16. Mentir c'est se vêtir.

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- Elle revient à elle ! lança une voix qui m'était familière. Mes yeux me brûlaient et les cligner relevait être un dur labeur.

- Je vais lui chercher un verre d'eau, ça lui fera peut-être du bien, annonça une autre voix m'étant complètement inconnue. Une voix d'homme.

Je finis par ouvrir complètement les yeux, faisant abstraction à la douleur. J'étais allongée dans ce qui semblait être un canapé et Kalidas, assis à mon côté, me regardait avec inquiétude.

Revoir son visage familier me fit un bien fou. Sa présence me rassura. J'étais contente de croiser de nouveau ses yeux rouges, de voir sa chevelure folle d'un noir sans fond tomber négligemment sur son front, de pouvoir contempler sa peau bronzée et de pouvoir voir son unique fossette se creuser dans sa joue droite lorsqu'il se mit à sourire.

Mais... qu'est-ce que je racontais ? J'avais complétement disjoncté. Je n'en avais rien à faire de le revoir et sa présence n'avait rien de rassurant. J'en étais indifférente. Finalement, je devais tout de même être devenue folle pour penser à des choses pareilles !

L'homme que je ne connaissais pas arriva avec un verre d'eau et Kalidas le lui prit avant de me le proposer. Je donnais un coup dans le verre, le renversant sur le tee-shirt de Kalidas, avant de me redresser sur le sofa.

- Je n'ai pas soif, lâchai-je d'un ton brusque. L'homme qui avait été cherché le verre d'eau le regarda en réprimant un geste de recul.

- Elle a touché un Obscurium, mais elle n'est pas morte et elle ne semble même pas être devenue folle, c'est quoi son secret ? demanda-t-il. Je me tournai vers lui, détaillant sa silhouette. L'homme était plutôt jeune, mais abordait déjà quelques rides sur son front. Il avait la peau beige où dansait des vagues bleus au niveau de la nuque et était chauve. Il ne cessait de me détailler de ses yeux d'un jaune extrêmement pâle.

- Je n'en sais rien, ce n'était encore jamais arrivé, lui répondit Kalidas.

- Et pourquoi est-ce qu'elle a les yeux marron ? Ce n'est pas un Ogre, ça crève les yeux ! Et d'ailleurs pourquoi est-ce qu'elle n'a aucune particularité physique ? Elle ressemble à une Terrienne, mais ce n'est pas possible ! C'est une Terrienne ? s'étrangla l'inconnu.

- Pourquoi tu poses autant de questions ? Tu vas finir par me donner un mal de crâne, répliquai-je d'un ton sec. Kalidas se massa le crâne, d'un air gêné. Ne voulant pas rester une seconde de plus dans ce lieu inconnu en compagnie de ce type qui ne savait faire que poser des questions, je m'apprêtai à me mettre debout et proposer de partir lorsqu'une nausée me secoua en plein ventre.

Sentant un feu brûlant me parcourir l'estomac, je me jetai au pied du canapé et liquidai le contenu de mon estomac sur la moquette. Un goût amer et répugnant fini par m'emplir la bouche.

- Finalement, je veux bien un verre d'eau, articulai-je. Abordant une mine dégoûtée, l'homme que je ne connaissais pas parti me chercher un nouveau verre.

Kalidas me regarda en haussant un sourcil. Je lui rendis son regard, fronçant le nez d'agacement.

- Quoi ? finis-je par lâcher. Tu as quelque chose à me dire, peut-être ?

- Il y a des tas de choses que j'aimerais te dire, mais je crois que ça ne changerait rien à la situation.

- Si c'est des sermons, tu peux te les garder, je n'ai clairement pas envie d'écouter ton avis. L'homme revint avec un verre d'eau et s'approcha de moi avec une légère hésitation.

- Le verre...

- Ce n'est pas trop tôt ! Ça se voit que ce n'est pas toi qui as un goût immonde dans la bouche... La prochaine fois, tu pourrais peut-être te bouger le cul pour me le ramener en vitesse.

Obscuras Tome 1 : L'insaisissable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant