Chapitre 5 (2 eme partie)

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Surprise, elle contra son attaque grâce à une des parades que lui avait enseigné August. Avec une grande concentration et habilité, elle fit glisser son épée sur la sienne tout en se plaçant de profil.

Elle essayait tant bien que mal de garder les deux soldats à l'œil. Le même soldat l'attaqua une seconde fois. Elle dût encore changer de position.

Appuyant son épée sur la sienne, il rapprocha dangereusement la pointe aiguisée de sa lame près de sa gorge. Au mépris de tous ses efforts, toute sa persévérance, elle se rendit compte trop tard qu'elle s'était placée de dos au second garde.

Il avait remarqué, surpris, que la princesse que son camarade affrontait n'était pas sans défense, il avait donc décidé, malgré la certaine lâcheté de son geste, d'entre à son tour dans cette danse d'épée. Son attaque fut simple et rapide, pas suffisante pour tuer Tara, mais largement assez pour la faire tomber au sol et la désarmer.

D'un mouvement précis et agile, il entailla, à l'aide de son épée, la peau du dos de la voleuse, des reins à l'épaule. Abattue, Tara, hurla de douleur, avant de s'effondrer telle une poupée de chiffon, sur le sol.

Ce qu'elle ressentait était tout bonnement insupportable. Elle sentait un liquide chaud et épais, son sang, s'écouler le long de ses flancs, impuissante.

Elle comprit alors qu'ils avaient décidé de la garder en vie, de la ramener auprès du roi. Son pire cauchemar. Chose qu'elle ne laisserait jamais se réaliser.

Elle puisa dans la faible réserve des forces qui lui restait et détacha, d'une main tremblante, un de ses poignards. Un des gardes, les yeux plissés, la vit faire et retira d'un geste brusque l'arme de ses mains avant qu'elle ne puisse mettre fin à ses jours.

Non non, jeune demoiselle, ne crois pas t'en tirer comme cela, lui murmura le soldat à l'épée recouverte du sang bleu de Tara.

Vous...vous êtes... un... un lâche, cracha-t-elle.

Chut, souffla-t-il tendrement, ne gaspille pas ta salive dit-il en s'agenouillant près d'elle. Garde des forces pour ton frère.

De force, il la remit sur ses pieds. Voyant qu'elle était incapable de tenir debout, il plaça un de ses bras autour de sa nuque et il attrapa ses jambes, avant de la balancer sans ménagement sur ses larges épaules.

Elle se laissa faire, trop faible pour esquisser le moindre mouvement. La douleur était si forte qu'elle ne la sentait presque plus, elle laissa, sans pouvoir sans empêcher, couler des larmes de désespoirs sur ses joues blafardes.

Le deuxième soldat, celui contre qui elle s'était battue, se plaça derrière eux. Elle avait perdu, rendu les armes. C'était certainement pour cela qu'elle fut si surprise lorsqu'elle aperçut, les yeux mi-clos, la vision floue, le soldat derrière eux, recevoir une flèche en pleine tête.

August descendit d'un arbre, et dégainant son épée, la pointa vers le dernier soldat en vie. Il la jeta au sol et fit de même. Avant de commencer la joute, il se retourna vers la princesse et lui offrit un clin d'œil pervers. Elle dut retenir un haut-le-cœur.

Regardez-bien princesse, votre ami va mourir, et cela sera entièrement votre faute.

Le combat qui se déroula ensuite fut impressionnant. Les deux hommes s'échangeaient des coups d'épée plus violents les uns que les autres. Ils se mouvaient comme deux danseurs et utilisaient des parades que Tara n'avait encore jamais vues.

Elle sentit qu'elle avait de plus en plus de difficultés à garder les yeux ouverts. August jeta un coup d'œil dans sa direction et elle vit, pour la première fois, de la peur dans ses yeux

Peau d'âne, il était une autre histoire : Tome 1, la princesse disparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant