The Cursed Wolf ✔︎

Chapitre 2

— Wes ! C'est quoi encore cette histoire avec Tanya ? Gronde une voix profonde.

Je me retourne et croise le regard de l'inconnu. Ce dernier me coupe le souffle. J'ai l'impression de tomber dans un puits sans fond et en même temps de respirer réellement pour la première fois. Les pupilles d'un marron foncé si sombre qu'elles pourraient contenir toutes les ténèbres du monde, un visage aussi carré que celui de M. Wayland, des traits durs, comme ciselés et cette cicatrice sous l'oeil gauche rend encore plus son visage sombre, si c'est encore possible. Puis je passe sous silence sa carrure immense composée uniquement de muscles, un roc capable de fendre en deux mon bateau.

L'inconnu me fixe avec surprise durant quelques secondes, enfin j'aperçois qu'il commence à avoir du mal à respirer et quelques gouttes de transpiration s'échappent de ses cheveux noirs coiffés en arrière avec du gel. J'entends vaguement M. Wayland m'appeler, mais je ne réponds pas, trop absorbée par ce personnage aussi magnifique qu'effrayant.

— Thalion ? Ça va ? Tu sembles tout bizarre, tu me fais peur.

Ce sont les seules paroles que j'arrive à capter hors de notre bulle et je remarque alors que l'homme en question est le PDG de l'entreprise. Ce dernier plisse finalement ses yeux meurtriers et pince ses fines lèvres, tout en serrant ses poings d'une taille hors-norme. Je remarque alors qu'il est vêtu d'un costume bleu-marine qui a l'air de coûter une fortune. Thalion Wolfsbane me fixe avec méchanceté et j'aimerais disparaître au fond d'un trou. Son aura est tellement écrasante que je pourrais la toucher si c'était possible.

— C'est une candidate pour le poste ? Demande le PDG en détachant chacun de ses mots.

Le Vice Président lui répond par l'affirmative, tandis que M. Wolfsbane ne détache pas son regard du mien. Je ne sais pas s'il ressent la même attirance que moi, mais c'est vraiment troublant. J'ai l'impression que mon coeur va s'embraser et mon corps fondre. Seulement, vu le regard qu'il me lance, je doute qu'il soit content de me connaître. On dirait qu'il aimerait bien me faire disparaître au fond d'une fosse commune et c'est peu dire.

— Tu comptais la garder ? continue-t-il.

M. Wayland lui explique que je suis la première à me présenter et qu'il n'a vu personne d'autre répondre à l'annonce pour le moment, donc oui, il a décidé de retenir ma candidature. Mais vu le personnage qu'a l'air d'être le PDG, je ne suis plus vraiment sûre de vouloir travailler pour lui. Cela voudrait dire le voir tous les jours, lui parler et je m'en sens incapable. Tout simplement, car il m'intimide énormément. Comment suis-je sensé lui parler sérieusement si en sa présence je suis incapable d'ouvrir la bouche pour produire le moindre son ? C'est totalement ridicule.

— C'est non. Trouves-en une autre. Elle ne conviendra pas.

Sa voix est aussi tranchante qu'une lame de couteau et elle se loge directement dans mon coeur. Comme s'il m'était capable de respirer depuis tout à l'heure, mon souffle se coupe encore une fois sous la dureté de ses paroles. Je ne sais comment, mais j'arrive à me lever pour me mettre face à lui.

— Excusez-moi, mais rien ne peut expliquer votre refus.

Il semble surpris de mon audace, mais se reprend bien vite.

— Quelles sont vos compétences pour ce poste ?

Sa question me prend au dépourvu et je lance un coup d'oeil au Vice Président pour qu'il intervienne, car ce n'est plus de mon fait. Ce dernier s'avance et tente de se mettre légèrement entre nous. Une sorte de grognement émane du PDG, comme celui d'un animal. Mais il est taré ce type !

— C'est moi qui n'exige plus de compétence pour le poste, car je te rappelle que toutes tes assistantes sont parties à cause de ton mauvais caractère ! J'ai même dû augmenter le salaire de vingt pour cent, sinon je savais que personne n'allait se présenter !

Le PDG souffle et lance un regard meurtrier à son employé et à moi-même, comme si j'étais responsable de tous ses malheurs.