Chapitre 8

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PDV d'Alice

Courir, voilà ma seule préoccupation. Courir le plus loin possible.

Je devais mettre le plus de distance entre nous, il ne devait pas me rattraper!

Malgré que nous étions au mois de juin, l'air de ce soir était plutôt frais comparé à hier, mais je ne m'arrêtai pas de courir pour autant. Je continuai de courir entre les nombreux immeubles de la ville, priant pour qu'il abandonne sa poursuite.

Quelques minutes plus tard, mes jambes commencèrent à me lâcher et ma tête tournait de plus en plus. Je ne pus continuer plus loin, trop affaiblis, car je ralentissait après chaque pas.

Je devais me cacher, mais où?

Après avoir tournée au coin d'une rue, j'arrivai devant une sorte d'entrepôt. Sans attendre, je me réfugiai derrière un grand conteneur, près d'une fenêtre, au cas où les choses tourneraient mal. Essoufflée, je m'assis quelques instants et enfonçai ma tête dans mes bras, repensant à mon problème. Je ne savais pas quoi faire... Devrais-je repartir d'ici?

D'un coup, j'entendis quelques vibrations de mon téléphone et d'une petite voix j'y répondis.

- Allô, dis-je essoufflée.

- Salut ma belle, comment ça va? Tu ne m'a pas appelé depuis que tu es partie. Je me suis inquiétée: tu aurais pu me passer un petit coup de fil, je...

- Laura! Écoute, je suis désolée, mais je ne peux pas te parler...

- Alice? Tu parles bizarrement, es-tu sûre que ça va?

- Je... Non, ça ne va pas, ça ne va vraiment pas. Je me suis embarquée dans une situation incompréhensible. Un chef de gang est à ma poursuite et s'il me trouve, je ne sais pas ce qu'il va me faire. Laura... J'ai vraiment peur...

- Mon dieu, Alice, appelle les flics!

- Ça ne sert à rien, certains travaillent pour lui...

- Mais où es-tu? dit-elle paniquée.

- Je suis dans une sorte d'entrepôt, je vais rester là pour la nuit sûrement.

- Ne t'inquiète pas, je vais rester avec toi. Ma pauvre Alice, comment as-tu pu te mettre dans cette situation?

- Je ne sais pas, Laura, tout est allé si vite... Le restaurant, le meurtre, la lettre, ma mère, la poursuite... Je n'en peu plus et je ne sais plus quoi penser: tout se mélange dans ma tête. Je suis terrifiée, Laura. Je... J'aurai tant aimé qu'il soit là, il me manque tellement.

- Il nous manque à tous ma belle, mais tu ne peux pas penser à ça maintenant, il...

D'un coup, des bruits de pas s'approchèrent de moi et une voix rauque résonna dans tout le hangar.

- Alice, je sais que tu es là.

- Laura, je raccroche il est là... Je t'aime.

- Non, Ali...

Et avant même qu'elle ait fini sa phrase, je raccrochai.

- Tu sais, tu ne peux pas te cacher indéfiniment, bébé.

Rien que le son de sa voix me fit frissonner d'horreur.

- Je te propose un petit jeu, amour: je vais te laisser 3 secondes pour sortir de ta cachette. Si tu ne bouges pas, je te retrouverai et là, je te promet que tu le payeras amèrement.

J'avais les jambes tellement engourdies que je ne savais même pas si j'allais pouvoir me lever ou même, m'enfuir,

- 3

Devrais-je le faire? Si je reste là, il va me retrouver et je le sais. Il fallait que je parte, c'était ma seule chance de lui échapper.

- 2

Je me levai difficilement à cause de mes jambes qui me faisaient affreusement souffrir.

- 1

Je m'approchai doucement de la sortie alors que nos regard se croisèrent. Sans lui adresser un seul mot, je me mis à courir le plus vite possible.

Je pus le sentir, juste derrière moi. Il me suivait. Je ne pouvais pas ralentir, il me rattraperait et je serais prise entre ses griffes, sans aucune échappatoire.

Je dois continuer, vas-y, Alice, cours! me dis-je au fond de moi.

Dans une ruelle à l'abri des regards, je sentis deux mains agripper mes hanches et à cet instant, je savais que c'était la fin.

Il m'avait attrapé.

Le jeu était terminé.

Il me plaqua contre le mur froid derrière moi et approcha son visage près du mien pour me chuchoter à l'oreille.

- Bien tenté, princesse, mais tu as perdu.

Oui, j'avais perdu, mais je n'avais pas dit mon dernier mot.

- Lâche-moi!

- Crois-tu que je vais t'écouter? Je pense que tu n'as pas bien compris qui je suis. Je suis le chef de gang le plus craint de la ville et en un claquement de doigt, je peux te réduire en poussière.

Il s'arrêta un instant puis continua.

- Des personnes très hautes placées travaillent pour moi et je peux te dire que personne ne s'est jamais comporté comme tu l'as fait. Je te jure que si tu refaits cela encore une fois, tu le regretteras! me dit-il très énervé.

- Et que vas-tu faire? Me tuer?

Il ricana quelques instants avant de me répondre.

- Te tuer? Oh non! Je ne vais pas te tuer, ce serait un tel gâchis. Mais vois-tu, il y a une chose que je ne supporte pas: c'est qu'on me désobéisse et là, c'est exactement ce que tu viens de faire.

- Tu n'es pas mon père à ce que je sache!

- Ferme-là! Je ne t'ai pas demandé grand-chose: je voulais juste un rendez-vous, un putain de simple rendez-vous et tout ce que tu trouves de mieux à faire c'est... de me fuir! Comment peux-tu imaginer que tu peux m'échapper? Je t'ai prévenue, Alice, je t'ai prévenue dans ma lettre. Pourquoi ne m'as-tu pas écouté? Je ne voulais pas en arriver là, mais tu ne me laisses pas vraiment le choix.

Ses mains se resserrèrent autour de mon corps frêle et sans m'en rendre compte, il me soulèva et me porta tel un sac à patate.

- King Demons! Pose-moi par terre! hurlai-je.

- Tu peux rêver, chérie.

Il continua à marcher dans les rues comme si de rien n'était.

- Où est-ce que tu m'amènes? dis-je exaspérée.

- Chez moi.

QUOI? Chez lui? C'était hors de question!

- King Demon, je ne pense pas que...

- Je ne t'ai pas demandé ton avis à ce que je sache, me coupe-t-il. Tu viens avec moi, point barre.

Ok... Je voyais bien que je n'avais pas vraiment le choix. Mais comment ai-je fait pour me mettre dans cette merde?


King Demons (1er livre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant