Peau d'âne, il était une autre histoire : Tome 1, la princesse disparue

Chapitre 5 (3 ème partie)

Le lendemain, Peau d'âne suivit August dans la forêt. Il les fit grimper dans un arbre pour les soustraire au regard des passants. Il prit le temps de lui enseigner l'art du camouflage parfait.

Au bout d'une quinzaine de minutes, il la considéra comme prête, et une heure plus tard, du brouhaha se fit entendre. Un carrosse tiré par deux beaux étalons bruns arriva au bout de quelques secondes. Le cocher était chétif, il observait, détendu, les rênes du carrosse en mains, le beau paysage qui s'offrait à lui.

August lui fit signe de la main de se taire et de ne pas bouger puis descendit discrètement de l'arbre. Il ramassa une grosse pierre et attendit un peu le temps que le carrosse soit au même niveau que lui. Sauta agilement sur le marchepied, il grimpa à l'arrière.

Il escalada le toit aussi silencieusement qu'un chat. Il reprit la pierre et l'abattit sèchement sur le crâne du cocher. Il le rattrapa avant qu'il ne tombe au sol et le rejoignit sur la banquette.

La princesse se déplaça pour ne pas perdre la scène du regard. August tira doucement sur les rênes et arrêta le véhicule. Il descendit et alla ouvrir la portière.

A la place de gentils bourgeois, se fut un groupe de trois gardes armés qui sortirent du carrosse. Oh mon dieu ! Pensa Tara, c'était une embuscade !

August dégaina son épée et se prépara au combat. Le premier garde chargea et ils s'affrontèrent. Lorsque le deuxième garde entra dans la danse il maintint le contrôle mais cela devenait de plus en plus compliqué.

Le troisième garde s'apprêta lui aussi à combattre. Peau d' âne prit une initiative. Elle décocha son arc et, visant du mieux qu'elle le put, elle lui tira dessus avant qu'il ne puisse atteindre son épée. Il s'effondra derrière le carrosse, blessé. Elle fit de même avec un autre garde dont la flèche se planta dans son épaule. Avec un garde désavantagé, August reprit le dessus et se débarrassa d'eux en quelques instants. Elle descendit de son perchoir et le rejoignis.

• Tu t'attendais à ça ? lui demanda-t-elle.

• Non, pas vraiment, je n'ai pas été assez attentif, mais c'est déjà arrivé.

• Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

• Eh bien il faut déjà vérifier qu'ils soient tous morts.

• Beurk...

• Tara, la sermonna August, le regard sévère.

• Désolée.

Elle fit le tour du carrosse et tâta la nuque du cocher.

• Il est toujours en vie !

• Très bien, fouille-le, on le mettra dans le carrosse après.

Elle remarqua la bourse presque vide qui pendait mollement à sa ceinture. Il n'était que cocher après tout, Tara fut prise de pitié.

• Il n'a rien ! menti-t-elle.

• D'accord ! continue, ordonna August, prétendant la croire.

Elle reprit son chemin et aperçu les pieds du premier soldat sur lequel elle avait tiré. Quand elle s'approcha un peu plus, elle fut prise d'un soudain tournis.

Sa flèche l'avait atteint en pleine poitrine. Elle qui pourtant, avait visé son bras. Elle s'agenouilla près de lui, les lèvres et les mains tremblantes. Plaçant aussi calmement qu'elle le put sa main sur la gorge froide du soldat, elle ne sentit rien.