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L./



Une fois les enchères terminées, la scène a été reculée pour laisser place à une piste de danse. C'est le moment que j'ai choisi pour inviter Lea à se joindre à moi pour une danse à deux. J'ai réussi à mettre Max de côté puisque je ne l'ai plus croisé depuis être retourné dans l'hôtel.

L'ambiance tamisée de la soirée, mêlée à la beauté des corps subtilements vêtus rend le moment précieux. Je sens la carte dans la poche de ma veste me titiller légèrement, et je n'ai qu'à admirer Lea, les fins traits de son visage, la façon dans la robe magnifie son corps pour m'imaginer sans difficulté la ramener vers un ascenseur et partir en direction de la chambre. D'ailleurs c'est ce que je fais après la quatrième coupe de champagne, et la seconde série de baiser dans son cou. Si on reste ici plus longtemps, la peuple mondain de cette salle pourrait  s'offusquer.
J'entrelace mes doigts aux siens, me recule et l'entraîne derrière moi. À peine un pas dans le hall de l'hôtel que je sens ses bras venir encercler ma taille sur le côté.

— On va où ? me demande-t-elle les yeux pétillants.

Je la regarde du coin de l'oeil et je me mord la lèvre parce que peut-être qu'il avait raison... qu'un changement de lieu, un nouvel endroit pourrait donner naissance à un nouveau départ.

Je l'emmène devant l'ascenseur et pose ma main sur la courbe de ses fesses. Personne est avec nous et heureusement parce que quand je rentre dans l'habitacle, j'attends pas une seconde avant de l'embrasser et la coller doucement contre une des parois. J'attrape ses lèvres entre les miennes, sa langue vient sensuellement caresser la mienne et je m'en délecte. Elle soupire déjà de plaisir, et ce son ne me laisse pas indifférent. Tout comme son corps qui ondule délicatement contre le mien.
J'essaye de ne pas penser, car je sais que c'est ça qui finit par me bloquer. Je ne pense à rien. Rien du tout. Je me concentre simplement sur mon désir et ma confiance en elle. Elle me connait, je peux tout lui dire, pourquoi pas mes peurs concernant... ça ?

— Cette robe, et la personne qui la porte, auront ma peau,  dis-je simplement.

Pour me répondre elle mordille ma lèvre inférieur et passe ses mains sous ma veste.

— La personne qui la porte se la ferait bien retirer..., glisse-t-elle en retour contre mon oreille.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je la tire immédiatement à moi. Ses mains se posent de chaque côté de mes cuisses, et comme c'est assez proche de ma... cicatrice, je remonte délicatement sa main gauche tout en l'embrassant et en encadrant son visage avec l'autre.

— Pardon, souffle-t-elle contre mes lèvres.

Elle sait. Et je sais qu'elle sait. Que mon problème physique vient de là. Je ravale ma fierté quelques secondes parce que mon blocage psychologique, lui, vient sûrement de ça : ma fierté. Je prends sur moi quand sa main redescend inévitablement, guidée par son envie. Je recule et la prend vite par la main pour le diriger ver la chambre 234.

L'euphorie qui se propage en moi est contrebalancée par l'appréhension d'une première fois. J'ai qu'à regarder son corps et la perfection de ses formes subtils pour me mordre la lèvre et sentir mon entrejambe me démanger.
Je pourrai retrouver ce que j'ai quitté pendant trop longtemps. Après tout, peut-être qu'Harry a raison... un nouveau lieu et la magie du différent, du nouveau.

Ma main plaquée sur la courbe de ses fesses, ses lèvres contre les miennes, j'essaye de sortir comme je peux la carte de ma veste.

J'entends des ricanements, des ricanements non loin de nous, ceux d'une fille, et quelques mots bafouillés d'un garçon. J'y prête peu d'attention jusqu'au ricanement de trop que je reconnais - malheureusement - instantanément.
Je me fige une de seconde fois parce que je crois rêver. Je me recule et me détache totalement de l'étreinte de Lea. Je fais quelques pas jusqu'à arriver à l'angle du couloir.

Ce que j'y vois, c'est ma sœur de 17 ans, prise en sandwich entre le mur et un grand brun les mains posées sur son corps, beaucoup trop bas. Je relève le regard sur le jeune homme que je crois reconnaître comme un de ses camarades de classe à la popularité plus que douteuse. Je ne réfléchis pas, m'avance sans dire un mot et dégage le mec de l'étreinte de ma sœur en le tirant pas le bras.

Sérendipité [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant