Ôma-kun était bizarre.
Il me cache quelque chose.
Il ne me ment même pas, pour une fois.
Il me cache simplement quelque chose.
...
Peut-être qu'il fait ça depuis toujours...
– Dites, ce n'est pas souvent que Kirigiri-san nous demande de nous réunir dans le réfectoire...
– Ouais ! Tu sais quelque chose, toi, Shûichi ?
Le noiraud tiqua en entendant son nom, avant de se retourner vers Kaito, qui le fixait intensément. Il était perdu dans ses pensées, à vrai dire, et mit donc un certain temps à réaliser que son ami lui parlait.
– Ah... Pardon, Momota-kun, tu disais ?
– Je me demandais pourquoi on nous avait fait venir.
– Je me pose la même question... On ne m'a rien dit, à moi non plus.
Peut-être que Kokichi savait quelque chose, lui... Mais il était à l'autre bout de la pièce, et aller lui demander aurait attiré l'attention... Notamment celle du traître.
Aussi Shûichi attendit-il sagement avec tous les autres que le directeur daigne se montrer.
Il finit par arriver, et il n'était pas seul : sa main était posée sur l'épaule d'une fille que Shûichi ne connaissait pas. Elle avait les yeux clairs, les cheveux sombres et le visage piqueté de taches de rousseur. Détail étrange, elle portait des gants. Il ne faisait pourtant pas si froid à l'intérieur...
– Tout le monde, un peu de silence, s'il vous plaît ! réclama monsieur Kirigiri en frappant dans ses mains. Nous accueillons une nouvelle pensionnaire, aujourd'hui. Elle s'appelle Mukuro Ikusaba. Ses parents sont morts il y a un peu dans un accident, c'est pourquoi elle nous a rejoints. Soyez gentils avec elle, d'accord ?
Les plus jeunes se mirent à piailler comme une bande d'oisillons excités alors que la dénommée Mukuro s'inclinait en murmurant un vague "enchanté", sans un sourire.
Un mois seulement auparavant, Shûichi aurait accueilli cette nouvelle arrivante avec joie, mais cette fois... Il n'arrivait pas à se montrer aussi enthousiaste qu'il l'aurait voulu.
Il avait une impression étrange concernant cette Mukuro.
Soit il avait raison... Soit toute cette histoire le rendait complètement paranoïaque.
Impossible de savoir sans indices, aussi décida-t-il d'observer la nouvelle pensionnaire sur une durée de quelques jours.
Après une semaine, sa conclusion fut... qu'il ne savait toujours rien.
Mukuro participait aux activités de groupe, mais sans réelle implication ;
Elle se montrait polie, mais sans être aimable ;
Elle était solitaire, mais pas assez pour qu'on puisse la qualifier d'asociale.
Seul détail notable, elle évitait Shûichi comme la peste, et ce dernier n'en comprenait pas la raison.
Il aurait bien voulu demander à Kokichi ce qu'il en pensait, mais à cause des micros, il se méfiait. La seule chose qu'il put faire, c'était lui donner la pilule qu'il avait collectée à l'infirmerie. Ils ne s'adressaient plus la parole qu'en cas d'absolue nécessité, et pour une raison inconnue, Shûichi s'en trouvait peiné.
Rien de très palpitant ne se passa donc pendant cette semaine d'observation... Jusqu'au samedi.
– Saihara-kun... Je peux te parler ?
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Ce que nous aurions dû nous dire... 「Kokichi X Shûichi」
Aléatoire" Mon souhait le plus cher ? Une machine à remonter le temps ! " Shûichi Saihara est l'un de ces nombreux enfants auquel la vie a tourné le dos. Privé de ses deux parents, il entre à l'âge de quatre ans à l'orphelinat Kibougamine, où il réussit enf...