Chapitre 24

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Après le travail, je pars à la boutique de Lu pour aller la retrouver ainsi qu'Elisa, nous avons prévu de nous faire une soirée entre filles, restaurant puis cinéma. Quand j'arrive devant la boutique, il est dix-neuf heures passées, Lucia a déjà retourné la plaque qui annonce que le magasin est fermé. C'est désuet, mais c'est ce qui fait le charme de sa boutique qui est loin des autres de la ville, plus modernes en décorations et surtout aseptisées. Lu a réussi à rendre la sienne chaleureuse, agréable et c'est ce que recherchent les clients.

Quand j'entre à l'intérieur, Elisa est en train d'aider notre amie à faire le ménage pendant que cette dernière est en train de faire ses comptes de la journée derrière son comptoir. Lu m'interpelle quand je passe le seuil :

— Caro, tu peux fermer la porte, s'il te plait ? Je suis plus rassurée quand je compte l'argent si personne ne peut entrer pendant ce temps.

Je tourne la verrou comme elle me le demande et je m'assois, Elisa venant de terminer de balayer la pièce. Je demande prudemment à Lu :

— Comment vas-tu, Lucia ? Tu as moins de nausées ?

Elle acquiesce avant de me répondre :

— Mieux depuis que je suis les conseils de ta mère, mon frère pense que je suis sur la voie de guérison. D'ailleurs Caro, ne lui dit pas pour ma grossesse pour l'instant, je ne suis pas prête. Raconte-moi plutôt de comment ça s'est passé entre vous deux hier soir. Comme je sais qu'il a passé la nuit avec toi, tu te gardes les détails les plus intimes, ça reste mon frère et je ne veux pas savoir, dit-elle en frissonnant de dégoût. Alors ? s'impatiente-t-elle.

— J'étais stressée et lui aussi, en tout cas au début, c'était assez bizarre. Je lui avais fait comprendre lors du rendez-vous précédent que je voulais que nous soyons seuls et que je ne voulais attendre. C'était implicite qu'il devait se passer quelque chose ce soir-là, mais y a plein de questions bêtes qui me sont passées par l'esprit quand il est arrivé. Est-ce que je lui saute dessus et je passe pour une chienne en chaleurs ? Est-ce qu'on fait comme si de rien n'était et on mange la pizza avant de passer à l'étape supérieure ? Cet après-midi, on a eu une grosse demi-heure sans client, j'en ai profité pour ranger quelques cartons que l'on avait reçu, et je me pense encore le même type de questions du genre comment il faut que je réagisse quand on va se revoir.

Mes deux amies se regardent puis un grand sourire éclaire leurs visages. Elisa pousse un petit ricanement :

— Heureusement que ce n'est pas un plan cul, tu serais complétement dépassée.

Lucia intervient :

— Tu es la seule personne que je connaisse qui a déjà eu un plan cul et tu es également la seule phobique de l'engagement qui vit pratiquement chez son mec mais qui paye un loyer juste pour dire qu'elle a un appartement. Je pense que, de nous trois, tu es celle qui devrait se poser des questions sur sa vision d'un couple. Et avant que tu ajoutes quoi que ce soit, je suis dans la merde sentimentalement et j'en suis consciente. Caro, c'est celle de nous trois, qui la plus susceptible d'avoir une relation plus "classique", dit-elle en mimant les parenthèses.

Je hausse les sourcils.

— Qu'est-ce que tu entends par "classique" ? l'imité-je.

— Amour, mariage, bébé, le tiercé dans le bon ordre ! J'ai commencé par la fin, c'est loin d'être la meilleure idée et Elisa, je ne sais pas si elle passera par la case mariage.

Ma colocataire balance les bras au-dessus d'elle pour attirer l'attention.

— Je suis là, je vous le rappelle. À la base, j'avais juste fait une blague et même si je suis d'accord sur le fait que tu sois sortie de la relation "classique". Je voulais juste que Caro se détende et qu'elle ne devrait pas paniquer pour ce genre de situation. J'ai reçu un message hier soir avant que ton frère arrive où elle voulait tout annuler.

Garde un œil sur elle ! (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant