À fleur de peau - complet

Chapitre 8

Les jours passent et la vie suit son cours. Je dis peut-être ça car je n'ai pas encore revu Jonah en-dehors du travail. Nos horaires ne coïncidaient pas l'un avec l'autre : il a joué quelques scènes dans une série et moi, j'ai fait quelques achats essentiels pour le voyage.

Cependant, aujourd'hui, c'est le grand jour, le premier jour officiel de nos vacances. Mélodie et son petit frère nous accompagnent. Ce voyage était prévu depuis plus de 6 mois, ce qui explique la venue de Mélodie. Pourvu qu'elle ne fasse pas d'histoire. Son frère, je ne l'ai jamais vu, j'ai juste entendu Mélodie parler de lui quelques fois. Excepté son prénom, j'ignore tout de lui.

Il est actuellement sept heures du matin et je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Jonah passe me chercher dans une heure puis direction l'aéroport. Je sors de mon lit, me lave puis je prépare des petites douceurs pour le trajet en voiture. En dernier lieu, j'inspecte le contenu de mes bagages. Je vérifie minutieusement si mes achats sont bien rangés à l'intérieur de ma valise. Tout, sans exception, est prêt. Quelqu'un sonne à la porte, je me dépêche d'aller ouvrir avec ma sacoche, ma valise, le sac à provisions dans mes bras. Jonah est vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un pantalon gris moulant, mon préféré de sa garde-robe. Cet ensemble sculpte à la perfection sa silhouette svelte.

- Prêt à être emmené au septième ciel ce soir?

- Mais qu'est-ce que tu racontes?

- Bah on prend l'avion à dix-huit heures, tu as déjà oublié, tu ne pensais pas à autre chose j'espère, me dit-il d'une voix sensuelle.

Je ne peux m'empêcher de rougir comme une tomate en sortant de chez moi.

- Alors comme ça, on rougit à mes paroles?

- Non, c'est.. Car il fait chaud dehors! L'air chaud tu sais..

- Je sais qu'il fait quarante degrés dehors mais tu ne devrais pas mettre l'air conditionné à l'intérieur de chez toi. Ça provoque un trop grand choc pour le corps quand tu passes du chaud au froid, soutient-il.

- Je suis au courant monsieur je sais tout.

- Prends tous tes trucs et monte en voiture au lieu de parler pour faire du vent.

- Quelle répartie!

- Chuuuut! dit Jonah tel un enfant.
Il prend ma valise et l'allonge sur les sièges arrières. Il ouvre la porte de son automobile couleur piment et me pousse du côté passager.

- Quelle délicatesse...

- J'aime quand c'est sauvage.

Même s'il plaisantait, je pense que j'aime aussi quand c'est sauvage. Pendant le trajet, il m'explique son rôle dans la série. Son personnage est un homme très réservé qui éprouve beaucoup de difficulté à s'ouvrir aux autres. Il prend le courage de demander une fille en mariage devant toute sa famille. Elle refuse en disant qu'elle le considère comme son grand frère. Après ça, l'homme se suicide.

- Heureusement que tu t'es suicidé sinon tu n'aurais pas pu venir en vacances.

- Eh c'est pas moi qui me suis suicidé! C'est mon personnage!

Nous discutons encore puis nous arrivons à l'appartement de Mélodie. Elle sort de l'appartement, vêtue d'une magnifique robe à fleurs ainsi qu'un chapeau de plage. Son frère, un jeune homme blond platine aux yeux noisettes, nous rejoint également en voiture. Il a un physique vraiment très mignon, un vrai petit ange.

- Alors, vous vous mariez quand vous deux? demande Baptiste, le frère de Mélodie.

- Baptiste, ils sont séparés...

Une atmosphère étouffante s'installe à l'intérieur. Mélodie fait la moue et Jonah fait semblant de seconcentrer sur la route. Plus personne n'ose prononcer un mot et Baptiste ne sait plus où se mettre. Pour rompre ce silence, je prends la parole :

- Ton frère, c'est ton portrait craché Mélodie!

- Ouais sauf pour l'intelligence on dirait.

Jonah et moi etouffons un petit rire tandis que Batiste baisse les yeux.
Une fois arrivés à l'aéroport, nous passons les contrôles de sécurité, faisons les boutiques puis nous montons dans l'avion. Je reste éveillé pour le décollage mais la fatigue prend définitivement le dessus sur mon corps les minutes qui suivent. Un bruit étrange me fait sursauter, sûrement une turbulence. Tiens je suis bien au chaud. Jonah a son bras autour de moi et ma tête est posée sur son torse.

- Enfin réveillé, la belle au bois dormant?

- Je suis pas une princesse!

Je me recule et j'enfonce ma tête dans mon siège. Il fixe mon torse et avance ses mains vers mes pectoraux.

- Jon.. Jonah qu'est.. ce que tu.. tu fais..

Je ferme les yeux, mon réflexe pour me protéger alors que ça ne sert à rien. Il palpe mes pectoraux à travers mon tee-shirt puis tate mes biceps avec ses doigts.

- Ouais c'est vrai qu'avec tes muscles, la robe rose d'Aurore ne t'irait pas bien.

- Putain mais t'es vraiment sérieux.
Je boude en regardant par la fenêtre de l'avion. Jonah me demande à de multiples reprises si je suis fâché. Je reste dans mon coin sans prononcer un mot. Il tire sur ma manche. Je crie dans l'avion en me retournant vers lui :

- Quoi à la fin?

Même s'il ne pleure pas, il a les larmes au bord des yeux. Ma gorge se noue ; je me sens mal d'avoir été aussi dur avec lui. J'ai l'impression de le revoir enfant, de retourner en primaire, quand nous étions innocents et inconscients de la dureté de la vie. Il était mon protecteur dans la cour de recréation et, moi, je le réconfortais dans ses moments de peine. Jonah a conservé une partie de cette innocence de l'enfance mais seulement une partie si vous voyez ce que je veux dire.

- Jonah, ne pleure pas. Je n'aime pas te voir comme ça. Je suis vraiment désolé de t'avoir blessé, dis-je en le prenant dans mes bras.

- Tom, excuse-moi de t'avoir palpé et touché de partout, déclare-il au moment où l'hôtesse de l'air passe avec un chariot rempli de plateaux repas et de bouteilles.

- N'oubliez pas qu'il y a des enfants présents à bord messieurs.

- Ce.. Ce n'est pas ce que vous croyez!

- Juste, ne faîtes pas trop de bruit sinon vous allez réveiller les autres passagers.

- Elle est sympa l'hôtesse, dit Jonah après qu'elle soit partie.