Troublemaker ( M/M - Boy's Love) - Edité chez MxM Bookmark

Chapitre 18

Ma rentrée se passa mieux que ce que j'aurais pu espérer. Tout d'abord, je retrouvais Sanka dans la même université et promotion que moi. Initialement inscrit en médecine, il avait changé de voie suite à sa rébellion contre la ligue mutante. Les paroles de Leeroy l'avaient beaucoup touché et j'étais heureux de savoir que ses idéaux vivaient toujours à travers d'autres personnes. Il s'était donc inscrit en droit, dans le but de reprendre son flambeau et travailler pour l'ORSM.

Mes semaines n'étaient pas trop chargées et au fil des jours et des mois, Keith passait presque toutes ses soirées chez moi. Je lui avais proposé à plusieurs reprises de venir vivre avec moi, mais sa fierté ou je ne sais quoi l'en empêchait. Nous étions un vrai couple : nous nous baladions ensemble, allions au restaurant, au cinéma, dans les boutiques et nous disputions pour des sujets sans intérêt, et mon appartement était rempli de cactus miniatures qu'il ramenait de son travail. Keith était définitivement un autre homme que celui qui avait franchi le seuil de ma porte il y a maintenant plus de huit mois.

Nous étions à une période de l'année où la mélancolie côtoyait la joie. Une fête que j'aurais aimé partager comme chaque année avec Leeroy, mais que je passais cette année avec Keith. C'était moins douloureux et assez amusant je devais dire, car je cherchais un présent depuis environ deux mois. Je n'aurais jamais imaginé un jour lui offrir un cadeau de Noël, alors la tâche était d'autant plus compliquée.

Par chance, je savais que le repas prévu ce soir-là serait plus important que le cadeau en lui-même. J'avais préparé une véritable dinde de Noël, des pommes de terre sautées aux épices et une belle bûche au chocolat, achetée chez le meilleur pâtissier de Triel. Keith avait refusé que j'achète un sapin, car il était contre l'abattage massif des arbres à cette période de l'année. J'avais donc sur la table du salon, un sapin miniature en matière recyclable, orné de quelques décorations.

L'interphone résonna et je me hâtai d'aller ouvrir, le cœur léger en cette soirée unique. Keith m'apparut, son manteau recouvert de flocons de neige. Il grelotta en m'embrassant tout en retirant ses habits humides.

— Ça sent super bon, dit-il en reniflant.

— Tu es prévisible, soufflai-je.

Il partit en direction de la cuisine admirer la dinde à travers la vitre du four, en salivant.

— Je te préviens, j'avais une tradition avec Leeroy. Chaque année on regardait un film familial le soir de Noël. Et ce soir, il y a « une nuit aux côtés de Santa Claus ».

— C'est un porno ?

— Mais non ! m'insurgeai-je. C'est une histoire sur des lutins et...

Face à son rire moqueur, j'abdiquai en faisant semblant de le frapper. Il saisit mes poignets avant de m'attirer contre lui pour m'embrasser tendrement.

— Je peux avoir mon cadeau ? demanda-t-il.

— Qui te dit que tu en as un ? Je n'ai pas l'impression que tu aies été très sage cette année...

— C'est le moins que l'on puisse dire, souffla-t-il en saisissant mes fesses.

— Les cadeaux c'est à minuit normalement, expliquai-je.

— Je n'en sais rien, je n'en ai jamais eus, alors...

Je le dévisageai, abasourdi et attristé par cette nouvelle avant de le voir glousser en me caressant affectueusement la tête.

— Je plaisante, s'empressa-t-il de dire. J'avais des cadeaux étant ado et en prison, j'avais même droit à des lettres et photos dénudées d'inconnues qui voulaient m'épouser.

— Pfff, fis-je en lui tournant le dos afin de cacher ma jalousie.

Je partis en direction de la table et remarquai qu'il avait déposé un paquet à côté du mien. Je le dévisageai, surpris, ne l'ayant pas vu faire en rentrant. Il me rejoignit sur le sofa.

— Ouvre-le, me dit-il.

Le cœur battant, je déchirai facilement l'emballage rouge orné d'étoiles de noël argentées et découvris un lot de deux tasses. Surpris, j'en saisis un et regardai l'inscription. « I love you » était noté sur le mug, avec un cœur à la place du mot « love ». Ému, je ne sus quoi répondre et me tournai vers lui, abasourdi par son présent.

— Je ne sais pas quoi dire, Keith...

— Dis juste merci, murmura-t-il en caressant mon visage.

Il prit le petit paquet posé devant lui et déchiqueta l'emballage pour découvrir une boîte. Quand il l'ouvrit, il y trouva un jeu de clefs et Keith sourit en me dévisageant.

— Tu sais ce que j'aime chez toi ? me demanda-t-il.

— Non..., dis-je avec appréhension.

— C'est que tu es persévérant. Ça doit être dans les gênes des Barton.

Il n'avait pas tort. Certains pouvaient le voir comme une qualité, d'autres comme un défaut en qualifiant cela d'obstination ou d'entêtement. Je préférais penser comme Keith.

— Il va falloir changer le sommier du lit, il n'est plus tout neuf.

— Ça veut dire oui ? demandai-je avec entrain.

— D'après toi ?

Au bord des larmes, je l'enlaçai et l'embrassai pour le remercier. Keith murmura de douces paroles au creux de mon oreille et je me nichai contre lui, heureux comme jamais. Son étreinte enveloppante et réchauffante me fit oublier que Triel était ensevelie sous la neige en cette veille du réveillon de Noël. Moi, j'étais tout submergé par son amour. La vie m'accordait enfin un peu de répit.

Fin.

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Merci encore d'avoir lu l'histoire de Keith & Evan !