici d'ailleurs, il ne portait aucune tenue particulière. Un jean et un tee shirt. Qu'est ce que j'avais envie de quitter ma combinaison collante pour retrouver les même vêtements que lui...—Aller la brundinette on y va.
La brundinette, voici le surnom qu'il avait donc décidé de donné. On ne me l'avait pas encore faite celle-ci.
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Three Thousand One
Science FictionLa loi n°007 stipule que : Chaque famille ayant un membre âgé de seize ou dix-sept ans, doit envoyer son enfant, selon l'année qui lui aura été conseillée, au Directoire. Il répondra ainsi au bilan de ses caractéristiques. Et la loi n°008 ajoute : ...