~ Kylie
Je suis dans l'avion depuis quelques minutes en classe affaires mais je n'y suis pas allée de mon plein gré. Les gens m'ont presque poussé à rentrer dans l'avion tant j'étais tétanisée par la peur. J'ai même pensé plusieurs fois à m'échapper de la salle d'embarquement. Pourquoi j'ai insisté auprès de Patrick pour prendre l'avion déjà ? Pour les enfants, seulement pour eux !
Malgré le fait que Clara m'ait réservé un siège très loin du hublot, je doute que ça change quelque chose. Ma peur ne va pas se dissiper d'un seul coup. Lorsque l'appareil se positionne sur la piste, je vérifie une centaine de fois si ma ceinture est bien attachée. L'avion accélère de plus en plus et je reste immobile. Comment la dame à côté de moi arrive-telle à dormir dans des moments pareil ?
J'avale mes médicaments contre le stress, encore plus anxieuse que tout à l'heure. Quand nous décollons, je suis en sueur, les mains tremblantes et j'ai du mal à respirer correctement.- Madame, vous allez bien ? Je vous apporte un verre d'eau.
Je peine à entendre l'hôtesse de l'air derrière ma respiration. Non, je ne pense pas aller bien, non.
- Merci.
L'avion se stabilise et je reprends peu à peu mes esprits. En tournant la tête, je remarque que ma voisine s'est réveillée. Je n'y avais pas prêté attention. Elle a sa main posée sur la mienne et m'encourage à me calmer. Finalement, ça marche plutôt bien.
Pendant les quelques heures de vol qui suivent, j'écoute de la musique, regarde des films, lis. J'essaye de ne pas penser que nous sommes à 10 000 mètres au-dessus du sol avec une vitesse de 900 km/h. La probabilité qu'un avion se crash est infime, certes mais si par hasard il y avait un problème technique ou un oiseau coincé dans un moteur ? Tous les scénarios tragiques se projettent dans ma tête. Pas très fûté d'avoir fait des recherches sur ça hier soir. J'ai la boule au ventre.
Les turbulences font vibrer l'avion. Je m'agrippe fermement à mon siège si c'est encore possible et respire un grand coup. J'ai tellement peur que la situation tourne mal. Mes pensées divaguent vers mes parents. La circonstance de leur mort s'insinue malicieusement dans mon esprit. Des larmes dûes au stress, à la peur, au désespoir se répandent sur mes joues. Je veux rentrer chez moi. Je n'ai pas envie de rester ici. Je finis par m'endormir sous l'effet de la fatigue accumulée depuis ces derniers jours.
- Mesdames et messieurs, nous poursuivons notre descente vers Paris, veuillez regagner votre siège et attacher votre ceinture...
La voix de la chef de cabine me réveille brusquement. Je regarde l'heure sur mon téléphone : 18h36. Je n'y crois pas ! J'ai dormi cinq heures sans me réveiller une seule fois. Une fois l'aterrissage terminé, je remercie la dame de m'avoir supporté durant tout le vol et me précipite à l'extérieur. Le malaise que je ressentais dans l'avion se dissipe.
Je rentre enfin dans l'hôtel avec ma valise un peu trop chargée à mon goût. Mia me fait un signe de la main et je viens à sa rencontre. Nous travaillons dans le même service donc on est devenues amies rapidement.
- Alors la voyageuse. Ton vol s'est bien passé ?
- Si on oublie les crises de panique et les turbulences, je crois que ça va !
- Tu vois ? Tu as réussi, je le savais.
Elle m'enlace.
- J'aurais quand même préféré que tu m'accompagnes au lieu d'être obligée de serrer la main de la dame à côté de moi !
On rit aux éclats puis elle m'emmène jusqu'à l'accueil où je récupère la clé de ma chambre.
- Bon, je te laisse te reposer, ma puce. On se voit demain.
- Ouais. Tâche d'être à l'heure ! Tu te connais, Mia ?
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je suis toujours à l'heure.
- C'est ça ! je la taquine avant de prendre l'ascenseur.
À huit heures, le réveil sonne. Je me lève difficilement à cause de mon manque de sommeil et du décalage horaire. Je m'habille rapidement et arrive pile à l'heure au lieu de rendez-vous . En entrant dans la salle de réunion que l'on m'a indiquée, j'aperçois Patrick, Clara son assistante, Maddie et plusieurs autres personnes en costume dont je ne veux même pas connaître le prix. Mia et Sean arrive après moi.
- On attend encore quelqu'un. Apparemment, il est important, m'informe Maddie.
Un homme entre à l'intérieur et s'adresse à mon patron pendant que je salue les autres associés. Il ressort rapidement. Patrick nous invite à nous asseoir autour de la table :
- Finalement, il a un empêchement et ne pourra pas participer à cette réunion. Nous pouvons commencer.
Qui était cet associé dont parlait mon parrain ?
La réunion était à propos du financement du projet. Les investisseurs sont d'accord pour nous aider mais ils attendent la décision de la personne qui est absente. Elle doit être plus importante que ce que je pensais. Le meeting s'est terminé plus tôt. Du coup, j'ai décidé de me promener dans les rues de Paris pendant que les autres allaient au parc d'attraction. Il est préférable que je reste loin des manèges et des montagnes russes si je ne veux pas être malade. Je me suis vite retrouvée avec une tonne de sacs à force de rentrer dans tous les magasins.
Je retrouve Sean, Mia et Maddie au restaurant de l'hôtel, assis juste en face de la Seine.
- Regardez qui voilà ! Mais c'est notre Kylie préférée ! s'écrit Sean.
- Salut les gars. Ça fait longtemps qu'on ne s'était pas réunis tous les quatre. Vous m'avez manqué.
Je m'assieds à côté de Sean.
- Toi aussi. Je n'aurais pas imaginé que tu viendrais à Paris. C'est une très belle surprise, dit Maddie.
- J'étais un peu forcée de venir cette fois. En tous cas, je ne regrette pas du tout d'être là. Alors qu'est-ce que j'ai raté ces derniers jours ?
Mia, la comère du groupe me lance :
- Je crois bien que Sean est intéressé par son nouveau collègue.
Je me retourne vers lui, un sourire en coin.
- Attends... Yvan ? Tu as osé me le cacher ?
- Tu étais prise avec le projet et moi je cherchais les partenaires à l'étranger. On n'a pas vraiment eu le temps de discuter.
- Vous feriez un trop beau couple, déclare Maddie.
- Pfff... Je ne sais même pas s'il est intéressé.
- Évidemment qu'il l'est ! intervient Mia. Tu ne vois pas qu'il en pince pour toi, sérieux ?
On continue de bavarder encore un moment puis nos plats finissent par arriver. J'ai commandé de la blanquette de veau, une spécialité française mais quand je regarde les assiettes des autres tout me fait envie. La cuisine française est délicieuse ! Nous demandons ensuite deux bouteilles de vin Bordeaux qui ne tardent pas à être vides.
À 1h du matin, tout le monde est épuisé et on se dit au revoir.Je monte dans l'ascenseur, les jambes tremblantes et clique sur le bouton du troisième étage. La porte de ma chambre était restée ouverte. Bizarre... Avec tout l'alcool que j'ai avalé , je me sens d'un coup hyper fatiguée. Je n'ai pas l'habitude de boire autant. Le sommeil me gagne dès que ma tête se pose sur l'oreiller. Pendant la nuit, j'ai cru voir une ombre à côté de moi, j'ai dû rêver...
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Unpredictables - You got me !
Romance"Derrière la colère et les "je te déteste" se cache un amour que personne ne pourra briser" Bryan, patron d'une agence d'événements célèbre aux États-Unis, enchaîne les relations sans attaches, déterminé à rester irresponsable jusqu'à la fin de ses...