Je ne peux pas en être sûr.
Mais je dois en avoir le cœur net.
Sinon, la situation va encore m'échapper, et alors... Je ne pourrai plus rien faire...- De... Pfff... Ha ha ha... Ha ha ha ! Non, sérieusement, Saihara ? Moi, de mèche avec... C'est la meilleure, on ne me l'avait jamais faite, celle-là...
En voyant Kokichi ricaner ainsi, Shûichi sentit sa colère monter d'un cran. Ses doigts tressautaient nerveusement et de manière incontrôlée. Il était plus sur ses gardes que jamais.
- Donne-moi clairement une réponse. Lorsque je t'ai trouvé dans le placard à balai hier soir, est-ce que tu avais parlé avec quelqu'un avant moi ?
Le violet ricana de plus belle.
- Bien sûr ! Je me suis fait agresser dans ma chambre puis j'ai fait la causette avec un de ces encapuchonnés autour d'une tasse de thé et de petits gâteaux !
Shûichi poussa un vague grognement.
- Ce n'est pas ce que je veux dire et tu le sais très bien !
- Voyons les choses de manière réaliste, Saihara, veux-tu ? Je n'ai pas eu d'autre choix que de m'enfuir de ma chambre et d'aller me cacher au plus vite... Je me suis blessé aux pieds, tu l'as bien vu toi-même !
- Sûrement, oui. Sauf que ce n'est pas dans ta chambre que tu as été blessé, contrairement à ce que tu m'as dit ! Les traces ne partaient absolument pas de ta chambre. Elles commençaient au milieu du couloir, et il n'y avait aucune trace de verre...
Il le toisa de son regard suspicieux, la mâchoire serrée.
- Ce qui m'amène à penser que tu t'es volontairement blessé pour faire croire à ton innocence ! De plus, tu aurais dû suivre les autres si tu t'étais fait agresser en même temps qu'eux, non ? Alors pourquoi t'es-tu caché dans-
- Bon, ça suffit ! Reprends-toi, Saihara !
Jusque là, Kokichi s'était contenté d'écouter silencieusement son camarade, en arborant toujours ce sourire arrogant aux lèvres. Mais là, il venait de l'interrompre sans la moindre gêne.
- Je pense que tu es très mal placé pour m'accuser ! Quand j'étais caché, je t'ai entendu monter les escaliers. Que faisais-tu en bas ?
Shûichi cligna des yeux, désarçonné. Il ne s'attendait pas à ce que Kokichi retourne la situation de la sorte...
- Je... J'étais allé me chercher un verre d'eau, et...
- Tu peux le prouver ? le coupa Kokichi, dont le sourire s'était encore agrandi de manière plus qu'inquiétante.
- ...
Les épaules du noiraud s'affaissèrent, mais il ne baissa pas les yeux.
- Non, souffla-t-il.
- Tu vois, Saihara...
La voix de Kokichi n'était plus qu'un inquiétant murmure.
- Le traître, si traître il y a, pourrait tout aussi bien être toi... Donc, la vraie question, c'est...
Alors, il se pencha doucement vers le jeune homme et lui souffla à l'oreille :
- Si ce n'est pas toi... Si ce n'est pas moi... Qui est-ce, parmi ta précieuse "famille" ?
Le sang de Shûichi se glaça. Il avait l'impression que toute la partie de son cerveau censée le faire réfléchir était entravée par des milliers de chaînes invisibles.
- Je... Je...
C'est là qu'une douleur au front le sortit de sa confusion. Il cligna des yeux, une main posée sur sa frange, pour voir l'index de Kokichi tendu vers lui. Comme s'il venait de lui donner une pichenette...
- Mais... Ôma-kun, ça fait mal ! protesta-t-il.
- Tu m'as obligé à le faire, d'abord ! T'es méchant !
- Qu-Quoi ?!
- C'était le seul moyen de stopper ta réflexion, quand tu commences, tu ne t'arrêtes plus !
Des (fausses ?) larmes montèrent aux yeux de Kokichi.
- Donc tu es vraiment méchant, Saihara !
"... À qui la faute si j'ai paniqué ?!" songea mauvaisement Shûichi.
Il remit sa casquette en place d'un geste machinal, et s'obligea à réfléchir comme un vrai détective : de manière impartiale, sans se laisser entraver par un quelconque sentiment malvenu.
- Donc... Selon toi, Ôma-kun... Qui est le traître ?
Kokichi le fixa quelques secondes, avant de sourire.
- Nishishi... Tu veux vraiment savoir ?Shûichi déglutit. Est-ce que son camarade détenait une vérité que lui ne connaissait pas ?
- ... J'ai besoin de ton avis.
- Eh bien, Saihara...
Et après avoir marqué une longue pause, le violet explosa de rire :
- Si on te demande, tu diras que tu n'en sais rien !
Le noiraud se rembrunit, énervé contre lui-même. Kokichi le menait par le bout du nez !
- Ôma-kun ! Je suis sérieux ! C'est important !
- Saihara, Saihara... Tu es complètement stressé ! Je sais que tu veux trouver le coupable, mais tu ne dois pas être à ce point sur tes gardes ! Être soupçonneux, c'est bien, mais trop l'être, ça t'empoisonne l'existence ! le réprimanda Kokichi comme si il grondait un enfant gâté.
Shûichi prit une grande inspiration. Ça le tuait de l'admettre, mais son "frère" avait bien raison. Il devait se calmer, ou il n'arriverait à rien.
- Toutes les preuves des évènements d'hier soir ont été détruites, commença Kokichi, même les enregistrements des caméras de surveillance, j'ai vérifié avant de descendre !
Le noiraud, qui était encore loin d'être en confiance, se promit d'aller vérifier lui-même.
- Ce qu'il faudrait, c'est trouvé pourquoi nous sommes les seuls, avec Kirumi, à n'avoir rien oublié... murmura-t-il. Ôma-kun, est-ce que l'on t'a fait avaler quelque chose avant que tu t'endormes ?
- Yep ! Il me semble que c'était une sorte de pilule... D'ailleurs, j'ai failli m'étouffer avec !
"Ç'aurait peut-être été mieux..." grommela une des voix intérieures de Shûichi, sûrement celle qui s'appelait Kaito...
- Une pilule ? On pourrait peut-être la trouver dans l'armoire à pharmacie, non ? suggéra-t-il alors.
Kokichi applaudit exagérément.
- Bravo, Saihara ! C'est vraiment une idée brillante ! Quel dommage, vraiment, que ce soit Tôjô qui ait en permanence les clés de l'infirmerie sur elle...
Cette fois, c'en était trop pour le noiraud.
- Eh bien, puisque tu es si intelligent, tu n'as qu'à trouver un moyen de les lui voler sans te faire prendre ! s'emporta-t-il.
Kokichi se mit à nouveau à rire, au grand agacement de Shûichi.
- Tu vois, Saihara, ce que j'adore chez toi, c'est que tu es toujours très perspicace !
Son sourire devint alors plus sournois, comme lorsqu'il préparait un mauvais coup.
- J'ai effectivement ma petite idée de comment voler les clés à Tôjô... Mais tu vas devoir m'aider, Saihara.
VOUS LISEZ
Ce que nous aurions dû nous dire... 「Kokichi X Shûichi」
De Todo" Mon souhait le plus cher ? Une machine à remonter le temps ! " Shûichi Saihara est l'un de ces nombreux enfants auquel la vie a tourné le dos. Privé de ses deux parents, il entre à l'âge de quatre ans à l'orphelinat Kibougamine, où il réussit enf...