Silver Moon | Avengers

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Le reste de l'équipe est finalement reparti pour New York. Ils souhaitaient rester auprès de moi pour le couronnement, mais je les ai obligé à partir. Seul Rocket est resté. Ça me fait plaisir qu'il soit là, bien qu'il ait un caractère un peu spécial.

Ce n'était pas des adieux, mais ça en avait tout l'air. Mon père était au bord des larmes. Je me suis excusée pour l'autre jour. J'ai été trop dure. Nous nous sommes enlacés longtemps. Je lui ai promis de revenir bientôt.

Ensuite, j'ai demandé à Steve de veiller sur Natasha. Elle a encore l'air bouleversée. Surtout que Clint est injoignable...

Rhodey semblait ému, aussi. Il m'a glissé qu'il allait faire de son mieux pour retrouver Tony en attendant que je revienne.

Thor est bloqué dans un mutisme qui me brise le cœur depuis la catastrophe. J'ai beau lui dire que rien n'est de sa faute, il culpabilise. Il m'a serré dans ses bras et m'a embrassé la joue. Je n'ai pas pu m'empêcher de verser une larme quand je l'ai vu monter dans le Quinjet. Rocket a posé une patte sur ma jambe en guise de réconfort. Je l'ai caressé entre les oreilles. Il a tiqué mais il s'est laissé faire.

Et nous voilà aujourd'hui, jour de mon couronnement. Il a été jugé inutile d'organiser un combat aux Chutes du Guerrier, comme pour T'Challa. Ce n'est pas non plus une grande apparition publique. Je me présente simplement en tenue traditionnelle devant les chefs des cinq Tribus, et reçoit le titre après qu'ils m'aient juré allégeance. Ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus dans la cérémonie.

Lorsque nous descendons au sous-sol, je suis ravie de voir que l'Herbe-Cœur a pu être replantée après le désastre qu'a causé mon frère dans sa folie vengeresse. Bien qu'il ait tout brûlé, elle continue d'être fertilisée par le vibranium. Il a suffi de créer une nouvelle plantation.

Je suis accompagnée par Okoye, Rocket, et les gardiens de l'Herbe. Je m'allonge dans le sable rouge, les bras croisés sur ma poitrine. On me tend un bol et j'ingère une préparation aux reflets violets, fidèles à la couleur de la fleur. Je sens que ça agit immédiatement. Cela me donne l'impression d'avoir quelque chose de lourd qui m'appuie sur le thorax. Je ferme les yeux, inspirant profondément par le nez, tandis que l'on me recouvre de sable. Je me sens basculer, comme si je tombais dans le sommeil une seconde seulement. Je me réveille sur les planches d'un appartement. Je me redresse. C'est une sensation vraiment étrange. Je remarque que je ne respire plus. C'est comme être dans un rêve, mais en bien plus net. C'est donc ça, la Dimension Astrale.

J'entends un léger grésillement. What a Wonderful World de Louis Armstrong résonne dans l'appartement. Je me lève. Je suis désormais vêtue de mes habits de tous les jours. Mes yeux traînent sur les étagères recouvertes de livres et de grands vinyles. Tout me semble familier.

— Tu ne me dis pas bonjour ?

Je me retourne. Un homme se tient debout devant moi. J'ai l'impression de voir Erik avec vingt ans de plus.

— ... Papa ?

Il hoche la tête. J'étouffe un sanglot dans mes mains. Il s'approche et m'entoure de ses bras.

— Qu'est-ce que tu as grandi, ma fille... me dit-il d'une voix pleine de tendresse.

— Oh, je suis tellement désolée, si tu savais...

— Désolée de quoi, trésor ?

— De ne pas t'avoir connu plus longtemps, dis-je en levant les yeux vers lui.

— Tu n'as rien à voir là-dedans, Kamaria... C'est la vie, c'est tout.

— Tout de même, soufflé-je en posant ma tête contre sa poitrine. Tu me manques absolument tous les jours, depuis que j'ai retrouvé N'Jadaka. C'est tellement injuste... Il a tellement plus de souvenirs que moi.