Silver Moon | Avengers

17

Le raid ne nous a prit qu'une semaine à organiser. Pendant cette semaine, j'ai eu le temps d'apprendre pourquoi Fury n'était pas présent durant la réunion. Depuis les événements de Washington, il est censé être mort. Même si nous sommes au courant que ce n'est pas le cas, il ne peut pas se permettre d'apparaître en public trop souvent pour l'instant. J'imagine que Thor l'a tout de même mis au courant de nos agissements.

Mon père et moi sommes restés à la Tour Avengers pendant la préparation de l'action. Tony m'a donc montré l'évolution qu'il a fait subir à mon costume. Désormais, il est un peu dans le même style que ses armures, mais sans le côté boîte de conserve. Je peux décider de porter le casque ou pas, rien qu'en pressant un petit bouton sur mon cou. Il entoure ma tête tout seul, je n'ai plus besoin de le mettre par moi-même. C'est déjà bien moins encombrant qu'avant. Je crois que je ne pourrais jamais assez remercier Tony pour tout ce qu'il fait pour moi.

Nous sommes partis en Quinjet un matin à six heures. Autant vous dire que je n'étais pas très fraîche. Mon père m'a même surpris à somnoler pendant le trajet. Je crois qu'il ne voulait pas que je dorme et que je le laisse tout seul avec les autres sachant qu'il allait bientôt devoir se transformer. Il est toujours aussi nerveux à cette idée.

Le trajet est long. Très long. Trop long, je dirais même. Je ne fais que tourner en rond sans rien trouver à faire pour m'occuper. De temps à autre, j'étouffe un baillement. Bien que je sois très bien installée à la Tour des Avengers, je n'ai pas réussi à dormir assez cette nuit. J'ai fais une insomnie, sûrement due à l'excitation de notre départ pour la Sokovie, ou à la peur de ne pas être à la hauteur. Je ne sais pas ce qui nous attend là-bas, et je me doute bien qu'on ne récupérera pas le sceptre en entrant comme dans un hôtel.

Nous finissons par arriver. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Je rejoins mon père.

— Tu es prête ? me demande-t-il.

— Je pense. Et toi ?

— Il le faut bien.

Je prends sa main et la serre dans la mienne. Clint fait atterrir le Quinjet à l'orée de la forêt. Je vais chercher mon overboard.

— Toi et moi, c'est la première fois qu'on va bosser ensemble, je chuchote tandis que j'enfile le bracelet autour de mon poignet. Alors me fais pas le coup de la panne ou de la batterie faible. J'ai besoin de toi à chaque seconde de cette opération, capiche ?

— Euh... Will ? m'appelle Tony.

— Oui ? je fais en relevant les yeux vers lui.

— T'es au courant que l'overboard ne va pas te répondre ?...

— ... Oui, évidemment. Mais ça me détend d'instaurer un semblant de relation avec. Je peux lui donner un nom ?

Il me lance un regard interloqué.

— Oh, fais pas comme si j'étais folle à lier... Tu parles bien à tes armures, toi.

— Oui, mais contrairement à ton copain, elles me répondent.

Je lui fais une grimace.

— T'en fais pas, Raymond, je glisse à ma planche. Je suis sûre qu'un jour on aura de vraies discussions.

— Tu l'as appelé Raymond ? Le pauvre.

— Tony, je me passe de tes commentaires méprisants. Et c'est pas pire que Mjöllnir, ou Mark 17, ou je ne sais quelle autre connerie stupide. Mon accessoire est humanisé.

Je l'entends rire derrière moi. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.

Lorsque nous sommes enfin équipés, nous sortons du Quinjet. Mon père se tord les mains.