Chapitre 15

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~ Bryan ~

À peine à l'encadrement de la porte, nos lèvres se percutent déjà, mes mains veulent toucher la moindre parcelle de sa peau. Elle réagit aussitôt à ce contact en frissonnant comme si son corps entier m'appelait. Nous sentons tous les deux le désir monter, cette exquise brûlure au bas de notre ventre.
Si on m'avait dit un jour que j'allais m'envoyer en l'air avec cette fille exaspérante que je ne pouvais pas supporter plus d'une minute sans qu'on s'engueule, je ne l'aurai jamais cru. Mais il se trouve qu'elle n'est pas la fille gâtée et hautaine que j'imaginais. Quelque chose de plus profond et mystérieux se dissimule derrière ses airs de meuf sûre d'elle.
Une odeur fruitée et délicieuse provenant d'elle, parvient à mes narines. J'ai de plus en plus de mal à réfléchir correctement quand je la vois se tortiller contre moi, seulement vêtue d'un fin tissu que je peux faire disparaître à tous moments. Ses tétons se sont durcis et ils attendent impatiemment que je les touche. Ses doigts commencent à déboutonner habilement ma chemise en même temps que je retire ma veste. Nos respirations sont saccadées au moment où je nous jette sur le lit. Je n'ai plus aucun doute en croisant son regard, qu'elle est prête à le faire avec moi.
Mais son haleine garde encore une forte effluve d'alcool et j'hésite. Kylie est toujours bien éméchée. Je ne peux pas agir comme le dernier des salauds. Pas aujourd'hui. Pas après tout ce qu'il s'est passé. Et si en fin de compte elle n'en avait pas vraiment envie ? Je n'arrête pas de penser à sa réaction quand elle réalisera ce qu'on a fait. Je ne peux pas lui faire subir ça alors je m'écarte. La frustration se lit dans ses yeux et je fais un effort considérable pour ne pas lui donner ce qu'elle pense vouloir.

- Pourquoi tu t'arrêtes ?

- On ne peut pas faire ça, Kylie.

- Mais bien sûr que si. Quel est le problème encore ?

Je vois bien qu'elle ne comprend pas pourquoi je l'ai repoussée. Elle croise les bras sur sa poitrine. Kylie est vraiment décidée à ne pas me faciliter la tâche.

- Tu as vécu un moment éprouvant tout à l'heure et tu tiens à peine debout.

- Justement, occupe-toi de moi. Tu dois avoir l'habitude avec toutes ces filles, non ?

Sa remarque m'irrite. Alors comme ça je ne sers qu'à assouvir ses envies sous prétexte que je suis un "dieu du sexe" ? Hors de question ! Qu'elle pense comme tout le monde que je sois ce goujat qui n'en a rien à foutre de personne, toujours obnubilé par la baise, me vexe. Pourtant, c'est la vérité donc pourquoi venant d'elle ça me blesserait ? Je ne peux que prouver à quel point elle a raison.

- Je ne veux plus coucher avec toi. Tu ferais mieux de dormir.

Kylie tente de masquer sa peine en me répondant froidement :

- Ce n'est pas ce que tu as dit tout à l'heure.

- J'ai changé d'avis.

Je prends mes affaires éparpillées par terre et quitte sa chambre sans la regarder parce que je sais que sinon je retournerai vers elle. Avant de fermer la porte, j'entends :

- Tu me dégoûtes. Finalement, tu n'es pas mieux que Mathiew.

Malgré la colère et l'alcool, je n'arrive pas à croire que Kylie ait dit un truc pareil. Ce mec a essayé d'abuser d'elle, putain ! Et elle me compare à cette enflure ? C'est justement parce que je ne suis pas comme lui que je n'ai pas voulu aller plus loin. Elle me fait perdre tous mes repères, cette meuf. Je ne suis clairement pas le mec qui hésite à baiser. Je résiste difficilement à mes pulsions et encore pire quand elle est dans les parages.
Je m'allonge sur le canapé. Ça aurait été plus simple si elle n'avait pas eu envie de moi. Kylie n'aurait pas résisté comme elle l'a fait et je ne me sentirai pas mal d'avoir laisser filer une si belle occasion.

•••

Je me réveille brusquement. À quel moment je me suis endormi au juste ? La chambre de Kylie est entrouverte et je distingue une faible lueur. Les mots durs que je lui ai adressés quelques heures plus tôt reviennent se faufiler dans ma tête. Elle n'était pas bien et moi au lieu de la consoler je lui fais comprendre qu'elle ne m'attire pas. Quel con !

Je viens dans sa chambre pour m'excuser mais son lit est défait. Elle ne se trouve pas non plus dans sa salle de bain. Je fouille tous les recoins possibles et inimaginables de la maison : aucune trace d'elle. Kylie n'est nulle part ! Je commence à m'inquiéter, j'imagine le pire. Et si ce malade de Mathiew l'avait enlevée ? Ou pire. Elle ne répond pas non plus à son portable. Je devais veiller sur elle, bordel. Même ça je n'arrive pas à le faire.
Je fais les cents pas dans le salon, prêt à appeler les flics si je n'ai pas de nouvelles d'ici cinq minutes quand la porte s'ouvre. Kylie rentre, titubante.

- Tu étais où, putain ?

- Ce que je fais t'intéresse maintenant ? J'étais au bar en face de la résidence et je n'ai clairement pas eu besoin de toi.

Kylie retrouve son arrogance habituelle. Elle ne voit pas que ce n'est pas le moment ? En s'approchant de moi, je sens la vodka dans son souffle chaud.

- Pendant que je me faisais du souci pour toi, tu buvais au bar ? Tu ne sais pas qu'on ne se promène pas toute seule la nuit avec un malade dans les parages ? Saoule en plus. J'ai eu tellement peur qu'il te soit arrivé quelque chose, qu'il t'ait retrouvée...

- J'en avais marre de ressasser tout ça. Il fallait que je trouve un moyen d'oublier temporairement ce qu'il m'est arrivé.

Le soulagement de la voir saine et sauve m'empêche de lui en vouloir. On se regarde un long moment puis je finis par la serrer de toutes mes forces dans mes bras. À mon grand bonheur, elle pose sa tête sur mon épaule. Je souffle dans ses cheveux :

- J'ai encore parlé sans réfléchir. Excuse-moi d'être aussi con. Mais ne me fait plus de frayeur pareille, d'accord ?

- D'accord. Je suis désolée, je ne voulais pas t'inquiéter.

Je pose mon front contre le sien, nos lèvres se frôlent. Nous n'avons jamais échangé un baiser aussi lourd de sens et je me doute bien que celui-ci diffère des autres. Il signifie que je tiens à elle, que maintenant plus aucun retour arrière n'est possible.

- Il fait chaud ici.

Elle retire son jean et t-shirt mais laisse ses sous-vêtements. De quoi admirer encore une fois son corps sensuel que je rêve de toucher.
La fatigue la gagne et elle s'écroule sur moi. Je la porte jusqu'à son lit puis me glisse à ses côtés en espérant pouvoir mieux garder un œil sur elle.
Quand je la regarde dormir, je comprends que c'est une autre excuse pour être plus près de cette femme qui me fait tourner la tête, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Unpredictables - You got me !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant