Sérendipité [Larry Stylinson]

25.

L./

Mercredi 23 Mars

Charles Buster, petit-fils d'un grand propriétaire d'anciennes plantations en Louisiane (qui regorgent maintenant de pétrole) invite depuis 4 ans à chaque Spring Break la jeunesse dorée présente à Palm Beach sur le yacht familial, pour une journée sans limite. Sont présents autant de membres d'équipage que d'invités afin de servir champagne, cocktails, nourriture et autres substances à volonté. Le bateau de croisière - ou presque - quitte le continent vers 17 heures et ne revient jamais avant le petit matin.

La première année, Max avait fini par regagner la terre ferme avec une partie de ses cheveux rasés ; l'année suivante, deux passagers imbibés ont failli se noyer après s'être jetés à la mer à la recherche de " sirènes en détresse " ;  et l'année dernière j'avais terminé la nuit avec Lea dans l'une des chambres à disposition juste après avoir été témoin d'une orgie lorsque nous cherchions un endroit où faire notre affaire. Je crois même qu'Harry faisait partie de l'orgie en question. En fait, j'en suis sûr. Espérons simplement que cette année soit différente.

Ce dernier a d'ailleurs dû rester cloîtré dans ma chambre pendant plus d'une journée à cause de son intrusion dans ma maison familiale. Ce qui nous a valu une très difficile session plaisir dans la douche, sa main plaquée sur ma bouche, pour qu'aucune activité non-innocente se fasse entendre. Encore moins sa présence. On a réussi à le faire sortir une fois assuré que pas une âme ne soit présente dans la maison. C'était avant-hier.

Je ne me suis pas amusé à compter, mais on doit être une bonne cinquantaine sur ce yacht immensément grand. Si ma famille a de l'argent, les Buster ont le beurre, l'argent du beurre et le cul de tous les acheteurs qui voudront bien acheter leur pétrole.

Deux membres d'équipage sont sur le point de fermer les portes du bateau, et alors que j'allais les retenir, Max et Zoey apparaissent enfin sur le ponton ; Zoey dans une robe rose pâle courte et volante, Max en short en jean délavé et tank top noir.

Il m'arrive souvent d'attendre Max, mais jamais à ce point.

Zoey me salue rapidement avant de s'envoler avec Sofia et quelques filles à papa avec nom à particule.

— Qu'est-ce que vous foutiez pour être si en retard bordel ? je lui demande en avançant avec lui sur le couloir extérieur pour rejoindre les invités.

— Je sais, et je peux te dire que la raison était bonne. Mieux que bonne, genre... à couper le souffle.

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête, amusé de constater la fragilité de ce mec face à ce qui ressemble à une partie de jambes en l'air.

— Tout va bien de ce côté là à ce que je vois.

— Je suis loin de me plaindre. Mais c'est genre nouveau avec elle. C'est, je sais pas... Elle me fait découvrir des trucs non pas extrêmes mais genre transcendants c'est...

— La raison pour laquelle t'étais en retard.

— Et ça valait le coup !

— Content de savoir que ta relation suffit à te satisfaire sexuellement à présent, je lance la mâchoire un tout petit peu serrée.

Un petit pic par-ci par-là ne fait pas de mal...

Le couloir s'engouffre à l'intérieur, dans le salon principal quasiment désert, les invités déjà sur les ponts extérieurs profitent de la chaleur et du soleil. Le premier pont est même doté d'un jacuzzi dont je me souviens ne pas oser tremper un pied à l'intérieur par peur de me chopper une MST.