Unpredictables - You got me !

Chapitre 3

~ Kylie

Je me réveille le lendemain matin avec un horrible mal de tête. La lumière trop forte pour mes yeux sensibles m'empêche de voir la pièce. Au moment où je les referme, j'entends un souffle près de moi. Je tourne la tête et découvre avec surprise un homme endormi sur le lit. Oh mon dieu ! Je suis soudain envahie de doute. Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Je me masse les tempes. Il fallait que j'ai une migraine épouvantable ! Je commence à paniquer. On a rien fait tous les deux ? Merde... L'alcool ralentit encore plus mon cerveau. Qu'est-ce que j'ai pu faire cette nuit ? Si seulement je pouvais m'en rappeler ! Je suis là pour le travail et un inconnu est déjà dans ma chambre le deuxième jour... Génial ! Je suis tellement absorbée par mes réflexions que je ne remarque pas tout-de-suite qu'il s'est réveillé.

- Bien dormi ?

- Aaaah !

Des yeux verts endormis se posent sur moi. Je sursaute et relève instinctivement le drap au niveau de ma poitrine. Mon cri strident lui fait plisser les yeux.

- Qui êtes-vous ?

Je sens la crise d'angoisse venir sans être capable de l'arrêter. Je descends du lit pour me retenir d'exploser, je n'ai aucune idée de quelle émotion gagnera la bataille entre la colère et la peur. Je vois avec bonheur que je suis habillée. Mais ça n'explique toujours pas ce que cet individu fait dans mon lit. Ma tête me fait affreusement mal et les souvenirs d'hier restent flous. Comme le docteur Lise me l'avait appris, j'inspire et expire quelques secondes dans l'espoir de me calmer. En vain. Je marche dans tous les sens à l'intérieur de la chambre. Il ne m'a pas encore répondu. Je déteste ne pas détenir le contrôle de la situation.

- Est-ce qu'on a couché ensemble ?

Je me force a regardé dans sa direction. Maintenant que je me suis habituée à la luminosité, je peux mieux l'observer. Il me fixe avec ce sourire narquois qui me hérisse au plus haut point ! J'avais vraiment besoin de ça quand je me réveille le matin ? Malgré son air condescendant, on ne va pas se cacher qu'il est très beau. De magnifiques yeux, des cheveux bruns bouclés, une peau parfaitement bronzée...

- Vous pouvez répondre quand je vous parle ?

- Non on a pas baiser si c'est ce que tu veux savoir. Pas pour le moment, en tout cas.

Il hausse ses sourcils d'une manière sous-entendue. Je le regarde, horrifiée. Putain quelle audace ! J'ai affaire à un playboy arrogant en plus ! Je lève les yeux au ciel dans le but de rester polie. L'inconnu se lève et se plante devant moi.

- Moi c'est Bryan.

Il tente de me serrer la main en compagnie d'un sourire ravageur qui doit sûrement faire tomber des tonnes de filles à ses pieds. Je ne considère pas que j'en fasse partie. Je l'ignore superbement :

- Que faites-vous dans ma chambre ?

Je me force à ne pas admirer ses muscles sous son t-shirt gris. Il est évidement super sexy bordel ! Si proche de lui je perds tous mes moyens. Et si j'étais devant un serial killer ou une autre sorte de psychopathe ? Je recule d'un pas, prête à m'enfuir si ça tourne mal.

- Je ne vais pas te faire de mal. Par contre, ici tu es dans ma chambre , chérie.

- Quoi ? C'est censé me faire rire ? Parce que ce n'est vraiment pas drôle.

Furieuse qu'il se paie ma tête, je cherche un moyen de le contredire. C'est alors que je constate que ma chambre n'est pas aussi spacieuse, la fenêtre ne donne pas sur la piscine mais sur les immeubles parisiens et la Tour Eiffel. Et pour couronner le tout : mes affaires ne sont pas là. Mon visage doit virer au rouge pivoine tellement j'ai honte. Je me suis trompée de chambre. La conne ! Voyant ma tête, il éclate de rire. Il se réjouit de mon embarras apparemment. Ce Bryan me gonfle déjà.

- Comment tu t'appelles ?

Je le sens scruter les parties de mon corps sans aucune gêne. Je croise les bras sous ma poitrine signifiant une barrière invisible entre nous.

- Je ne vous le dirai pas, répond-je d'une voix mal assurée.

Mon malaise a le don de faire apparaître un sourire en coin sur ses lèvres bien dessinées, ce qui m'insupporte au passage. Je me sens minuscule face à lui. Pourquoi suis-je tant nerveuse ? Mon mal de tête continue pour ne rien arranger à la situation.

- Tu dors dans mon lit et tu ne veux pas me dire ton prénom ?

Bryan met ses mains dans les poches de son jean. Qu'est-ce que je fais encore à parler avec lui ?

- Ecoutez, je suis sincèrement désolée d'avoir fait irruption dans votre chambre. Il faut que j'y aille.

Je prends mon sac et me dirige précipitamment vers la sortie, hâte que ça se termine. Mais pas tout de suite visiblement.

- Attends !

Je me tourne vers lui, perplexe. Quoi encore ?

- Tu as oublié tes chaussures.

Il me les tend. La tête en l'air que je suis se manifeste toujours au bon moment ! Comment je n'ai pas pu apercevoir que je marchais pieds nus ? J'ai la réponse : à cause de la personne juste en face de moi.

- Oh ! Merci...

Je m'arrête net quand j'effleure ses doigts. Ce contact me surprend. La chaleur qu'il en dégage est déconcertante. Ma confusion a atteint des sommets, tout le contraire de lui, si imperturbable. Le geste a duré quelques secondes et pourtant on dirait qu'il vient de se passer une éternité. On se dévisage pendant tout ce temps, mes yeux ambrés contre les siens vert émeraude. Je me sens beaucoup trop banale à côté. Le seul truc original sur moi c'est la couleur mauve qui parcourt mes boucles brunes. Il sait qu'il me perturbe le salaud ! Je romps cette connexion en prenant mes chers talons, soulagée et frustrée à la fois. À ma grande stupéfaction, quelque chose m'attire en lui. J'essaye de me donner des claques mentales mais rien n'y fait, cette attirance est toujours présente. Mes mains accrochée à mes escarpins deviennent toutes moites. Qu'est-ce que tu es faible ! C'est exactement ce qu'il attend pour se jeter sur toi, me crie une petite voix dans ma tête derrière le brouillard de l'alcool. Quand j'étais ado ce petit manège réussissait à me faire craquer mais maintenant que j'ai grandi, je sais mieux me contrôler. Il ne m'aura pas.

- Salut.

Je me force à lui faire un petit sourire rapide en essayant d'ouvrir la porte. Je ne sais pas si la poisse s'est abattue sur moi mais ça ne se passe pas comme prévu...