Chapitre 17

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~ Bryan

Je suis parti de chez Kylie tout à l'heure. J'ai bien apprécié passer du temps avec elle. On peut réussir à s'entendre en fin de compte.
Ma réunion a été reportée à la semaine prochaine donc je vais directement à la salle de sport. Aujourd'hui, ce n'est pas à cause de mes démons que je viens me défouler sur ce sac mais plutôt pour une autre raison : ELLE. J'ai connu de nombreuses femmes dans ma vie mais aucune ne dégageait ce charme magnétique voilé de mystère comme Kylie Morgan. Aucune ne m'intéressait suffisamment au point de me faire ressentir ce truc que je me suis interdit quand j'étais gamin. Je ne mérite pas d'être aimé. Pas après ce jour cruellement inoubliable. Alors pourquoi je ne peux pas m'empêcher de trouver tout parfait chez elle ? Sa façon de rire en applaudissant, lorsqu'elle ferme les yeux et chante à tue-tête pour profiter à fond de la musique, ses lèvres alléchantes qui m'embrassent comme personne et même quand elle est en colère. Bordel, je débloque complètement. Je crois que la drogue Kylie y est pour quelque chose... Le regard d'aigle de Jayson me porte à croire qu'il a très bien compris que je n'étais pas comme à mon habitude.

- Qu'est-ce qui t'arrive, frère ? Depuis le début de l'entraînement, tu n'es pas concentré.

J'ignore complètement sa remarque et prends mes affaires à l'intérieur de mon casier.

- J'y vais. J'ai du taf qui m'attend.

Quelle excuse merdique mais c'est trop tard pour que je change de prétexte maintenant. Pas besoin de le saouler avec mes conneries, ça doit être parce que Kylie se fait désirer que j'éprouve une quelconque attirance. À tous les coups, ce sentiment est passager. Une fois que j'en aurai fini avec elle dans mon lit, je la jetterai comme toutes mes conquêtes précédentes. Après tout, je suis juste un connard. Pourtant, je sais dans le fond, qu'elle est à part. C'est quand même la première avec qui je veux prendre mon temps, dont je suis aussi proche.
Mon meilleur ami n'essaye même pas de me retenir au moment où je quitte la salle. Il sait qu'il n'arrivera pas à me faire parler aujourd'hui. En plus, il est marié maintenant. Si je lui dis qu'il y'a une femme dans l'histoire, il va me sortir son baratin : " Ce serait dommage de laisser la femme de ta vie partir... Que des conneries ! L'amour lui a vraiment grillé le cerveau. Ça ne m'arrivera jamais à moi.

" Bonsoir mon chéri, je sais que tu es très occupé en ce moment mais je compte venir te rendre visite avec Eden. Mickaël va rester à la maison pour s'occuper de sa mère qui est malade. Je ne veux pas que tu sois seul pour les fêtes de fin d'année. Ce n'est même pas la peine de me contredire, j'ai déjà pris les billets. "

J'écoute sans exagérer le centième message de ma mère laissé sur mon répondeur. Son ton faussement autoritaire me fait sourire. On peut dire que c'est la seule femme à qui je ne peux rien refuser. Non pas que ça m'enchante de fêter Noël comme si nous étions une famille normale mais j'apprécie quand-même de les voir.
Quelques années après la mort de mon père, ma mère a rencontré Mickaël et Eden est née trois ans plus tard. Maman n'a jamais voulu se remarier. Depuis, j'ai toujours été un peu jaloux de ma demi-sœur. Elle, elle n'a pas perdu son père. Pourtant, Mickaël a tout fait pour combler le vide après le décès de mon père sans réussir à y parvenir de mon côté. À l'époque, je lui en voulait vraiment d'avoir remplacé mon père. Mais avec le temps, je suis content que ma mère l'ait trouvé. C'est grâce à lui que je fais de la boxe. Il m'a appris à contrôler ma colère sur le sac. En y repensant, j'ai été qu'un sale gosse avec lui. Mickaël encaissait toutes les horreurs que je lui jetais à la figure. Il me traitait comme son propre fils.

Par contre, j'ai toujours voulu être un bon frère pour Eden. Elle est arrivée à un moment de ma vie qui n'a pas été facile. D'une certaine manière, elle a réussi à me redonner le sourire. Je ne pourrai pas oublier nos batailles d'eau dans le jardin, les fois où elle me forçait à jouer avec monsieur Nounours et sa poupée préférée, les câlins réconfortants quand elle se faisait mal... Ensuite, je suis parti faire mes études et elle a grandi. Je m'arrangeais pour venir les voir tous les ans. Nos douze ans d'écart n'ont pas eu d'impact sur notre relation, nous sommes encore très proches après toutes ces années. Alors j'ai quand-même hâte de les revoir.

Unpredictables - You got me !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant