24.

5.4K 205 50
                                    


L./

Même si j'avais voulu faire une nuit complète et profonde, je crois que je n'aurais jamais pu. J'en suis même certain. Aucune chance. En plus de mon cerveau submergé par un nombre incalculable de pensées, c'est tout mon corps qui s'est retrouvé dans un état inexpliqué et inexplicable. Un peu comme si on m'avait enlevé une certaine enveloppe corporelle pour la remplacer par une autre, plus récente, légèrement différente et surtout moins lourde à porter. Mais comme tout ce qui est pleinement nouveau, ça met un certain temps à s'adapter et à s'ancrer en moi. Et je crois que c'est exactement le processus qui est en train de se produire.

Pourtant fatigué, mon esprit n'arrive pas à se reposer et s'endormir. Harry, lui, ne semble avoir aucun problème car il est endormi depuis au moins une bonne heure, sa tête sur mon épaule et je laisse de temps à autre mon visage flâner contre ses cheveux. Juste parce que j'en ai envie, et que c'est agréable. Son souffle rebondi sur le haut de mon bras et sa main est sous la mienne. Je la caresse de temps en temps avec mon pouce, parce qu'avec l'odeur de ses cheveux c'est à peu près tout ce qui me fait réaliser ce qui est en train - de se passer. D'un côté je n'avais aucun scrupule à lui poser toutes ces questions car j'avais besoin de savoir un minimum où lui en était, si je voulais aller plus loin. Surtout après sa disparition en début de soirée... Pourtant ses réponses, et ce qu'il me fait ressentir ont largement suffi à n'avoir aucun doute quant à le laisser me faire l'amour. J'en étais si sûr que j'en souris encore rien qu'en y repensant. Après tout, lui aussi m'a proposé de lui faire l'amour, mais au lieu de profiter de sa proposition, je n'y ai vu qu'une marque de confiance qui ne m'a laissé aucun doute quant à ses intentions. Je sais qu'il ne se croit pas digne d'un réel respect et attachement de la part de quelqu'un, mais en lui accordant ce que je lui ai accordé ce soir, je crois qu'il a compris enfin que c'était mon cas. Et considérant comment il me l'a rendu, je n'hésiterai pas à recommencer tout de suite. Comment hésiter maintenant ? Ce prétentieux charmeur solitaire me fait perdre toute raison, et j'aime ça. J'aime me laisser porter par autre chose que ma raison grâce à lui.

J'ai réussi à m'endormir vers les cinq ou six heures du matin.

Vendredi 17 Mars 2016

J'ouvre doucement un oeil, je mets une demi seconde à comprendre que je suis chez Harry, dans son lit, mais ça ne m'étonne guère maintenant. Les secondes d'après je constate qu'il n'est ni dans le lit, ni dans la chambre, ni dans la salle de bain ou sur le balcon. Puis à la seconde où je vais pour m'asseoir, tout ce qui s'est passé la veille me revient en mémoire. La nouveauté, l'intensité, le plaisir, les frissons puis son corps, ses lèvres, ses soupirs, et cet ensemble de choses qui font que les battements de mon coeur s'accélèrent juste en y repensant. Je passe mes mains tendues sur mon visage de bas en haut, jusque dans mon cou, mon regard fixé sur le plafond blanc.

De ce que mon téléphone indique, il est presque treize heures et j'ai l'impression d'avoir gaspillé une demi-journée à dormir. Certes je suis supposé être en vacances, mais le sentiment reste présent. Je suis loin d'être un grand dormeur et il y a encore peu je pensais Harry être mon opposé à ce sujet, à dormir jusqu'à pas d'heure, mais ce n'est pas la première fois qu'il est réveillé avant moi. Il semblerait que ça fasse partie de ces idées préconçues totalement fausses à son sujet. Finira-t-il de me surprendre un jour ?

Je trouve - avec quelques difficultés - de quoi m'habiller puis je passe dans la salle de bain pour au moins essayer de ressembler à quelque chose. Je descends au rez-de-chaussée et je ne le cherche pas bien longtemps. Il est assis dans un des fauteuils du salon, son Macbook air sur les genoux, et une tasse de café sur la table à côté de lui. Il a les yeux rivés sur l'écran, les sourcils légèrement froncés sans m'apercevoir rentrer dans la cuisine. J'appuie sur le bouton de la machine à café et le bruit des grains de café qui se broient trahit ma présence. Ma tasse de café brûlant en main, je ne vais pas rester dans la cuisine, même si malgré tout j'ai du mal à faire face au concret de la situation. Jusqu'à ce que je me souvienne que Louis Tomlinson n'est jamais gêné. Bon, peut-être un peu depuis quelques temps...

Sérendipité [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant