L'Empire de Terrafulia 1-La prophétie des quatre

Chapitre 10 : « Guerrier de l'esprit... »

Il faisait nuit. Ethan se retrouva soudainement projeté par l'animal. Il dégringola du ciel en hurlant. Il passa à travers des arbres, cassant plusieurs branches sur son passage. La neige amortit sa chute. Il se releva péniblement. Il prit le temps de constater qu'il n'avait pas de blessure grave, juste des égratignures. Il regarda où il était, surement très loin du château. « Pars iccci, Guerrier de l'Essspriiit... » Dit une voix inconnue. La voix était sifflante comme si c'était un serpent qui parlait. Ethan resta immobile. « Pars icccci, viens. » Ethan cria avec toute l'agressivité dont il était capable : « Elle est pourrie ton imitation de Voldemort ! J'ai pas peur du tout ! » La voix sifflante se fit plus menaçante : « Ethan Dumarte! Viens par iccci! ». Ethan s'enfonça dans la forêt le cœur battant, suivant le sifflotement de la voix. La voix le conduisit jusqu'à un buisson épineux, en dessous il y avait ce qui semblait être une grosse pomme de pin en pierre. « Prends-le ! », ordonna la voix. Ethan la prit entre ses mains. Aussitôt les mains du garçon s'enflammèrent. Son corps tout entier pris feu, tel une torche vivante...

Juliana nageait dans la piscine avec ses copines. Elles s'amusaient à jouer à chat. Soudain le bassin d'eau s'étira jusqu'à l'horizon, à n'en plus finir. L'une de ses copines se retourna vers elle. Ses yeux étaient d'un bleu fluo, d'une couleur inhumaine. Elle ouvrit la bouche et parla avec une voix sifflante, comme celle d'un serpent : « Suiiiiis-moi, Guerrier de l'Esssspriiiiiiit... ». Et elle plongea dans l'eau. Juliana se lança à sa poursuite. Brusquement la vue de Juliana se brouilla. L'eau s'agita, secouait de turbulences. Juliana essaya de remonter à la surface mais le courant était trop fort, l'entraînant au fond de la piscine. Elle commença sérieusement à manquer d'air. La voix se mit alors à siffler dans sa tête : « Révèles ta vrai nature... ».

Alicia courait dans le noir. Elle était de nouveau dans la grotte. Elle n'entendait pas le soufral. Elle craignait de se retrouver face à lui. Elle avait envie de faire demi-tour. Mais elle ne le pouvait pas. Cette voix sifflante comme un serpent, qui résonnait comme l'écho des montagnes, en ce moment même dans sa tête : « Cours Guerrier de l'Esssspriiiiiit... ». Soudain elle reçut un coup de queue en plein dans l'estomac. Elle fut projetée violemment en arrière, mais au lieu de s'écraser contre la paroi, elle bascula dans le vide. Elle tomba, tomba...Une mâchoire géante remplit de croc l'avala toute entière, avec en fond sonore la voix sifflante qui disait : « acccccepte ta vraie nature ! ».

Loris courait au milieu d'un labyrinthe, qui ne cessait de lui renvoyer son image. A chaque fois qu'il pensait avoir trouvé la sortie, les miroirs bougeaient, le faisant changer constamment de direction. Il s'arrêta exténué, essayant de reprendre son souffle. Les murs de glace se rapprocher doucement de lui, de manière à l'encercler totalement. Ses reflets avaient tous leurs yeux fermés et le pointer du doigt, alors que Loris restait immobile les bras figés le long du corps. En même temps, tous les reflets ouvrirent leurs yeux. Aucun n'avait les yeux de la même couleur. Effrayé Loris tourna sur lui-même ; il y avait des yeux gris orageux, des yeux bleu ciel, des yeux blancs comme le brouillard, des yeux noirs comme la nuit sans étoiles... Et un de ses reflets avait les yeux argentés. De façon synchroniser les reflets se mirent à parler d'une voix sifflante, mais sans bouger leur les lèvres : « Guerrier de L'Essspriiiiiiiit, il est l'heure de ssse réveiller, déchaîne-toi ! ». Leur voix résonnait comme l'écho des montagnes, transperçant les tapants de Loris. « Déchaîne-toi, déchaîne-toi, déchaîne-toi ! » répétèrent-ils en boucles comme un vieux disque rayé. Loris plaqua ses mains sur ses oreilles et hurla de toutes ses forces. Aucun son ne s'échappa de sa bouche mais d'un seul coup, les miroirs volèrent en éclats...