8. Meadow

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Conrad:

C'est mon tour de garde ce soir, je patrouille sur le territoire avec les autres seconds, notamment avec Joshua, mon frère, ou tout comme.

Je suis fils unique ce qui est rare pour un loup. J'hériterais peut être du titre d'Alpha et du territoire part la même occasion, si l'Alpha actuelle ne choisit moi parmi les seconds. Pour les loups c'est comme ça, le titre d'Alpha n'est pas forcément héréditaire, il faut le mériter, ça permet ainsi d'avoir un Alpha puissant et déterminé, qui sait ce qu'il fait et ce qu'il veut et qui n'attend pas que ça lui tombe dessus comme du pain béni.

Malgré que nous soyons en concurrence il n'y a aucune rivalité entre nous, mis à part entre Basile et nous autres, c'est le fils de l'Alpha et donc se pense le seul légitime pour le titre. Depuis que nous sommes tous petits il faut des coups bas à tout le monde, ment effrontément et enchaîne les louves et les humaines, pas en relation, non il ne connaît pas l'amour, il les culbutent pour mieux les dégager, c'est un comportement qui me répugne, grâce à ma mère j'ai toujours était très respectueux avec les filles, petit j'étais même d'une timidité maladive. Aujourd'hui encore je n'ai eu que quelques relations, seulement avec des humaines, les louves de la meute sont comme des sœurs pour moi.

C'est ainsi que Joshua, Basile, deux autres loups et moi, partons faire le tour du domaine. La meute a l'habitude de ces choses même si monter la garde est plus dissuasive que nécessaire. Pourtant ce soir la, je suis anxieux et plus alerte qu'à la normale, Joshua le remarque et me demande ce qu'il ne va pas. Ne le sachant pas plus que lui, je répond en secouant ma tête.

Pour vadrouiller nous avons notre manière de faire, comme nous sommes la même équipe depuis notre adolescence, nous endossons un rôle que nous connaissons à la perfection. Je suis en tête avec Basile : nous formons le duo de meneurs, c'est nous qui dirigeons le groupe et nous qui informons si nous localisons grâce à notre flair, un intrus. Joshua ferme la marche, il s'occupe d'assurer nos arrières et est parfois aidé d'un autre loup.

Cela fait maintenant depuis la tombée de la nuit que nous surveillons et rien d'anormal ne nous ait apparu. Avec le levée de jour, la relève arrive, alors nous relâchons la pression et commençons à nous éparpiller.

Pour ma part je préfère aller près du lac avant de rentrer, j'aime me baigner dans l'eau clair, sous forme de loup pour me laver et me rafraîchir avant de dormir sous le soleil et reprendre une journée complète de cours au lycée ou d'aide pour la meute.

Je laisse tout le groupe s'éloigner de moi, puis rebrousse chemin, je gambade à travers bois, comme si la nuit, longue et éprouvante, n'avait jamais eu lieu. Quand j'approche du lac, le soleil pointe ses premiers rayons. Je me dépêche de bondir dans l'eau fraîche, et me prélasse sur la rive.

Je m'ébroue et m'apprête à m'allonger par terre quand une odeur douce et sucrée vient titiller mon museau. Intrigué et curieux je tente d'en trouver l'origine, cette odeur m'est inconnue et je ne l'ai pas repéré tout à l'heure.

Rapidement sans laisser la moindre empreinte dans le sol meuble, je cours en suivant la piste tenue. J'arrive dans une clairière, relativement éloignée du centre du territoire, et je pense mettre trompé. En effet une petite créature minuscule se tient devant moi, elle est menue, brune avec une longueur de cheveux interminables, un visage angélique, de poupée, ses lèvres appellent les miennes. Je ne vois pas ces yeux, elle les a fermé et tend son visage vers le soleil.

En tentant de faire le moins de bruit possible, je m'avance, c'est ainsi que je remarque l'éclat de sa peau, sous sa pâleur de craie, de milliers de petits diamants semblent briller, on dirait presque une vampire. Mais c'est impossible elle n'en a absolument pas l'odeur.

Tout doucement j'avance encore plus et me retrouve à presque la toucher. Finalement elle ouvre ses yeux et je m'y fond dedans.
Deux grands iris violettes comme de l'hametyste, un regard profond et triste mais magnifique.

Quand je la vois comme ça, j'ai irrémédiablement envie de lui sauter dessus, elle est tellement belle, tellement attirante, tellement excitante. J'aimerais la ramener dans la meute pour qu'elle soit à moi et rien qu'a moi. Il faut que je me rappelle à l'ordre pour reprendre entièrement mes esprits.

On reste ainsi les yeux dans les yeux pendant de longues minutes, le soleil continue sa course dans le ciel et les éclats de sa peau s'accentue.
Dans ma tête je sais que ce n'est pas normale mais trop accaparé par le reste de sa personne je n'en tiens pas compte. De même que son inquiétante immobilité, trop occupé à me retenir de lui bondir dessus.

J'attends qu'elle réagisse, qu'elle parle pour entendre le son de sa voix, rien qu'une fois.
Finalement elle parait reprendre vie, sa respiration s'accélère, ses muscles se tendent imperceptiblement comme si elle est sur le point de partir en courant.

Elle se décide à ouvrir la bouche et se que je vois me fais grogner. Deux canines acérées. Ce que je ne voulais pas comprendre me tombe sur la tête, c'est une vampire. Et le pire, c'est qu'elle m'attire irrémédiablement et incroyablement.

Les seuls mots que j'attends avant que nous partions chacun de notre côté sont :

« -et merde. »

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