Ce que nous aurions dû nous dire... 「Kokichi X Shûichi」

⑬ Le cauchemar dont on ne se réveille pas

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....

Un cauchemar.

C'est un cauchemar.

Ce n'est pas possible autrement.

Je vais forcément me réveiller, et tu seras là, à me sourire...

Réponds-moi.

Je vais me réveiller, pas vrai ?

...

Pas vrai, Kaede ?

Shûichi, un instant, crut qu'il était en train de hurler. Mais en vérité, sa bouche était simplement ouverte, et lui trop estomaqué pour produire le moindre son.

Il ne pouvait détacher son regard du corps de Kaede, pendu à la branche de l'arbre, une corde enserrant son cou.

Il s'était approché, tremblant de tous ses membres, et avait posé deux doigts sur le poignet de la blonde.

... Sa peau était glacée, et tout était silencieux. Pas le moindre battement, excepté celui, affolé, du cœur de Shûichi.

Kaede était morte.

Shûichi se recula, lentement. Puis il fit volte-face, et se mit à courir à toute vitesse vers le bâtiment.

"Et si... Et s'il était arrivé quelque chose aux autres aussi ?!"

Son sac glissa de son épaule et s'écrasa au sol, mais il n'y prêta même pas attention. Au contraire, ce poids en moins lui permit d'accélérer, sous le regard ahuri des autres élèves.

Il fila comme une flèche dans les couloirs où les élèves nettoyaient, en provoquant la chute de plusieurs seaux d'eau et une bordée de protestations au passage.

Il ouvrait les portes de chaque classe sans voir ses frères et sœurs nulle part, et à chaque fois, sa panique augmentait et sa vision se troublait un peu plus, en partie à cause de cette sensation de brûlure dans sa cage thoracique.

Et enfin, ouvrant une porte au deuxième étage, il les trouva.

Kaito, Maki et Kokichi étaient en train de nettoyer la bibliothèque – vu la tête du troisième, il avait probablement dû être forcé par les deux premiers – et ils étaient bien vivants.

Mais Shûichi ne parvint pas à être totalement soulagé.

"Rantarô... Où est Rantarô ?"

Kaito tourna enfin la tête vers lui, rapidement suivi des deux autres, et le noiraud devait vraiment avoir une sale tête, parce qu'ils avaient tous les yeux ronds comme des soucoupes.

– ... Shûichi ? lâcha Kaito en s'approchant de lui. Qu'est-ce qui t'arrive ?! T'as vraiment pas l'air bien !

– Kaede... Kaede est...

Bon sang, c'était tellement difficile de prononcer ce simple mot.

– ... morte....

Un silence de mort tomba sur la pièce.
Même Kokichi semblait choqué...

– M-M-Morte ?! bafouilla Kaito, incrédule.

– Et... Rantarô... Rantarô est peut-être en danger... haleta Shûichi, qui se tenait à la porte pour rester debout tant bien que mal.

Maki ne se le fit pas dire deux fois et sortit immédiatement de la pièce, pendant que Kaito retournait tout son sac de cours pour trouver son téléphone.