Chapitre 15

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Vendredi 4 juillet 2025

— Oui ? braillai-je dans l’interphone.

— C’est moi, Lucas.

— Lucas ? Mais qu’est-ce que tu fous là ?

— Tu comptes me laisser dehors ?

— Euh… non ! Pardon, entre !

J’actionnai le bouton d’ouverture de la porte principale en bas, entrouvris celle de l’appartement et courus à toute vitesse en direction de la salle de bain.

— Aïe, aïe, aïe, grimaçai-je devant mon reflet.

Je pris une gorgée de solution dentaire, histoire d’avoir au moins l’haleine fraiche. Je donnai deux coups de brosse à ma tignasse. En relevant mes cheveux pour les attacher, je constatai qu’un petit peu de déo ne serait pas de trop.

J’entendis la porte claquer.

— Tu te caches ? demanda Lucas au loin.

— J’suis dans la alle de bain, gargouillai-je en recrachant le liquide mentholé. J’arrive.

Je glissai dans le couloir et vis sa silhouette à l’autre bout. J’espérai que la pénombre des lieux camouflerait un tant soit peu ma mine défaite, mes mèches rebelles, les auréoles sous mes bras, mais Lucas eut la brillante idée d’allumer le plafonnier.

— Wow ! lança-t-il, soudain statufié. Tu es… Tu es…

Plantée là, j’attendais.

— Je suis ?

Il éclata de rire.

— T’as fouiné chez les brocanteurs ?

Subitement, je réalisai que je portai encore mon vieux pyjama crème en coton qui, en soi, n’était pas vraiment horrible… si l’on omettait le fait qu’il était trop court pour moi. Lui portait une chemise légère sur un jean parfaitement coupé.

— C’est ma tenue de combat, annonçai-je fièrement en écartant les bras.

— Si toutes les guerrières endossaient cette toilette, je suis sûr qu’il n’y aurait plus de conflits, lâcha Lucas, toujours mort de rire.

— Il fallait prévenir de ta visite ! objectai-je. Là, j’étais occupée.

— Te prévenir ? Plus jamais ! Tu es trop drôle. Je suis curieux de savoir quelle activité nocturne nécessite un si beau pyjama.

— Eh bien, justement, je guerroyais !

Décidé à me taquiner pour son plaisir, il s’était appuyé contre le mur. Son regard flamboyait et soulignait un sourire espiègle à se damner.

— Et ton ennemi s’est enfui, n’est-ce pas ?

— Eh bien, non ! J’ai même gagné !

Il pinça sa mâchoire inférieure entre son pouce et son index, comme s’il réfléchissait.

— J’en suis certain, ronronna-t-il.

Il s’approcha et m’enlaça enfin. Comme toujours, son odeur et sa chaleur perturbèrent mes sens. Perchée sur la pointe des pieds, je m’accrochai à lui.

— Moi aussi, j’ai envie d’un corps à corps, murmura-t-il d’une voix conquérante.

Il éteignit la lumière et je laissai ses mains vagabonder. Mon cœur accéléra. Mon corps s’enflamma. Nous titubâmes jusque dans ma chambre.

— Vous permettez que j’ôte votre uniforme ?

— Vouiii, marmonnai-je entre deux baisers.

Il fit glisser mon pyjama le long de mes jambes et souleva mes pieds, l’un après l’autre. Il se releva lentement, attrapa le haut de ma tenue ; je levai les bras, le tissu s’envola. Lorsque je voulus déboutonner sa chemise, il agrippa mes mains et les déposa le long de mon corps.

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