Garde un œil sur elle ! (terminée)

Chapitre 32

Angelo

La soirée de la veille a été mouvementée, mon réveil ressemble à un lendemain de veille sauf que j'ai très peu bu. La migraine qui m'accompagne dès que j'ouvre les yeux rend mon début de journée difficile. Exceptionnellement, après ma douche, je décide d'aller chercher des viennoiseries à la boulangerie, histoire de faire pardonner ma réaction aurpès de ma soeur. Même le paracétamol, que j'ai pris ce matin pour atténuer la douleur de mes maux de tête, n'a pas réussi à atténuer le choc de la nouvelle.

Lucia se lève quand je rentre de ma promenade du matin, je lui montre mon sachet, elle sourit avant de s'exclamer :

—Tu as pris des croissants ? C'est sympa, j'en ai trop envie.

— Comment te sens-tu ? lui demandé-je, un peu inquiet.

— Ça va, dit-elle en haussant les épaules et me piquer le sachet en papier contenant les viennoiseries. Clarisse m'a dit hier soir que j'ai dû m'évanouir suite au stress et à un peu tout ce qu'il s'est passé. Elle m'a appelé ce matin pour me dire qu'elle m'a casé un rendez-vous en urgence tôt demain matin pour que l'on vérifie ma tension. Elle a appelé mon médecin traitant et il accepte de me prendre avant ses autres patients pour être sûr que tout va bien. Déjà le point le plus important, je n'ai pas envie de vomir et que j'ai faim.

Elle croque dans un croissant et je prends celui qui reste, alors que je m'approche de la cafetière, elle m'arrête.

— Si tu peux attendre que je sois partie avant d'en faire un, ça m'arrive d'avoir des hauts de coeur avec cette odeur.

Je fais demi-tour et vient m'asseoir en face d'elle dans la cuisine. Je finis par lui poser la question qui m'obsède.

— Quand est-ce que c'est arrivé ? demandé-je timidement.

Elle sourit dans le vague, perdue un instant dans ses pensées.

— La soirée où vous vous êtes arrangés pour que l'on soit seuls tous les deux, dit-elle avant de fuir mon regard.

— Je m'en doutais un peu, je me suis dit que tu n'aurais pas pu me cacher une grossesse de plus de trois mois quand même, ça aurait fini par se voir. Par contre, ce que je ne comprends pas, quand je suis arrivé le lendemain, vous en étiez à vous disputer, tu lui as lancé ses affaires à la figure. J'ai dû m'enfermer dans ma chambre et mettre mon casque sur les oreilles avec de la musique pour ne pas vous entendre.

Elle grimace.

— Cette partie-là, je n'ai pas envie d'en parler, me dit-elle d'un ton doux mais ferme.

Je respecte son choix et change de sujet.

— Comment tu prends le fait d'être ... d'être ... bredouillé-je avant qu'elle m'interrompe, amusée.

— Enceinte ? C'est le mot que tu cherches ?

— Très drôle Lucia, me plaignis-je. C'est pas facile pour moi, je viens de l'apprendre.

— Tu crois que c'est facile de me dire que je vais être mère célibataire !

— Jamais Gab te laissera élèver seule votre enfant. Ça va le faire flipper au début, je pense que ça serait normal, surtout si c'est pas prévu, mais je le vois mal savoir qu'il a un enfant et ne pas vouloir faire parti de sa vie. Même si vous ne vous aimez plus, je sais que pour vous, cet enfant sera l'être le plus précieux au monde.

Elle se mette à pleurer et je traite intérieurement d'imbécile, elle vient ma prendre dans ses bras et me remercie. Quand elle a séché ses larmes, elle me dit :