19.Trahison

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//appel téléphonique April's fool: a « Violette »
« -Vi' ? T'es où ? Il s'est passé quelque chose ! Elle parle tellement vite que je n'arrive pas à placer un mot.
-April, calme toi.... respire...lui dis-je
-fooouh... insssss....foooouh....
-voilà, maintenant raconte moi ce qu'il sait passé. J'essaye de rester maître de moi, même si son état m'inquiète.
-c'est ça le problème, geint-elle, je me souviens de rien. Quand on est arrivé à la fête je t'ai rapidement perdue, puis j'ai peut être abuser du cocktail maison de Mike parce que, j'te jure, d'habitude je tiens mieux que ça.
-Moi aussi j'ai eu du mal avec. Rigolais-je, Tu c'est où t'es ?
-pas trop, chui dans la forêt je pense, on dirait un petit village entouré d'arbres, j'étais dans l'une d'elle, la plus grande. Je suis sortie sans faire de bruit et y'a personne, ça me fait trop flipper, détaille-t-elle, tu peux venir me chercher Vi'?
-oui t'inquiète j'arrive.\\

Une fois que j'ai raccroché, je m'habille plus décemment quand culotte-t-shirt. J'enfile juste un legging. Puis en passant par le salon, informe mon père qui lit le journal que je vais en ville.

J'envoie un SMS à ma mère pour la prévenir, il manquerait plus qu'elle me retombe dessus juste après la scène à laquelle j'ai eu droit hier.

Je reprends la voiture, même si elle ne m'est pas nécessaire, je ne pense pas qu'April soit du genre à courir à travers bois à toute vitesse, elle est humaine après tout. Une fois la seconde enclenchée je ne peux que remarquer que je n'ai jamais autant utilisé la voiture que depuis notre arrivée à Brinchester.
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La fenêtre ouverte, le soleil qui surplombe l'horizon, un air de musique à la radio je fredonne. J'aime ces moments paisibles, volés au temps où j'ai l'impression de n'être personne d'autre que moi, et d'être simplement moi. Une ado de dix-sept ans tout à fait banale.
La route ne me parait pas assez longue j'aurais voulu toujours rouler sur l'asphalte noir jusqu'à ne plus distinguer de différences entre moi et la route, finalement c'est pas si mal une voiture.
Je repère assez rapidement l'endroit où April doit être parce que le fumet répugnant des loups et plus fort.
Pour éviter de mourir je préfère envoyer un SMS à mon amie pour qu'elle me rejoigne plutôt que d'aller la chercher. A peine deux minutes plus tard je vois une tête sortir des bois comme si elle cherchait quelque chose, puis dès qu'elle me voit je lui fais un signe.

C'est moins dramatique que ce que je pensais. April est toujours habillée en Chaperon Rouge, elle a toujours ses chaussures aux pieds, le seul indice qui montre qu'elle a passé une salle nuit est ses yeux de pandas. Aussi ses deux tresses sont défaites et de jolis ondulations sont apparues.

Avant qu'elle n'arrive à ma voiture je me penche dans l'habitacle et ouvre la portière côté passager de l'intérieur. Elle monte à mes côtés, s'attache et lâche un grand :

« -Merci, tu m'as sans doute sauvé la vie. »

J'inspire l'air autour d'elle pour essayer de savoir si elle est blessée mais la seule chose autre que celle des loups-garous dans laquelle elle baigne, une autre odeur attire mon attention. Elle sent comme lui, elle sent bon comme le loup que j'ai croisé en forêt.
Non pardon elle ne sent pas bon, c'est juste que cette odeur et moins désagréable que celle de son espèce en général.
Bizarrement je suis à cran, j'aurais pu continuer à dormir au lieu de venir jusqu'ici.
Elle aurait sûrement pu rentrer à pieds non ?
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De mauvaise humeur, je conduis pour retourner en ville, en conduisant avec brusquerie. Elle m'indique le chemin jusqu'à chez elle, on ne parle pas, un silence pesant s'est installé.
Sa maison et proche du centre-ville, elle est petite, rustique, avec un balcon qui fait le tour de l'habitation.
Un petit jardin bien entretenu entouré de clôture avec des roses de toutes les couleurs accrochées dessus, délimite la propriété. J'aperçois dans le fond une balançoire toute rouillée au vue du bruit que le vent produit en poussant les balancelles.

April et moi sommes assises sur nos sièges sans rien faire. On attend toutes les deux que quelques choses se passent mais seulement un silence nous répond.
Ma colère est redescendu presque aussi vite qu'elle est montée, je ne sais même pas pourquoi je faisais la gueule à la seule amie que j'ai ici.
« -April? Tentais-je d'une petite voix.

-hum ?

-t'auras qu'à dire à tes parents que t'as dormi chez moi, lui proposais-je avec un sourire bienveillant.

-merci, encore. »

Elle me prend dans ses bras dans une accolade, cela me surprend je n'ai jamais été tactile avec mes amis même avec Alaska.
Je la regarde regagner sa maison.

Dans un moment d'inspiration je saisis mon téléphone et envoie un SMS à Alaska.

//Violette a : «Groenland »
J'espère que tu ne m'en veux pas d'être partie si vite, sans t'en parler avant et sans te dire au revoir. Tu ne m'as pas rappeler c'est pour ça je m'inquiète. Ça va faire bizarre sans toi à la rentrée.\\
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Le temps que je rentre en voiture mon téléphone à vibrer deux fois.
Je pense qu'un des deux et d'Alaska.

//Groenland a : « Violette »
Si je ne t'ai pas répondue c'est qu'il y avait une raison. Mais de toute façon tu comprends jamais rien à rien, t'es lente à la détente.
Merci grâce à toi je suis devenue capitaine de l'équipe de cheerleaders. Et Joe le capitaine de lacrosse est pour moi maintenant que t'es partie.\\

Le deuxième message est d'elle aussi.

//Groenland a : « Violette »
Ne cherche plus à me contacter, je ne te répondrais pas.\\

J'ai mal au cœur, je la pensais mon amie, j'ai toujours eu confiance en elle, et elle me plante un couteau dans le dos. Des larmes amères et salées dévalent mes joues. La rage m'envahit plus grande que jamais. Dans un éclat de douleur j'appuie sur l'accélérateur et repars sur la route.
Je ne fais attention à rien, je grille plusieurs STOP. Au dernier moment je vois quelqu'un traverser le passage piéton juste devant moi.
Je freine de toutes mes forces mais les roues patinent. Dans un dernier recours je tourne le volant et pars dans le décor.
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Sorry Sorry de publier si tard mais la sieste m'a rappelée à l'ordre, c'est ma faiblesse. Du coup chapitre que ce soir.

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