Chapitre 4

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Ma journée de travail m'a semblée interminable. L'un avait l'air aussi heureux qu'un mort, l'autre ne voulant montrer son visage à personne. Au côté des deux, je paraissais gai comme un pinson. Et pourtant, mon cœur souffrait le martyr.

Mélodie s'échappe la première du salon de thé et Jonah m'attend dans son bolide. Après avoir nettoyé tous les ustensiles, je monte dans sa voiture. Le trajet me parait long lui aussi. Je jette un coup d'oeil à son visage. Il a encore les larmes aux yeux et pourtant, il est toujours aussi beau. Rares sont les moments où Jonah déploie sa tristesse et ses faiblesses devant d'autres personnes que moi. Quand il pleure, je le trouve particulièrement craquant. Qu'est-ce qui cloche chez moi?

Dés notre arrivée chez lui, je m'allonge sur le lit tandis qu'il prend place sur un pouf situé en face de moi. Il enlève sa tenue de travail puis enfile un tee shirt qui couvre une légère partie de son boxer. Au mon dieu, je veux que cet instant dure toujours.

- Ça ne te dérange pas si je reste comme ça? demande-t-il d'une voix mignonne, l'index placé sur ses lèvres entrouvertes.

- Non ne t'inquiète pas.

S'il continue, je vais lui sauter dessus, je n'en peux plus. Comme si ça allait me déranger de le voir dans cette tenue. S'il savait... Il se lève de son siège, grimpe sur le lit, avance de plus en plus dans ma direction et s'asseoit à califourchon sur mon pantalon.

- Qu'est-ce qui cloche chez moi? crie-t-il, la voix tremblotante en se rapprochant de mon visage.

Il faut que je me contrôle à tout prix. Il est en pleures, en boxer, sur moi, ses parties intimes pressant les miennes. Même si je voudrai que cet instant dure plus longtemps, je le pousse tout en douceur sur le côté.

- Tout va bien chez toi. Ne l'oublie jamais, tu es unique Johna.

- Je n'ai besoin que de toi, que de toi et personne d'autre pour être heureux.
Une vague de chaleur me parcourt l'échine. Il faut que je parte sinon cela risque d'être dangereux. Je ne veux pas le blesser plus qu'il ne l'est déjà.

- J'y vais, Jonah. Si tu ne viens pas au salon demain, je comprendrai. Bonne soirée et courage.

- Mais je ne t'ai encore rien expliqué. Reste, reste, bredouille-t-il.

- D'accord je reste mais après j'y vais.

- Mélodie m'a déclaré son amour il y a environ six mois. J'étais heureux d'apprendre qu'une fille aussi jolie et géniale qu'elle m'aime. Elle m'a demandé de sortir avec elle et j'ai accepté. Au tout début de notre relation, je ne ressentais pas de sentiments amoureux pour elle. Je me suis dit qu'ils apparaîtront sûrement plus tard et que nous pourrons dévoiler notre relation au grand jour à partir de ce moment-là. Mais ce jour n'est jamais arrivé.

- Pourquoi toutes ces larmes si tu n'étais pas amoureux d'elle alors?

- Je n'aurai pas dû sortir avec elle. Je l'ai blessée, elle, qui ne voyait que moi et qui faisait de nombreux efforts pour me supporter. Nous nous disputions souvent de ma faute. Avec son grand cœur, elle arrivait toujours à me pardonner pour mes erreurs.

- Allons ne pleure plus, tu pensais bien agir. Au moins maintenant c'est terminé, elle ne souffrira plus. Elle trouvera quelqu'un qui l'aime et toi aussi.

- Tout le monde m'aime voyons, plaisante-t-il.

Le voir passer des lames au rire me procure un sentiment de bonheur. Sur ce, je descends dans sa cuisine et je nous prépare un pichet de mojito. Je remonte dans sa chambre. On joue à un jeu d'amour sucré auquel est accro sa petite soeur sur son ordinateur. C'est vraiment débile, ce qui a pour effet de faire rire Jonah.

On chante des chansons anglaises qui parlent de choses pas très catholiques. Je vous laisse deviner qui a eu l'idée. Jonah est à fond dedans. Dans une musique sur le thème du striptease, il enlève son tee-shirt puis me le lance dans le visage. Je me débarrasse du vêtement pour admirer cet homme qui remue sensuellement au rythme de la musique. J'imprime l'image de cette magnifique scène dans mon esprit. Le contrôle c'est terminé, je n'en peux plus, c'est fini. S'il regarde à cet endroit, je suis tout simplement fichu. D'ailleurs, j'ignore comment j'ai fait pour tenir si longtemps ce soir sans bosse dans mon pantalon.

Il ne remarque rien, la vue et l'esprit embourbés par l'alcool et prend le risque de me raccompagner chez moi. À la maison, je grimpe dans mon lit, j'enlève mes vêtements ainsi que mes sous-vêtements et j'attrape ma boîte de mouchoirs.

À fleur de peau - completOù les histoires vivent. Découvrez maintenant