Atypique mais Inestimable

🌚Bonus - 2🌝

• Numéro 2
— — — — — — — — —
🔥Samedi 27 septembre

Je rentre dans ma voiture en soupirant. Cette voiture, les parents me l'ont offert après que j'ai eu mon permis l'année dernière. Les parents de Lucy ont participé parce qu'ils ont dit « on préfère t'acheter une voiture à toi qu'à elle, de toute façon elle n'aura jamais son permis ». Moi je pense qu'elle peut l'avoir, mais qu'il faudra qu'elle le repasse une bonne dizaine de fois. Ou alors elle peut toujours opter pour la voiture sans permis.

— Allôôô... à quoi tu penses ? me questionne Lucy. 

— À ton avenir en tant que conductrice.

— Ah, j'pense que j'en ai pas, mais ça me va très bien que tu conduises, et puis Audine m'a adoptée maintenant, décrète-t-elle.

Audine, c'est le prénom qu'elle a donné à la voiture, tout simplement parce que c'est une Audi, et que pour elle, elle avait besoin de se sentir plus femme.

— Audine en a surtout marre d'avoir ton gros derrière qui l'écrase.

— Mange un poteau. Please. Et démarre avant que les momans ne reviennent.

Je lève la tête vers les « momans », elles agitent des mouchoirs en l'air en pleurant. Lucy reprend la fac Lundi, et moi Mercredi, donc on doit repartir.

On est à environ trois heures de voiture chacun de chez nos parents, comme on a
déjà pas mal de travail, c'est compliqué de revenir les voir hors vacances. Wen et Sting se sont un peu détachés de nous puisqu'ils passent trois quart de leur temps ensemble, mais nos mères sont toujours aussi collantes et émotives.

Lucy fait un dernier signe à nos pères qui sont sur le toit de la maison, puis je démarre.

• • •

Lucy pose sa main sur la mienne quand elle voit que nous sommes bientôt arrivés.

Ça fait trois mois complets qu'on ne s'est pas lâchés, j'avoue que ça me fait chier
de retourner au rythme où on ne peut se voir que le week-end, sauf exceptionnellement quand j'ai la foi et surtout le temps de conduire jusqu'à son université la semaine.

Je lève ma main du levier de vitesse pour lui caresser la joue.

— Tu vas me manquer, lui dis-je.

— Ne dis pas ça ! Sinon je vais être encore plus triste !

Je m'esclaffe et me gare devant l'immeuble où elle partage un appart'
avec Meldy et Jane, une fille gothique complètement timbrée qu'elles ont rencontré à la fac.

— Tu montes avec moi quand même ?

Je hoche la tête et sors de la voiture pour prendre ses valises. Je la suis dans l'ascenseur miteux de l'immeuble et appuie sur le quatre.

— Qu'est-ce que t'es moche quand t'es triste, la taquiné-je.

Elle plisse le nez et me donne un coup dans le ventre.

— Méchant.

Je rigole et la tire vers moi pour lui faire un câlin, elle se blottit dans mes bras et soupire.