Chapitre 4

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~ Kylie

Soudain, la poignée reste dans ma main. Pourtant, je suis certaine de ne pas avoir tiré fort.

- Oh non... Je suis désolée. Je ne voulais pas casser ta porte.

- Ce n'est rien. Elle l'était déjà quand je suis arrivé ici.

Son souffle chaud sur mon visage me fait perdre tout mon self-control. Je suis tellement déconcertée par sa proximité que j'en oublie ce que j'étais sur le point de faire. Sortir d'ici le plus vite possible.

- Il... faut que je parte.

Depuis que je suis rentrée dans cette chambre, je ne fais que des gaffes. Il faut que j'arrête de me ridiculiser. Je pousse la porte mais elle ne s'ouvre pas. Par pitié, non !

- C'est pas vrai, protestais-je.

- Laisse-moi faire.

Son sourire suffisant disparaît quand il remarque qu'elle ne s'ouvre toujours pas. Malgré tous ses efforts, même en essayant de remettre la poignée à sa place ou en passant la clé électronique, la porte est bloquée. La situation aurait pu être comique si je n'étais pas concernée moi aussi. Est-ce qu'on se fout ouvertement de moi ?

Je cours vers le téléphone pour m'adresser à l'accueil. Je parle à toute vitesse à un homme à l'accent français. Je ne sais même pas s'il comprend ce que je dis mais je l'entends brièvement dire "une heure pour trouver l'équipement nécessaire afin de nous sortir de là". Pardon ?

- Quoi ? Non non je ne peux...

Il s'excuse poliment et raccroche. Alors là, ils vont m'entendre ! Non seulement, je suis bloquée dans une chambre mais en plus avec ce gars bourré d'arrogance ? Je vais péter les plombs ! Je le vois s'éloigner de la fenêtre :

- Alors ?

- On est coincés ici pendant une heure.

Je me mets à marcher de long en large comme quelques minutes plus tôt. Il pousse un rire si intense qui me perturbe plus qu'il ne le devrait. Ma nervosité ressort son côté taquin que je ne tolère pas.

- Tu sais on peut faire plein de choses en une heure.

Il ricane et je me retiens de l'insulter. Ces soixante minutes vont être très longues.

- Tu trouves ça drôle ? Je ne suis pas venue pour coucher avec un insolent égocentrique. Je suis rentrée accidentellement ici.

Mes mots ont blessé son ego car ses yeux verts profond me lancent des éclairs. Il ne doit pas aimer qu'on lui tienne tête. Dommage pour lui parce que je n'ai pas ma langue dans ma poche. J'arbore une attitude triomphante, je hausse les sourcils et lui lance un sourire en coin tout en bombant la poitrine.

- Je ne rentre pas "accidentellement" dans la chambre des gens en pleine nuit, me crache-t-il froidement.

J'ai sous-estimé sa répartie.

- J'avais bu et... Attends, pourquoi je te raconte tout ça ? Je ne crois pas que ça te concerne.

- Si ça me concerne au contraire. Tu as cassé la poignée de MA porte.

C'est de ma faute maintenant ? Sa mâchoire se contracte sous l'effet de la colère.

- Tu peux partir si tu ne supportes pas ma présence... Oh c'est vrai, tu ne peux pas !

C'est bon je ne supporte plus ce connard. Je ne veux plus entendre son ton hautain, il me donne envie de briser un mur. Comment j'ai pu le trouver attirant juste avant ? Sa manière de me défier en se foutant de ma gueule efface tout le reste. Je parviens à sa hauteur devant le lit, sans trop savoir pour quelle raison j'imite sa respiration saccadée, le cœur palpitant. Je lui arrive à peine au torse mais je ne perds aucune once de mon assurance. Je veux le faire désirer ce qu'il ne peut pas avoir. Je touche une mèche rebelle qui lui tombe sur le front et rapproche mes lèvres de son oreille pour lui murmurer :

Unpredictables - You got me !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant