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L./

On a dû dormir en tout et pour tout 1 heure et quelques minutes avant que la sirène de bateau annonce à ses passagers son arrivée au port. Un coup d'oeil à l'horloge dans la chambre que nous avons réquisitionnée avant de nous endormir, et je vois qu'il est 8 heures 20. Pas le temps d'utiliser la salle de bain, alors tels deux zombies après une soirée de folie (ce qui est le cas), Harry et moi remontons paresseusement sur le pont supérieur. Les corps encore à moitié dénudés - et titubants - commencent à sortir et retourner sur la terre ferme. Les rues sont vides, à part pour l'enfilade de taxis stationnés sur le bord de la route qui longe le port. Même si le soleil n'est pas totalement levé, je remets mes lunettes de soleil sur mon nez. Pas forcément envie d'exposer ma tête déconfite à une jeunesse dorée qui aime ressortir les imperfections des autres quand ils en ont l'occasion. À cette pensée me revient en mémoire mon geste un peu brusque d'hier soir... contre Sunter, et je me dis que même des lunettes de soleil ne feront pas oublier ça de si tôt. Et merde.

Je croise Lito, le rejoins en attendant que les taxis se remplissent doucement et partent, jusqu'à en avoir un de libre. Je sais qu'Harry n'est pas loin de nous, parce qu'il est partie intégrante de notre groupe, et parce que... je sais qu'il n'est jamais bien loin quoi qu'il arrive.

Sofia et Lito, puis Zoey et Max s'engouffrent dans un taxi chacun, ce dernier me lançant un "On se capte pour se faire un truc ce soir" avant de fermer la porte du taxi derrière lui.

— Je repars à New-York au fait. 

Je sursaute en entendant la voix grave d'Harry à ma gauche, puis en sentant son épaule frôler la mienne.

— Comment ça ? je l'interroge en tournant la tête vers lui.

— Je suis déjà à la bourre en fait. Je dois partir, affaires qui attendent.

— Ok..., je secoue la tête pris au dépourvu. Problèmes avec le Stockholm ?

— Non, problème chez Styles Ltd. Mon père a besoin que je l'assiste sur un point important.

— C'est si urgent que ça ?

— Il faut croire que oui.

Cette fois je fronce les sourcils et sens le truc pas clair à l'horizon.

— Quoi qu'il en soit, il faut que j'attrape le premier vol pour New-York. 

Sa voix est claire, il n'y a pas l'ombre d'une hésitation. C'est presque froid et sinistre. Et même si dans un petit coin de ma tête je regrette déjà son absence des prochains jours, c'est surtout les raisons de partir aussi promptement qui m'interpellent.

— Dis-moi ce qu'il se passe, j'insiste tandis que nous avançons vers les berlines noires qui arrivent.

— Ce qu'il se passe c'est que je rentre. Pourquoi ? Je vais te manquer tant que ça ? il lance avec un peu trop de sarcasme, ses cheveux volant à cause de la brise matinale.

— Ok, alors dis-moi la raison.

— En quoi ça te regarde ? il s'agace.

En rien ? Et alors ? Il n'a pas à me parler comme ça alors qu'on baisait y'a pas deux heures !

On se calme Louis...

J'ai juste envie de comprendre pourquoi un tel changement de programme aussi promptement.

— Ton père a assez de personnes pour s'occuper de problèmes quelques jours, qu'est-ce que tu as dont il a absolument besoin ?

— Écoute, il reprend doucement en levant une main, son pouce et son index l'un contre l'autre. Il m'a demandé expressément de retourner à New-York alors je le fais. Il faut savoir se sacrifier pour réussir, tu sais ce que c'est non ?

Sérendipité [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant