Silver Moon | Avengers

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En attendant des nouvelles des autres, je m'occupe de tout raconter à mon père. Tout ce qu'il a manqué pendant ces quatre ans. Principalement sur ma famille et Wanda.

Je prépare des chocolats chauds. Rhodey nous rejoint, il a toujours aimé mes chocolats. Et je raconte tout, sans m'arrêter. Rhodey aussi est intéressé, il était un des premiers à avoir deviné mes sentiments naissants pour Wanda, à l'époque. En réalité, il m'a toujours comprise et soutenue. Et il m'a énormément manqué aussi.

Nous restons longtemps à discuter dans le petit salon de l'étage. Puis l'un après l'autre, nous allons nous coucher.

Alors que je prépare mon lit dans ma chambre, mon père me rejoint.

— Tu n'es pas couché ? je lui demande.

— Je voulais te parler, Will. Avoir une petite discussion père-fille.

Je souris. Nous nous installons sur le lit, à moitié allongés. Je me blottis dans ses bras. Son odeur m'avait manqué.

— Will... Je voulais te demander pardon.

— Papa, tu n'es pas obligé de faire ça...

— Si. Si, je le suis. Parce que je n'ai pas su remplir mon rôle de père. J'ai été minable... Tu ne méritais pas de vivre ça.

Il marque une pause. Je reste silencieuse.

— Quand j'étais Hulk, ce jour-là... Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris. D'un seul coup, j'ai eu une montée d'angoisse et d'idées noires. Je me suis dit que tout le monde se porterait mieux si je disparaissais. Que tu serais toujours en sécurité, et que de toute façon, les autres s'occupaient beaucoup mieux de toi que moi. Que j'étais trop dangereux... trop instable. Alors, sans réfléchir, je suis parti.

— Ça a été la pire décision de ta vie, je réponds en me serrant un peu plus contre lui, mes larmes venant mouiller sa chemise.

— Je sais... Je m'en rends compte, maintenant. J'ai été terriblement stupide. Pardonne-moi...

— Je ne sais pas... Je t'aime Papa, plus que tout au monde, mais... ces quatre dernières années ont été affreuses à vivre. Oui, j'étais entourée. J'avais Tony, j'avais Pepper, Rhodey, Peter, Wanda... J'avais beaucoup de monde. Mais je ne t'avais pas toi. Et le vide que ça provoquait... rendait le reste insatisfaisant. Je t'ai pleuré tellement longtemps que je n'avais plus de larmes, à la fin. Je me suis faite une raison. Tu étais sûrement mort. Dans ma tête, tu as fini par l'être. Mais j'ai quand même su garder la tête haute. Je ne sais même pas si le vide est comblé, avec ton retour. J'ai cette horrible impression que ce n'est qu'une illusion, et que tu vas repartir d'un moment à l'autre...

— Plus jamais... Plus jamais, plus jamais je ne partirais, me répond-t-il en pleurant. Je te le promets.

— J'ai envie d'y croire... Mais je pense qu'il va juste me falloir du temps. Je suis désolée, dis-je d'une voix brisée.

— Ne t'excuse pas... Je comprends.

Nous nous taisons après ça. Je pense qu'il n'y a plus de mots. Nous restons simplement ensemble, pour essayer de rattraper le temps perdu. Même si au fond, je sais pertinemment que nous n'y parviendrons jamais.

]•°☆°•[

Le lendemain, je me réveille seule. Mon père s'est éclipsé en me laissant dormir. Je me rends dans la cuisine pour me préparer à manger. De l'autre côté du couloir se trouve la salle de réunion, où Rhodey est en plein visioconférence avec le Secrétaire d'État. Lorsque j'ai fini mon petit-déjeuner, je le rejoins, enfilant un cardigan par-dessus mon pyjama. Je me faufile derrière lui et vais m'asseoir dans un siège sans faire de bruit. Je pose mon téléphone devant moi, attendant un quelconque signe. Ils parlent de Tony, dans leur réunion. J'échange un regard triste avec Rhodey. Le pauvre a été le seul lien entre l'équipe et l'Etat, pendant ces dernières années. Il a dû se coltiner le Secrétaire, et je me doute qu'il ne le faisait pas de bon cœur. Enfin si, sûrement pour nous.