Sérendipité [Larry Stylinson]

16.

 (Je tiens à préciser que la fin de précédent chapitre était un flashback)

L./

Samedi 16 Janvier 2016

Le point positif des examens, c'est qu'en plus d'attester - encore une fois - que les sujets sont prévisibles, ça m'a également permis de ne pas penser à Lea.

Ou alors, je refuse de m'avouer l'échec de ma relation et évite de penser à elle. Seulement depuis la fin des examens, soit la semaine dernière, tout me ramène à elle. Le réflexe de réserver au moins trois soirs dans la semaine pour elle, de lui envoyer un message dans la matinée, de lui passer un coup de fil dans l'après-midi. Toutes ces petites choses qui laissent un vide lorsqu'elles ne sont plus nécessaires.

Alors j'enchaîne les séances de sport et termine mon mémoire afin de préparer l'oral. 

Je n'ai pas beaucoup vu Styles ces dernières semaines, et je pense que ce n'est pas plus mal ainsi...

Je n'ai pas non plus eu de messages, de coup de fil ou de guet-apens de la part de Max. Je suis sûr qu'il attend que je fasse le premier pas pour aller me confier à lui, mais il peut toujours se brosser.

En passant à l'accueil de mon immeuble hier soir, le portier m'a donné mon courrier dans lequel était glissé le faire part de mariage de ma mère. La cérémonie aura lieu le samedi 20 Février, soit dans un mois. Je lui ai rendu il y a quelques jours la liste de mes invités, et c'est la main tremblante, l'estime enterrée six pieds sous terre que j'ai inscrit le nom de Lea en bas de la liste. Et c'est en levant les yeux au ciel que j'ai inscrit celui de Styles juste en dessous.

Ma mère n'a d'ailleurs pas arrêté de m'appeler afin de me faire comprendre que c'était une ineptie de laisser Lea partir. J'en ai eu mal au crâne pendant deux jours. Maintenant, dès que j'entends le nom de Lea sortir de la bouche de ma mère, je lui dis au revoir et raccroche. Je crois qu'elle a compris, car ça fait cinq jours qu'elle n'a pas essayé de m'en parler.

Par contre c'est la visite surprise de Samantha à 10 heures un samedi matin qui m'intrigue. Elle m'a prévenu par SMS qu'elle passait chez moi il y a 20 minutes, et elle vient de sonner.

J'ouvre la porte et je comprends rapidement qu'un truc ne tourne pas rond en voyant ses yeux bouffis. J'avance même quelques hypothèses quant à la raison de cet état.

— Qu'est-ce qu'il a fait ? je demande sérieusement. 

— Je l'ai quitté..., elle répond de sa petite voix frêle avant de fondre en larmes.

— Ah bah c'est une bonne nouvelle ça.

— Lou...

Je lève les yeux au ciel parce que c'est une bonne nouvelle malgré ce que les larmes sur son visage disent. J'ouvre la porte en grand pour la laisser rentrer mais elle s'arrête pour se jeter dans mes bras.

Je suis pas un ours en peluche.

— C'était qu'un connard tu t'en remettras. Va t'asseoir, t'as soif ? 

Elle hoche de la tête et me demande un chocolat chaud. J'aurai préféré qu'elle me demande un soda, mais en bon grand frère que je suis, je vais lui confectionner et lui ramène.

Qu'ai-je fait pour me coltiner, un samedi matin, une soeur larmoyante pour un idiot de première ?

— Je te dérange ? elle demande timidement, recroquevillée sur un de mes canapés.

— Du tout. Tu peux rester, je dois faire quelques recherches et bosser un peu avant de sortir par contre, mais fais comme chez toi. 

Mais surtout, ne viens pas me déranger.