Afold

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Ils franchirent le seuil du désert à la fin de l'après-midi, éreintés par l'angoisse de ne pas pouvoir suivre le cheminement de leurs poursuivants. Ils retrouvèrent les dunes d'Afold avec satisfaction. Elles leur parurent fraîches en comparaison des étendues brûlantes qu'ils venaient de parcourir.

Alors que le soleil déclinait, le nuage réapparut dans leur dos, les Boomers avaient quitté à leur tour la route Blanche

Le nuage grandit et s'élargit en quelques heures, non parce qu'il se rapprochait expliqua la fille à Calife, mais parce que leurs poursuivants tâchaient de les encercler, en se déployant en arc autour d'eux. Les Boomers devaient faire rugir les moteurs vu la prouesse qui s'accomplissait sous leurs yeux.

Calife se demandait quelles armes trimballaient avec eux les Boomers. Ils les encerclaient pour un combat à moyenne portée, pour les anéantir au jet tellurique, à la flamme ou au plasma. Ils allaient se faire vitrifier. Ou pas. Ils allaient savoir si leur stratégie était la bonne.

Suant leurs nerfs, les chauffeurs ouvraient des yeux hallucinés sur leur trajectoire, autant que possible indifférents à la ligne derrière eux et sur leur flanc, qui tendait à rejoindre ses deux extrémités dans un arc menaçant. Medina apparut, tout petit point lumineux au loin. La nuit tombait.

Alors que le soleil mourait sur l'horizon, ils virèrent à l'est pour rejoindre l'extrémité de la ligne mouvante qui prenait toujours plus d'ampleur. Ils éviteraient ainsi de se prendre tout le gratin d'un coup sur le museau.

Dans chaque Jeep, les hommes se préparèrent au combat ; on arma les fusils, on compta les grenades ; piller un fort Boomer avait du bon. Calife tendit à la fille une petite mitraillette, tandis qu'il rangeait lui-même son vieil Ingram pour se munir d'un fusil à lunette. Les Boomers n'adaptèrent leur allure à leur revirement qu'après plusieurs heures.

La fille | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant