Chapitre 30

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Y a un imbécile qui vient sonner à huit heures et demi du matin pendant mon jour de congé de la semaine. Je déteste être réveillée comme cela, surtout que ça risque d'être le facteur qui va me demander de prendre un colis pour le voisin. Je m'habille un minimum pour ne pas accueillir le visiteur en petite tenue. En ouvrant la porte, je suis surprise de voir la personne sur le palier.

Angelo est sur le seuil avec un bouquet de fleurs à la main, il est vêtu à l'italienne, décontracté, un polo blanc, qui met son bronzage en valeur, et un chino bleu marine. Je le fais entrer et il me tend le bouquet. Je referme la porte et il m'embrasse rapidement. Ne m'attendant pas à le voir, je reste un instant sans réaction jusqu'à ce qu'il me dise :

— Habille-toi, on passe la journée tous les deux, dit-il en me reprenant le bouquet des mains.

— Mais on est jeudi, tu ne travailles pas ? m'exclamé-je.

— J'ai décidé de te faire une surprise, je n'avais pas de rendez-vous pour aujourd'hui, j'ai pensé que ça te ferait plaisir. Je voulais le faire pour ton anniversaire la semiane prochaine mais tu travailles ce jour-là et pendant ton jour de congé, je ne suis pas disponible. Va t'habiller, ta tenue ne me dérange pas, mais pour le reste de la population, je crains qu'ils n'appellent les flics pour exhibitionniste, malgré le fait que l'on soit en été.

Je commence à me dirigier vers ma chambre, quand une question me vient à l'esprit.

— Tu m'emmènes dans un endroit chic ?

— Ne t'inquiète pas, c'est décontracté. On va tester, ce soir, un restaurant que m'a conseillé Stéphane où il va avec Elisa mais pour ce matin, je te propose d'aller visiter l'exposition dans les jardins sur les hauteurs puis un pique-nique et je te réserve une autre surprise pour cet après-midi.

— L'exposition de peinture qui se tient au milieu des serres ? Je voulais aller les voir depuis des semaines, lui répondis-je après qu'il ait acquiescé à ma question.

Je pars rapidement me laver et m'habiller avant de le retrouver dans la cuisine. Il a déjà mis les fleurs dans un vase et servi le café.

— Tu as fait vite, me dit-il quand j'arrive dans la cuisine. Je suis désolé d'être venu aussi tôt, mais je voulais que l'on profite de la balade avant que les familles viennent se promener. Tiens ! Choisis un croissant, je viens de les prendre à la boulangerie.

J'en pioche un dans le sachet.

— Tu ne les avais pas quand tu es rentré ? lui demandé-je, encore un peu déboussolé par sa présence.

— C'était dans ma sacoche. Tu as le temps de manger l'expo n'ouvre qu'à neuf heures et demi. Pour ce midi, j'ai vérifié le foodtruck sera présent aujourd'hui.

Je mange mon petit-déjeuner en écoutant Angelo me raconter sa journée de la veille. Une fois que je l'ai terminé, nous partons en direction des jardins sur les hauteurs de la ville.

L'exposition est très belle et le décor lui rend absolument justice. La municipalité a même eu l'idée de faire participer les visiteurs pendant la visite. Angelo a demandé un polaroid à l'acceuil de la serre et nous nous sommes amusés à reproduidre les oeuvres et nous avions le droit de garder les photos à la condition que l'on accepte de se poser en tant que couple pour reproduire la pièce maîtresse de l'expo.

L'employé nous a demandé de nous allonger dans l'espace prévu entre les bouquets d'hortensia. Nos deux corps devaient être entremêlés, les bras d'Angelo entouraient ma taille, j'ai placé les miens autour de son cou et nos visages ont dû être près l'un de l'autre comme si nous étions sur le point de nous embrasser. L'employé prend plusieurs clichés, le plus réussi rejoint ceux des autres participants et nous repartons avec les deux autres photos.

Garde un œil sur elle ! (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant