13. « c'est quoi ce bordel »

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Conrad:

Au détour d'un arbre, j'indique à Maya que nous allons nous transformer. Quand on passe de nos corps d'humain à ceux de loup, la magie veut que nos vêtements disparaissent mais dans l'autre sens nous sommes nus. Logique dans un sens puisque un loup ne porte pas de vêtements. Du coup c'est plus pratique et moins gênant de ce transformer d'homme à loup.
Une fois dans nos corps de loups, Maya et moi, commençons à arpenter la périphérie du village
Je commence par lui faire sentir et retenir l'odeur des maisons, puis la guide dans la forêt en suivant les pistes que nous avons déjà laissés.
Je la laisse se tromper quelques fois, et la reprends pour qu'elle comprenne ses erreurs. Elle semble prendre confiance au fur et à mesure du temps.
Quand nous sommes proche de la ville humaine et de la route, je lui donne des indices pour repérer ou elle se trouve: les odeurs qui indique que la route est à côté, celles qui montrent la présence d'hommes.
Maya m'écoute attentivement et prend très au sérieux tout ce que je lui communique, à ma grande surprise elle pose des questions pertinentes, et se débrouille toute seule rapidement.

Tu vois, on a misé sur le bon cheval, le confirme mon côté loup.

A un moment donné je commence par me sentir bizarre, plus stressé, plus à cran, quelque chose et en train d'arriver, je le sens. J'ordonne à Maya de m'attendre ici, je lui dit par la pensée que je dois aller vérifier quelque chose.

« -je peux rentrer peut être, propose-t-elle, timidement.

Vu la place du soleil dans le ciel, il est tard dans l'après-midi, depuis des heures elle me suit sans rien dire, je ne me suis pas rendu compte du temps qui passe. Elle doit être épuisée, elle n'a pas l'habitude.

-oh oui, bien sûr, fais attention à toi, j'ai confiance. »

Maya repars vite, sans demander son reste. Dans un sens je préfère être seul.

Je suis aux aguets, j'avance à pas de loups, dans la forêt, le museau en l'air, prêt à renifler la moindre étrangeté.
Je repère assez rapidement ce qui cloche: cette odeur, son odeur j'en suis certain. Par contre elle est mélangée à celle acide et piquante des vampires « normaux ».
Je m'approche autant que je l'ose de leur repère. A ma grande surprise, la maison est très ouverte sur l'extérieur, au rez de chaussée il y a même une immense baie vitrée qui donne sur un salon.

C'est quoi ce bordel ?!

Mon loup en moi grogne de désir et de mécontentement.
La jeune fille, qui j'ai vu hier, est à l'étage, de la même façon que le rez de chaussée, est en verre, sa chambre est en verre. De ce fait j'ai une large vision sur l'intérieur.
Ce que je vois me laisse perplexe: un petit corps, nu. Elle est de dos mais j'ai une magnifique vue sur son postérieur rebondie, ses longs cheveux frôlent ses fesses. Leur noirceur tranche avec sa peau diaphane. Le tout forme un tableau saisissant.
Une part de moi sait que je me comporte comme un voyeur pervers, l'autre souhaite rejoindre cette créature et lui sauter dessus pour lui faire tout un tas de chose.
Je reste sans bouger, les quatre pattes bien ancrées dans le sol, tout le long, jusqu'à ce qu'elle ait fini de s'habiller. Quand je la voir disparaître sur son lit, je rebrousse chemin dans l'obscurité de la forêt.
Je décide de faire le tour de cette maison et analyse les bruits qui s'y échappe.
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Une fois rentrée au village de la meute, je cherche des yeux Joshua. Il est plus loin, toujours entrain d'entraîner son novice.

Joshua, rejoint moi là où tu sais, dès que tu peux, lui transmettais-je
Il y a un problème ? C'est grave ?

Je le vois qui se fige et me cherche du regard.

Non, t'inquiètes, finis ce que tu es en train de faire, c'est juste que je dois te tenir au courant.
OK, on se retrouve tout à l'heure alors.

En attendant, je commence à avoir faim, dans la maison, Basile et Kevin sont vautrés chacun sur un canapé, ils dorment la bouche ouverte, ils ne doivent pas avoir fait grand chose de l'après-midi.
Dans la cuisine je me prépare un bol de céréales avec du lait, quand je prends la cuillère dans le tiroir, j'entends Basile se réveiller, il se lève et me rejoins dans la cuisine.

« -trop bonne idée vieux, dit-il d'une voix enrouée.

-t'es sérieux mec ?lui demandais-je quant il prend le bol que j'avais dans les mains.

-Ben ouais, dormir sa creuse. »

Et il s'en va, quittant la pièce sans se soucier de rien. Il me saoule, dégoûté je vais dans ma chambre sans rien manger.
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Quand je retrouve Joshua il est à notre endroit : un coin de forêt, près d'un point d'eau. Il m'attends allongé sur le dos, sur une grande pierre plate. Le plus silencieusement possible, je m'approche de lui, mais avant que je ne lui saute dessus, il se redresse et me fais tomber à la renverse.
On chahute cinq minutes, aucun de nous deux ne prends le dessus, on décide d'arrêter d'essayer de ce faire tomber.

« -alors qu'est ce que tu voulais me dire de si important ? »

Ne lui dit pas à propos d'elle.
Et pourquoi ? c'est mon meilleur ami.
Je sais, mais pas pour le moment, fais moi confiance.

Le loup en moi me convint de me taire sur elle, mais du coup je ne sais pas quoi lui dire pour qu'il ne se doute de rien.

« - j'ai une trop bonne idée pour la fête de Mike, tentais-je

-ah ouais, t'as prévue quoi ?

-y'aura plein de filles à cette fête non ?

-oui je suppose...

-je vais me faire la fille sur laquelle Basile a des vues. »

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