Chapitre 20

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Caro

Je quitte le travail épuisée, et je le suis davantage en pensant au chemin qu'il me reste à parcourir jusqu'à l'agence d'Angelo et de Stéphane. J'ai eu la bonne idée de prendre un chapeau pour affronter le soleil qui est encore haut dans le ciel en cet fin d'après-midi. Malgré ma tenue légère, je sens des gouttes de transpiration couler le long de mon dos, je me félicite intérieurement d'avoir la bonne idée ce matin de m'attacher les cheveux en chignon, au moins ils ne me colleront pas au corps.

J'arrive à l'agence complètement assoiffée. J'ouvre la porte et espère que Stéphane sera présent, je déchante vite quand je vois Leslie. Je rentre pour me mettre à l'abri de la chaleur et profiter de la climatisation. Il faudra que je remercie celui qui a eu la brillante idée d'acheter cet appareil même si son impact au niveau écologique est très mauvais. Au bord d'une insolation, je ne fais pas la fine bouche.

Leur nouvelle collègue vient me voir et me dit en me tenant la main :

— Caro ? Je crois que je t'ai mal juger la dernière fois que l'on s'est vues. Je tiens à m'excuser de la façon dont je t'ai accueillie quand tu es venue.

Sceptique, je lui serre la main. Elle continue.

— Angelo m'a dit que vous deviez sortir tous les deux ce soir. Je suis désolée, je ne savais pas que vous étiez ensemble la dernière fois. Dans mon ancien travail, je servais de converture à mon patron et je devais rassurer sa femme alors qu'il était avec sa maîtresse. J'avais pris en grippe toutes les femmes qui venaient le voir.

La conversation me met mal à l'aise, j'ai l'impression d'être décryptée et analysée au microscope. Pourtant Leslie n'a rien d'un chercheur fou, mais cette sensation a du mal à partir. Je suis soulagée quand la porte du bureau d'Angelo s'ouvre et qu'il sort accompagné d'un couple qui semblent être des clients. Il leur serre la main et le couple part vers la sortie. Leslie semble m'oublier et salue les clients.

Quand ils sont partis, Angelo m'aperçoit et se dirige vers moi avant de m'embrasser rapidement. J'oublie un instant la chaleur, Leslie et la fatigue de la journée. Je suis déçue quand le baiser s'arrête, puis nos regards s'accrochent et je retrouve la même sensation que j'ai ressenti quelques secondes. Nous sommes ramenés à la réalité par Leslie qui informe qu'elle doit partir. Je lui en veux presque de briser notre bulle.

Une fois qu'elle est partie, Angelo me propose à boire, je me jette presque sur le verre d'eau fraîche. Il rit, je lui fais la remarque.

— Ne te plaint pas, si je n'avais pas eu aussi chaud toute la journée et dans la rue en venant ici, tu aurais eu le droit à un commentaire sur l'impact écologique de la climatisation.

Il finit son verre et me demande :

— Prête pour ce soir ?

Je me ressers à boire et vide mon verre avant de lui répondre :

— Je ne sais pas ce qu'il m'attend, j'espère juste que c'est un endroit au frais.

Il me lance un sourire égnimatique avant de me prendre la main. Il arrête la climatisation avec que l'on sorte puis ferme l'agence. Il me conduit à sa voiture et nous partons.

Je le vois prendre la direction de la sortie de la ville et au fond de moi, je m'angoisse, ayant peur qu'il me conduise dans un restaurant chic alors que je ne suis pas habillée pour ça. Arrivés en dehors de la ville, il prend le chemin qui mène sur les hauteurs. Je sais qu'il y a un jardin avec un point de vue magnifique sur la ville. Ça fait des années que je n'y ai pas mis les pieds.

On se gare sur le parking du jardin et Angelo sort une couverture du coffre. Sur le chemin, il me dit :

— J'ai pensé qu'un pique-nique te ferait plaisir.

Garde un œil sur elle ! (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant