Fled - YoonGi

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La pièce est froide et silencieuse. Ses murs d'une teinte grise, sombre, sont à peines éclairés. Après plusieurs heures dedans, ses yeux se sont accoutumés à la noirceur des lieux.

La solitude quant à elle, est aujourd'hui un tracas, et non plus une amie. Habituellement si apaisante dans des moments de tension ou de conflits, ici elle n'est plus qu'une terreur possessive qui prend racine en elle.

Cette absence de bruit. C'est trop silencieux. Accoutumé au tumulte depuis l'invasion de ces monstres, il est surprenant de se retrouver dans un tel endroit, alors que dehors, la terreur constante grouille nuit et jour.

C'est étrange. JiHoon finit par se rappeler d'histoire vu en cours ou dans l'univers cinématographique. Et cette situation qu'elle n'imaginait jamais se produire en réalité, se révèle être une vérité. Tout ressemble à une mise en détention, en exil, en attendant que quelqu'un, certainement un scientifique un peu barjot, définisse si sa présence risque d'affecter ses congénères.

Pourtant, ce n'est pas elle le monstre, non, ils sont au-delà de ces murs, virulent partout, chaque jour plus nombreux.

Dans quelle monde vivent-ils se questionne-t-elle avec septicité. Les humains et leurs sociétés lui ont toujours paru absurdes et hypocrites, sans réelle sens. Et tout ceci, ne semble pas avoir changé depuis la catastrophe.

La porte s'entre ouvre d'abord avec une sorte de retenu. Puis avec opposition, laissant un Homme couvert d'une tenue blanche s'approcher d'elle. Il est assez grand, très certainement robuste par la corpulence que ses habits laissent entrevoir.

Assise, elle ne fait pas l'effort de se relever, étudiant avec appréhension la suite des évènements. Sur le qui-vive, scrutant chaque mouvement d'un œil de faucon, elle analyse.

« Viens avec moi, ordonne l'homme d'une voix rugueuse. Et tâche de ne pas déborder si tu souhaites que tout se passe bien pour toi et tes amis. »

Son ton est dur et sévère, la vie n'a certainement pas été tendre avec cet homme.

Les couloirs sont dans une teinte légèrement plus claire, à moins que se ne soit la lumière éclairant plus fortement les murs qui la rende plus douce. Même après plusieurs minutes de marche, aucune autre âme n'est croisée, et ce silence pesant est toujours présent.

Ce n'est qu'au tournant d'un couloir qu'il s'arrête, déverrouillant une porte unie. Avant d'en dévoiler l'intérieur il donne des instructions :

- Dans dix minutes tu es sortie et prêtes, que tu sois nue ou couverte de savon, je ne t'attendrai pas plus longtemps. Maintenant dépêche-toi, souffle-t-il, poussant la porte.

Des douches s'alignent sur plusieurs mètres, sans séparations quelconque pour cacher son corps. JiHoon se faufile dans la pièce sous le regard intense de l'homme masqué. La porte se referme instantanément dans son dos.

Il lui faut quelques secondes pour remettre en route son esprit et le connecter à ses membres. Tout ceci est bien trop lointain pour elle, la vague de nostalgie n'échappe pas à l'oubli. Avec rapidité et agilité, elle retire ses vêtements souillés et en piteux états. Ils viennent joncher le sol avec violence.

Cela fait tellement de temps qu'elle n'a pas pris une vraie douche, avec du savon. Et avec émerveillement, l'odeur fruité de la pêche vient nourrir ses narines ainsi que les lieux. L'eau chaude vient apaiser ses muscles et les tensions dans son corps. Si la personne derrière la porte n'avait pas été limpide dans sa demande, elle en aurait profité pour rester sous le jet d'eau aussi longtemps que possible, sans se soucier de cet endroit inconnu.

Malheureusement son temps est compté, et avec un fort regret, elle coupe le robinet. De suite le contraste de l'air vient frapper sa peau, envoyant un millier de frisson sur sa chair.

Dans un des coins, elle aperçoit un chiffon qui ressemble vaguement à une serviette, ou quelque chose pour aspirer le reste d'eau. Et en se rapprochant, elle distingue nettement un tas d'habits propre, plié.