1. Un clown dans le plafond.

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- Dean est venu me parler à la fin du cours de science. Tu sais qu'il fait de la guitare électrique ? Il m'a proposé de venir le voir jouer. Il a un groupe et ensemble, ils...

- Maève, tu me soûles. Je n'en ai rien à faire de ton "beau" Dean et de tes histoires de guitare ! D'ailleurs, Dean n'est pas si magnifique que cela ! C'est limite s'il n'a pas la tête d'un chimpanzé aux yeux de poisson. Non sérieusement, j'ai autre chose à faire que de t'écouter. J'ai envie de rentrer chez moi, là.

Maève ouvrit la bouche, sans prononcer un mot. Pourtant, elle devait avoir l'habitude avec le temps. Voyant qu'elle n'avançait plus, je ne pris même pas la peine de l'attendre. Si elle préférait rester là, figée au sol, le regard arrondit et l'air aussi hébété qu'un retardé mental, c'était son problème, pas le mien. Elle finit toutefois par me suivre, la mine boudeuse. Croisant les bras contre sa poitrine, Maève prit un air rebelle. Il ne manquait plus que ça, que mon peuple se révolte...

- Je ne suis pas ton chien ! répliqua-t-elle, sa voix montant dans les aiguës. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Cela se voyait qu'elle n'avait pas l'habitude de répliquer et je comptais bien vite la remettre à sa place.

- Vraiment ? Alors pourquoi tu me tiens la grappe ? Tu n'arrêtes pas de me suivre, pire que mon ombre ! Bientôt, tu vas te mettre à baver après moi et à aboyer à mon passage ! Un vrai toutou. Je me retins de rire de nouveau devant le visage que m'offrait ma camarade de classe. Il était littéralement décomposé. Enfin, pire que d'habitude.

- Je te tiens la grappe ? Très bien ! Je te laisse alors, je n'ai plus envie d'avoir à faire à toi, lâcha brutalement Maève. Je me tournai vers elle, surprise. Puis, je finis par lui rire au nez.

- Vraiment ? Et bien part alors. Tu sais, des filles comme toi, ce n'est pas ça qui manque. Tu es si banale. Ton absence ne changera pas ma vie. Maève rajusta son sac d'un air digne et essaya de refouler les larmes qui perlaient le long de ses cils. Elle fit volte-face et disparue sans demander son reste.

Je repris le trajet en direction de mon domicile dans le plus grand calme. Des amis, j'en avais une montagne, et la disparition de cette dernière ne m'affectait pas le moins du monde. C'était une fille parmi tant d'autre, et bien qu'elle me considérait comme sa meilleure amie, à mes yeux elle était simplement une lèche botte à mon service.

Arrivant devant la porte de mon domicile, j'entrai en claquant la porte derrière moi. J'aimais bien que ma famille soit tenue au courant de ma présence. Jetant négligemment mon sac dans le couloir, je me servis un beignet avant de me laisser tomber sur le sofa, comme une larve, là où mon frère était installé, regardant un dessin animé grotesque. Piquant la télécommande, je changeai de chaîne. Mon frangin se mit aussitôt à beugler.

- J'étais là avant toi ! protesta-t-il, ses joues s'empourprant sous la colère.

- Et tu partiras avant moi. Je n'ai pas envie de me coltiner tes dessins animés stupides.

- Parce que la télé-réalité, c'est mieux peut-être ? Au moins, les gens, là-dedans, reflètent bien ta mentalité ! Sur ce, le petit effronté m'arracha la télécommande des mains.

- Maman ! Marin recommence ! hurlai-je en lançant un regard mauvais à mon petit frère. Un soupir se fit entendre depuis la cuisine.

- Marin ! Tu as suffisamment été devant les écrans pour aujourd'hui, va t'occuper intelligemment, ordonna ma mère. Je lançai un regard satisfait à mon frère qui grommela en me lançant la télécommande à la figure. D'un coup, je n'avais plus envie de regarder quoique ce soit, il n'y avait plus rien de drôle là-dedans. Puis, Marin avait raison au fond, les filles qui se crêpaient le chignon devant des caméras, c'était vraiment pathétique. Si au moins elles avaient été intelligentes...

Obscuras Tome 1 : L'insaisissable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant