Will est ce qu'on appelle une mutante.
Elle vit chez sa cousine Jenny à Los Angeles, tandis que son père est exilé en Inde de son plein gré pour éviter l'apparition d'une montagne de muscles verte et assez caractérielle.
À sa petite échelle, Will te...
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deux ans et dix mois
Je danse. Je ne sais pas vraiment quelle heure il est. Je ne m'en soucie plus depuis que nous sommes entrées dans la boîte de nuit. Je ne sais pas où est Neena. Je l'ai perdue de vue alors qu'elle allait se resservir au bar. Alors je danse seule, mon verre à la main. Ma tête tourne un peu. Ça en est presque agréable. La foule de gens autour de moi ne me dérange plus, comme je ne semble pas les déranger. Après tout, nous sommes tous ici pour la même raison. Nous aérer l'esprit. Dans une salle fermée, c'est un peu le comble, mais il faut tout de même avouer que ça fonctionne.
Des mains agrippent ma taille. Je sursaute.
— Y'a un abruti qui louche sur ton décolleté, me dit une voix près de mon oreille.
Je souris en reconnaissant Neena, et me tourne pour lui faire face, passant mes bras autour de son cou.
— Tu es jalouse ? je m'esclaffe d'une voix assez forte pour qu'elle puisse m'entendre.
— Jalouse de quoi, exactement ? se renfrogne-t-elle. Il va rester dans son coin toute la soirée, alors que moi je profite de toi près de moi.
Je ris. Mes yeux s'accrochent aux siens. Elle me dévore du regard. Je ne peux empêcher mon sourire de s'agrandir. Mais lorsqu'elle se penche pour m'embrasser, je tourne machinalement la tête. Non. Pas cette fois. Je n'en ai plus envie.
Je continue de sourire, mais je remarque que son regard s'assombrit. D'un geste sec et irrité, elle repousse mes cheveux pour m'embrasser la tempe, et disparaît de nouveau. Je la regarde s'éloigner à travers la foule de gens en transe, mais mes jambes décident de rester sur place. Le visage désormais vide de toute émotion, je finis mon verre et me remets à danser.
Ce n'est que plus tard, lorsque j'ai décidé que c'en était assez, que je pars à sa recherche. Je passe d'abord par les toilettes. Dans le miroir, mon reflet me paraît flou. Mon visage et mon buste couverts de transpiration brillent à la lumière des néons blancs. J'arrache quelques feuilles de papier, les imbibe d'eau et les passe sur ma peau luisante. D'autres filles vont et viennent des cabines WC, mais pas Neena. J'échange quelques sourires avec elles.
— J'adore ton haut, me lance une grande brune au look grunge.
— Merci beaucoup, je parviens à répondre, la tête comme enveloppée dans une ouate de rembourrage. Tes chaussures sont super.
Adossée contre le mur, elle lève une jambe pour jeter un coup d'œil à ses bottines noires à grande plateforme.
— Oui, quoiqu'un peu sales maintenant, répond-t-elle alors.
— Je rêve de savoir marcher avec d'aussi hauts talons, lance la fille d'à côté, une ronde avec de longs cheveux mauves et maquillage absolument sublime sur son visage déjà parfait.