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Je me souviens, un soir au foyer familial. Quand mon père était encore là. Nous avions comme rituel de raconter notre journée, chacun notre tour, à travers un bon repas. Je m'étais plaint ce jour ci du surnom que la classe avait décidé de me donner. C'était Blanche-Neige. À entendre ce nom, Ethan s'était mis à pouffer de rire dans son coin. Il disait qu'elle me ressemblait et que ce surnom m'allait à la perfection. Je m'étais donc énervée. À l'époque, je ne voyais vraiment pas ce qui avait de drôle. Je ne voulais pas être un princesse. Mon père m'avait consolé en disant que c'était un compliment d'être une princesse. Que l'on disait souvent cela à des personnes très jolies. Mais je n'étais pas d'accord avec ça. Il n'y a rien de drôle à être une princesse, et encore moins Blanche neige.

— Je n'ai pas envie de passer mes journées à faire le ménage pendant que des nains chantent et dansent autour de moi. Ce n'est pas du tout pratique. Avais-je expliqué.

En attendant ça, mon frère rit de plus bel. Ma mère avait alors quitté la table, pour je cite : "préparer le dessert". Mais je la soupçonne en réalité d'avoir voulu cacher le sourire qu'elle avait affiché. Au final, seul mon père n'avait pas rit. Et je lui en était vraiment reconnaissante.
Mon père n'émettait jamais la moindre critique à propos mes coups de gueule. Il me conseillait même sur la façon dont je devais les gérer. Sur le moment, je pensais que lui seul me comprenait, et que c'était réciproque. Mais le jour où il est parti, je réalisai que ce n'était pas vrai. Si moi aussi je le comprenais, j'aurais pus lui dire de ne pas faire de bêtises.

— Tiens, mets ça sur la tête. Me dit le jeune homme en me tendant une sorte de... Passoire ?

J'étais pas sûre là... Je n'avais pas très envie de me rabaisser à mettre un égouttoir à pâtes sur la tête. Mais bon, si c'était la procédure. Il s'agissait sûrement en réalité d'un engin hyper perfectionné. C'est sûr que ça n'avait pas vraiment l'allure d'une technologie de pointe, mais bon. J'étais quand même au Directoire, qu'est ce que ça pouvait être d'autre ? Malgré ces arguments pour me rassurer, je n'arrivais pas un enlever un doute qui me hantait depuis que j'avais cette objet entre les mains.

— Tu rigoles ? Demandai-je complètement indignée. Qu'est-ce que c'est ?

Le jeune homme éclata de rire. Donc c'était vraiment une passoire.

— J'y crois pas. Commençai-je à râler. Non mais comment on peut faire une chose pareille. C'est pas censé être sérieux cet examen ?

— S... Si ! Marmonna le garçon en essuyant une larme qui avait commencé à couler.

— Mais pourquoi tu ris ? M'emportai-je alors. C'est incroyable tu ne peux pas faire parti du Directoire, avoir la responsabilité de candidats, et leur dire de mettre une passoire sur la tête ! Mais t'es complètement stupide !

— C'est bon calme toi. Tu pars un peu loin là. Je n'ai pas la responsabilité de candidats.

— Qu'est-ce que tu fous là alors ? Dis exaspérée.

— Je dois juste t'expliquer ce que tu dois faire ici. Mais je suis pas là pour me faire engueuler. Je peux te laisser te débrouiller toute seule si tu préfères. La fille avant toi était un peu moins susceptible.

Alors c'était moi la fautive maintenant. Qu'est ce que j'en avais à faire de la fille avant moi. Si elle aimait se faire humilier c'était pas mon problème. On m'avait dit que je passerai un teste qui déterminerait mon avenir. Pas qu'un imbécile me ferai des farces douteuses.

— Moi susceptible ? Mais t'es pas sérieux j'espère. C'est pas comme si tu m'avais demandé mettre une casserole sur la tête alors que je suis morte de stresse.

Le garçon perdu peu à peu son sourire. Je ne savais pas si c'était bon signe ou non. Au moins il redevenait un peu sérieux. Par contre, il ne fallait pas qu'il me laisse ici toute seule comme il venait l'avais suggéré. J'avais encore aucune idée de ce qui se passait ici.  Je serais complètement perdue.
Alors je décidai que je n'allais pas lui laisser le choix. Et pour ce faire, j'entrai dans la salle en fermant la porte directement derrière moi avant qu'il ne puisse sortir. Évidemment qu'il pouvait la rouvrir s'il le voulait. Mais en faisant ça, j'espérais lui faire passer un message assez clair et qu'il reste ici. Devant mon action, il leva un sourcil mais ne se laissa pas décontenancé :

— Ok. Alors maintenant tu la boucles et tu t'assois.

Je levai alors la tête et vis une table devant une chaise un peu plus loin. Jusque là, rien d'anormal. J'étais même dans un espace un peu plus élaboré que la petite pièce avec l'infirmière.

Mais quand mon regard fit le tour de la salle, il était impossible que je rate l'immense vitre qui coupait la salle en deux. Derrière, c'était un tout autre environnement que l'espace où je me trouvais. Des dizaines d'ordinateurs, de claviers, d'écran, de petites lumières qui clignotaient la remplissaient. Je ne savais plus où donner de la tête tellement il y avait à regarder. Profitant de mon petit moment d'admiration, le garçon était entré dans cette partie, par je ne sais quels moyens.

Three Thousand OneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant