Garde un œil sur elle ! (terminée)

Chapitre 4

— Aïe ! Aïe ! Purée, Elisa, je te rappelle que mes cheveux sont accrochés à ma tête et que ça fait mal quand tu tires dessus ! me râlé-je.

— Faut souffrir pour être belle, me répondit ma colocataire.

Je déteste cette expression.

— Tu sais bien que c'est complètement idiot de dire ça ! m'irrité-je. Ça sous-entend que nous les femmes, nous ne sommes bonnes qu'à être belles et des faire-valoir des hommes. Si un mec est réglo, il ne te trompe pas si tu n'as pas de maquillage qui apparaît à ton réveil.

Elisa soupire.

— Tu es surtout super chiante depuis une semaine. Je dirais même depuis la dernière fois que tu as vu Angelo, devine-t-elle. la prochaine fois, dis-lui d'aller se faire voir et je suis sûre qu'il ne te verra plus comme la meilleure amie de sa frangine.

— Contente-toi d'arrêter de me tirer les cheveux en mettant ce truc, changé-je de sujet. J'espère que tu es plus délicate avec tes clientes.

J'arrête de me plaindre pour qu'elle termine le calvaire plus rapidement possible. J'entends quelqu'un frapper à la porte puis des clés tourner dans la serrure. Lucia arrive avec Dorothée et les pizzas. Ma coloc recommence son discours amoureux à chaque personne qui lui apporte son plat préféré. Nos deux amies rient de ses pitreries. Je pousse un gros soupir.

— Je finis avec Caro, je la prends en photo et je lui enlève le headband mais installez-vous en attendant, dit Elisa.

Lucia pose les pizzas sur la table et elles partent dans la cuisine chercher des couverts, des verres et à boire, le temps que ma séance de torture se termine. Le bijou attaché, je vais m'asseoir sur la chaise au fond du salon devant le drap blanc. Ma coloc me fait pivoter ma tête pour trouver le meilleur angle pour mettre sa création en valeur. En attendant que le flash final arrive, je me retiens d'éternuer et de me frotter les yeux. Il faudra que j'achète une autre marque de fard à paupière celui-là me donne des démangeaisons. Tant pis je vais prendre sur moi et devoir rester maquillée comme une star hollywoodienne pendant que j'avalerais ma pizza.

— C'est fini pour les photos, m'informe Elisa.

Je me déplace rapidement vers la table où ma colocataire pose ses créations entre chaque photo. J'enlève les boucles d'oreilles et Lucia vient me détacher le bijou des cheveux. Elle est plus beaucoup plus délicate et me tire moins les cheveux.Je grimace seulement quand une accroche se coince dans une de mes mèches. Libérée de son carcan, ma tête revit et redevient plus légère. J'attrape un élastique pour attacher mes cheveux en queue de cheval le temps de manger puis rejoint les filles autour de la table.

Dorothée et Elisa sont en train de regarder les photos prises. Dorothée s'enthousiasme quand elle en aperçoit une qu'elle aime. Elle tourne l'appareil vers moi et me montre.

— Tu es magnifique là-dessus, Caro ! On va t'inscrire sur un site de rencontres et mettre cette photo pour ton profil. Tu as des cheveux magnifiques, si j'avais eu des blonds comme les tiens, je ne les aurais jamais coloré. Comme je suis brune à la base et avec une couleur un peu terne, je préfère le bleu lagon, j'envisage de rajouter du turquoise pour conserver mon côté sirène, nous dit-elle en souriant.

Jamais je n'aurais pensé que le bleu aille comme couleur capillaire à quelqu'un jusqu'à ce que je la rencontre. Ça colle vraiment à son personnage et elle fait des accessoires absolument géniaux. Elle repasse l'appareil à sa propriétaire et lui demande.

— Est-ce que tu as une pièce imposante en préparation ?

— Je suis en train de faire un bijou énorme, une sorte de collier qui prend la largueur de chaque épaule et il descendrait jusqu'en haut du décolleté, lui répondit Elisa. Il y aurait plusieurs rangs. J'y ai pensé après avoir regardé un documentaire sur Cléopâtre avec Stéphane. Quand je l'aurais fini, je verrais avec Lucia si elle ne connaît une couturière qui accepterait de l'accrocher à une robe blanche fluide, assez simple. J'ai déjà fait des croquis, j'irais te le montrer après.