Silver Moon | Avengers

33

Lorsque nous sommes rentrés à la maison, Tony était déjà beaucoup plus détendu. Du coup, j'ai hésité à le faire reparler de ce qui s'était passé sur scène. Finalement, on en a pas remis le sujet sur le tapis.

Vers dix-neuf heures le lendemain, après un bon après-midi de repos pendant lequel j'ai traîné sur YouTube — l'homme-araignée est partout en page d'accueil, il a de nouveau fait parler de lui — Tony est venu me retrouver dans ma chambre.

— Ma grande ?

— C'est moi.

— Tu veux bien me rendre un service ?

— Ça dépend. Qu'est-ce que j'ai en échange ? je demande avec un air malicieux.

— Euh...

— Je plaisante. Vas-y, balance. J'espère juste que c'est pas illégal.

— Non, rien de bien compliqué. C'est juste... Tu veux bien qu'on loue un film, et qu'on passe une soirée tranquille ?

— Qu'est-ce que tu as, Tony... ?

— J'ai juste besoin de me changer les idées.

— ... Tu ne veux pas m'en parler, c'est ça ?

— Je pense pas que ce soit nécessaire, mais... après tout, pourquoi pas.

Il vient s'asseoir sur mon lit. Je m'installe en tailleur à côté de lui.

— Hier, après la conférence, j'ai croisé une femme. Elle... Elle m'a fait me remettre en question sur beaucoup de choses. Et, ça me travaille depuis hier, j'en peux plus... J'ai juste besoin de me vider l'esprit. T'es d'accord ?

— Évidemment, Tony. Si je peux t'aider, y'a rien qui me ferait plus plaisir, dis-je en posant une main sur son épaule.

— ... C'est bien de t'avoir, Will. Vraiment.

Je sens mes joues chauffer.

— Je fais rien de spécial...

— Ta présence aide beaucoup. Même si tu t'en rends pas compte.

Je ne peux que sourire en guise de réponse.

— Puisqu'on est en plein dans les compliments, j'aimerais te remercier pour tout ce que tu fais pour moi depuis un an. Tu es... la personne la plus généreuse que je connaisse.

— ... Tu vas un peu loin, pour le coup.

Avec un sourire en coin, il se lève et se dirige vers la porte.

— N'importe quoi !! je m'exclame immédiatement. Je le pense vraiment ! Tony ! T'en vas pas !

Arrêté dans l'encadrement de la porte, Tony se tourne vers moi.

— C'est la vérité.

— C'est gentil.

— Arrête de faire comme si t'y croyais pas une seule seconde, c'est la seule vérité que je t'oblige à accepter.

— Si tu veux...

Je fais une moue boudeuse. Tony m'envoie un baiser.

— On s'y met dès maintenant, pour notre super soirée en tête à tête ? me demande-t-il.

— J'enfile une veste et une paire de chaussures et je vais direct à la médiathèque. Tu m'accompagnes pas, j'imagine ?

— Je vais plutôt commander des pizzas.

— Mon pauvre, tu te réserves la tâche la plus ingrate, dis-je ironiquement en me levant. Je te plains sincèrement.

Tony s'esclaffe et s'éloigne dans le couloir. Je remonte mon pantalon sur mes hanches et le suis.