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Lundi 11 Novembre 

L./

Je m'attendais à une journée tranquille à travailler, mais peine perdue, mes attentes ont déviées bien rapidement.


J'ai croisé Harry ce matin en arrivant, accoudé à une rambarde en face du bâtiment d'économie et ça me rappelle que je dois lui toucher quelques mots à propos de.... bon, faut que je pense à comment tourner ça. Il était en discussion rapprochée avec une jolie rousse que je croise souvent sur le campus. Il doit essayer de la mettre dans son lit depuis quelque temps déjà et visiblement, il n'y arrive pas. Et quand il veut obtenir quelque chose, il n'en démord pas jusqu'à l'avoir.
Si seulement la pauvre fille savait ce qui l'attendra au réveil...


En arrivant, Gary est déjà devant les marches du bâtiment principal avec mon cappuccino sucré entre les mains. Ce pauvre petit voit en moi tout ce qu'il n'a pas : un statut, une vie sociale et une gueule. Il a vite compris comment faire pour que je le considère plus longtemps qu'une seconde, c'est-à-dire en me rendant service. C'est à peu près la même chose avec Kevin. Enfin, lui, il a des parents au porte monnaie bien rempli, même si c'est grâce à des affaires peu glamours. Peu importe, il a vite compris que s'ils ne faisaient rien pour moi, je ne voyais pas l'intérêt de continuer à lui prêter attention. 


En me dirigeant vers le bâtiment de droit, je salue quelques personnes d'un coup de tête ou d'un clin d'œil, dans l'idée qu'une petite attention par ci par là reviendra à mon avantage en temps et en heure.


Il est 13 heures quand je sors des cours de la matinée. Je passe rapidement à l'espèce de boulangerie du Campus qui franchement, mériterait qu'on inspecte ses cuisines. Je vais pas tarder à demander à Maria, ma gouvernante, de me préparer des repas pour chaque déjeuner de la semaine. Elle ne dira pas non à quelques billets de plus.
Je ne perds pas de temps et retourne vers la bibliothèque principale. Il y a une bibliothèque de droits dans le bâtiment réservé aux études de droits, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse. Je me sens mieux dans l'autre, et je me suis rendu compte que je pouvais même avoir les derniers potins juste en ouvrant les yeux.

En chemin j'envoie quelques textos, dont un à ma mère qui commençait à s'inquiéter puisque je n'ai pas répondu à ses messages d'hier. Je lui dis que j'allais bien sans répondre à son message m'avertissant que Max est de retour à Manhattan.

Mes soeurs m'ont également envoyé un nombre conséquent de photos de leur week-end à Miami avec notre mère, qu'elles ont visiblement beaucoup apprécié et j'en suis ravi. Elles le méritent. Je n'ai pas envie qu'elles passent leur enfance à attendre que leur mère leur prête un peu plus d'attention que le stricte minimum, comme j'ai pu en faire les frais pendant longtemps. Heureusement les gens changent et ma mère semble aujourd'hui un peu plus concernée par ses enfants qu'il y a dix ans.

Au moins j'avais mes deux parents à la maison, contrairement à mes soeurs.

Je me poste au fond de la bibliothèque au plafond de dix mètres de haut, les longues tables parallèles et les petites lampes aux abats jours verts émeraude. J'ouvre mon MacBook Air sur la table en bois ancien, mon carnet de notes et respire profondément afin de me concentrer. Je pourrai travailler chez moi, après tout c'est beaucoup plus calme, mais j'ai besoin de m'enfuir par moment. Je parle peu de cette nouvelle habitude car personne autour de moi ne la comprend. Lito ne comprendrait jamais, Lea si, mais elle ne me reconnaîtrait pas dans cette pratique, et ma mère me dirait  carrément " mais voyons, tu as de la place chez toi, tu es d'un autre rang ".
Voilà pourquoi je reste dans un coin, concentré sur mes recherches et ma page Word devant moi.

Sérendipité [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant