Chapitre 11

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Mardi 1er juillet 2025

De retour dans la loge, je me sentais encore sous le choc. Je crus longtemps que toutes mes chances étaient perdues. Eo, lui, était toujours en transe ; frôler la catastrophe le rendait heureux. L’Émissaire affichait un visage serein, comme s’il venait de sauver le monde.

Le médaillon se détacha de mon cou, vola dans la pièce et Léa se matérialisa sur la scène. Elle portait une tenue de pom-pom girl et effectua quelques pas de danse en chantant :

— Vous avez décroché le Bonus !

Un feu d’artifice éclata dans toute la loge.

La bonne humeur de Léa nous surprit et nous contamina. Je me déridai enfin. Eo se déhanchait sur la musique entrainante. L’Émissaire aussi se laissait aller, il tapait du pied ! Puis, les lumières cessèrent de clignoter et Edgar, le ringard, vint prendre place aux côtés de Léa. Les deux garçons restèrent debout, les bras croisés sur le dossier de leurs fauteuils. Quant à moi, je m’installai dans celui que je m’étais attribué.

— Je suis heureux de voir que vous avez parfaitement réagi face aux évènements tragiques du secteur « bidonville », nous félicita le maitre du jeu. Nous vous ouvrons l’accès à Naturralya. Je vous laisse découvrir cet espace empli de fraicheur et de beauté, une pointe d’optimisme bien méritée. Vous pourrez vous y rendre à votre guise et en ressortir sans contrainte de sauvegarde. Bonne continuation.

Edgar disparut sur ces paroles. Eo exultait. Les bonus, il les collectionnait !

— On y va ? demanda-t-il d’un ton joyeux en claquant des doigts.

— Avec plaisir, répondit L’Émissaire.

Je déclinai l’invitation poliment. Je voulais rentrer, j’avais eu ma dose d’émotions fortes pour la journée. J’annonçai que je découvrirais notre cadeau le lendemain. Les garçons n’eurent pas l’air trop déçu.

Je m’approchai de la porte et en activai l’ouverture.

— Demain, même heure ? proposa Eo.

— Euh non, je ne suis pas libre. Samedi soir non plus, grimaçai-je.

Eo me dévisagea, étonné. Je levai les yeux au plafond.

— J’ai une vie sociale moi ! Et à l’occasion un petit ami…

Les deux garçons se regardèrent et éclatèrent de rire.

— Et ton petit ami t’occupe aussi en journée ? s’enquit Eo d’un air malicieux.

Je lui tirai la langue comme une gamine.

— Non. On peut se voir à 14 h si cela vous convient.

— C’est bon pour moi, me rassura L’Émissaire, bienveillant.

Je le remerciai d’un hochement de tête et montai sur mon transporteur.

Lorsque j’ôtai mon casque, il était minuit passé. Ma chambre était plongée dans le noir. Il faisait tellement chaud que je transpirais. J’allai dans la cuisine prendre un verre d’eau fraiche. Il n’y avait aucun bruit, à part le moteur du réfrigérateur qui préparait des glaçons. De retour dans ma tanière, je me rallongeai et sombrai immédiatement dans un sommeil profond.

À mon réveil, une pêche d’enfer m’animait. Mon programme de la journée s’annonçait chargé et plein de surprises. Après mon petit déjeuner, je contactai Lucas. Nous prîmes rendez-vous à 19 h pour une sortie dans un restaurant « romantique ». Je me réjouissais d’avance de ce petit moment de tendresse en sa compagnie. À 14 h, je devais retrouver mes amis pour une nouvelle aventure émotionnelle. Mais avant ça, mon bonus me tendait les bras. 

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