Chapitre 6

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Caro

Je suis allongée sur le canapé en train de lire pendant qu'Elisa fabrique dans la cuisine le patron de l'immense collier qu'elle veut me faire porter. Je souris quand je l'entends râler quand elle ne découpe pas comme il faut les différentes formes qu'elle a représentées sur papier. Je suis en train de prendre des notes pour mon blog quand quelqu'un sonne à la porte de l'appartement.

Je referme mon carnet et place le marque-page avant de me lever pour ouvrir. Ma coloc me lance un "merci" en me voyant dans l'entrée. Sur le seuil, j'aperçois ma mère et Cécile, ma troisième sœur. J'ai le droit à l'habituel câlin de la part de ma mère, j'en profite un maximum. Ma relation avec Cécile est plus tendue, nous n'avons jamais été très proche alors une simple bise suffit.

Je leur propose un café qu'elles acceptent. Ma mère salue avec effusions Elisa qu'elle considère comme une fille de cœur. Ma colocataire laisse tomber ses ciseaux pour profiter du câlin. Cécile fait un signe de tête pour lui dire bonjour. Pendant que le café coule, je demande à ma frangine :

— Mes neveux ne sont pas avec vous ?

— Ils sont avec ma belle-mère. Elle voulait les emm à la piscine,me répond-elle.

Je vois dans son dos, Elisa qui s'amuse à faire semblant de remercier le ciel de l'absence des enfants. Heureusement que Cécile ne l'a voit pas car elle déteste que l'on dise quelque chose sur sa progéniture. Pourtant ils sont insupportables en sa faveur, les garder n'est jamais une part de plaisir. Elle les gâte trop.

— S'ils te manquent, je cherche quelqu'un pour s'occuper d'eux vendredi, continue-t-elle. J'aimerais faire un resto en amoureux et comme tu es célibataire, tu as du temps libre.

Je me retiens et cherche une bonne excuse pour ne pas perdre une soirée à faire du baby-sitting. Elisa me sauve.

— Elle est prise vendredi, samedi et dimanche elle devra sûrement rester à la maison dormir. J'ai besoin d'elle vendredi comme modèle pour le boulot et samedi on a une grosse soirée. L'avantage de ne pas avoir d'enfants pour l'instant c'est que l'on peut profiter pour s'amuser et boire, lui lance ma colocataire.

— La semaine prochaine, tu es disponible ? Embraye ma sœur.

— Cécile, laisse-la, intervient ma mère. Caro n'est pas ta nourrice. Il faut bien qu'elle profite de sa jeunesse.

Je remercie ma mère en lui servant sa tasse. Ma sœur déteste qu'on lui rappelle que je suis la dernière et que je lui ai volé cette place. Elle trouve le moyen de rapporter la discussion autour d'elle.

— Jeunesse, c'est vite dit ! J'avais un bébé au même âge.

— C'est surtout parce que Caro a plus de scrupules et qu'elle gère mieux sa contraception que toi, se moque Elisa.

Je ne peux m'empêcher de pouffer en voyant ma sœur pâlir puis rougir de fureur. Je sortais avec celui qui est devenu son mari avant qu'elle ne le connaisse. Je les ai présenté et trois mois après il me quittait pour Cécile. Ça ne m'a pas attristé, je n'étais pas amoureuse de lui malgré mon envie.

Je leur propose de boire leur café dans le salon. Ma mère accepte avec enthousiasme, elle a compris que je cherche à les éloigner avant qu'elles ne se tapent dessus. On s'installe autour de la table. Ma mère me demande :

— Lucia et Gabriel sont réconciliés ?

Ma mère s'est inquiétée pour Lu lorsque que je lui ai raconté. Elle m'interroge régulièrement pour savoir si la situation entre eux avance.

Garde un œil sur elle ! (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant