« - Mademoiselle Dragonfly ? »
Les yeux rivés par la fenêtre, j'observe la pelouse verte briller. Elle est si étincelante... Les enfants jouent dessus, et les parents rigolent avec les voisins. Mes yeux finissent par se perdre dans le paysage, encore. Ma concentration est limitée depuis un certain temps, ça ne dure souvent que quelques minutes, puis mes pensées continuent de fusées sans cesse, pendant ce qui me semble être, des lustres.
« - C'est l'heure de vos médicaments »
L'infirmière tourne ma chaise pour que je puisse être face à elle, mais mon regard reste bloqué dans ce vide qui me semble plus intéressant que ma propre existence. Il fait froid, et c'est insalubre ici. Il n'y a qu'amusement pas de lumières, ou même d'air pur. Cette odeur de pourriture circule partout dans les murs, qui eux, ne font que de jaunir au fil des jours. Je ne me pose même plus cette question de savoir où je suis, est-ce utile de le savoir ?
L'infirmière tire légèrement mes cheveux, et ma tête se met en arrière, elle me fait avaler mes médicaments. Je ne rechigne pas, et les avale lorsqu'elle porte à mes lèvres, un gobelet d'eau. Elle me retourne à nouveau vers la fenêtre, et cette noirceur revient. Elle revient toujours quand je prends mes médicaments. La porte de ma chambre se claque, encore. Quelqu'un vient d'entrer.
« - Comment se porte notre patiente ? » demande un homme.
L'infirmière range son matériel et commence à me brosser les cheveux, avec ce que je peux imaginer au son de sa voix, un sourire.
« - Très bien. Elle est très sage, depuis son arrivée elle n'a jamais bougé, ou dit quoi que ce soit. Vous l'avez drôlement bien réussi cette expérience »
Je peux entendre un rire assez rude, et quelqu'un s'asseoir sur le lit. L'infirmière fait attention à ne pas trop tirer sur mes cheveux, pour éviter de me faire mal. J'arrive à entendre leur conversation, mais c'est comme si ça n'avait pas d'importance, que de toute façon, ce paysage lugubre et qui se répète reprenait l'importance voulue dans mon esprit à la seconde où mes yeux se pose sur ce paysage, comme si je ne pouvais plus penser par moi même. Ce qui est horrible, c'est d'avoir conscience que quelque chose cloche, mais de ne pas comprendre, et de subir.
« - Nous ne sommes pas à l'expérience Marianne. Non, l'expérience sera pour bientôt. Pour le moment je me contente de la canaliser et de la rendre inoffensive avec des médicaments, le reste on verra. »
« - Je ne comprends toujours pas comment vous avez réussi à la capturer. Je me souviens lors de sa première visite, vous savez elle avait libéré les prisonniers, elle était lucide et surtout elle n'avait pas l'air de se laisser faire. »
L'homme se lève à entendre le grincement du lit, et s'avance légèrement. Il pose une main sur mon épaule, et je peux entendre ses os craquer au niveau des genoux. Il s'est abaissé, et me fixe.
« - Regarde moi Carson » dit-il.
Mes yeux continuent d'être absorbés par ces enfants qui jouent, et par leurs parents qui rigolent ensembles. Bizarrement, une peur monte en moi. Cet homme est près de moi, et même si je n'arrive pas à tourner la tête pour le voir, je peux ressentir d'ici sa méchanceté.
« - J'ai dis, regarde moi ! » répète t-il mais plus fort.
Mes yeux se ferment et des larmes commencent à couler. Ma gorge se noue, et ma respiration se saccade. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? L'homme ordonne quelque chose au téléphone, et lorsque je le sens se calmer à mes côtés, je peux enfin rouvrir les yeux.
Le paysage me calme, et me canalise, comme une sorte d'ancrage.
« - Tu aurais mieux fait de me regarder »
L'homme commence à s'en aller, tandis que je ne le calcul pas. Les enfants sont si joyeux, et les parents si souriant. Des hommes en noirs arrivent derrière eux, et commence à les poignarder sauvagement. Les parents voient leurs enfants mourir, dans des souffrances atroces et abominables, et ensuite viennent leur tour. Ils se font mutiler, arracher des membres...
« - NAAAAAAAAAN! » hurlais-je en m'agitant sur ma chaise.
Je hurle à la mort en pleurant encore et encore. Mon cri ne peut s'arrêter à la vue de cette abomination qui a eu lieu, des pauvres personnes innocentes qui viennent de se faire massacrer sous mes yeux par des démons. Des enfants... Tout ça parce que je n'ai pas su regarder cet homme en face, droit dans les yeux.
Plusieurs infirmiers m'encerclent et l'homme me plante une aiguille dans le cou, qui me fait m'arrêter de hurler. Il injecte son produit, et je commence par perdre connaissance. Mes yeux se ferment seuls, et mon corps vacille.
« - Je pourrai faire ça tous les jours tellement c'est amusant » dit l'homme en faisant grincer le parquet.
« - Vous le faites déjà Valentin »
Valentin...
POV Izzy.
L'institut est en train d'être reconstruit petit à petit, tout le monde a mit la main à la pâte. Nous avons malheureusement enterrés les morts, et rassurés les survivants. Valentin a tapé très fort sur ce coup là, et personne ne l'a vu venir. Comment on aurait pu deviner ? Nous jouons un jeu dangereux, et il est le maître de ce jeu.
Je souffle en me levant du lit, et pars dans la chambre de Carson, je sais que là-bas j'y trouverai Alec. Quand j'ouvre la porte, comme à son habitude, il est assis sur le rebord en train de fixer la fenêtre, attendant son retour impatiemment. Nous nous sommes très mal quitté avec elle, et tout le monde s'en veut atrocement, car même si à l'idée de ne plus la revoir ou en tout cas pas en vie, nous avons aussi peur qu'elle nous déteste encore plus chaque secondes, et que si on parviens à la sauver, ou même à la retrouver, qu'elle ne nous pardonne pas. Nous essayons de la retrouver chaque jours corps et âmes, si seulement nous avions une piste..
« - Tu devrais venir aider Alec, elle ne reviendra pas maintenant »
Il ne lève pas le regard vers moi tandis que je m'assois près de lui, posant ma main sur son épaule en signe de consolation. Elle me manque aussi beaucoup.
« - Vous étiez proches, et c'est pour ça que tu ne dois pas te laisser abattre et te relever. »
Il soupire et baisse le regard au sol, trouvant un point fixe à contempler.
« - Comment ça a pu se produire ? Sous notre surveillance en plus ? » demande t-il comme un reproche.
« - C'est comme ça. Valentin est très fort, et il prévoit sûrement ça depuis longtemps. On a au moins comprit une chose, c'est qu'il attend quelque chose de Carson, sinon il ne se serait pas fatigué à ce point pour l'enlever »
Depuis ce fameux soir certaines questions ont su être résolues, du moins une partie. Valentin a besoin de Carson pour un projet sûrement diabolique. Je n'ose imaginer ce qu'il doit lui faire subir à cet instant.
« - Quand elle reviendra, elle devra encore affronter la mort en face. Elle a vu ses amis mourir une fois, et voilà qu'elle va devoir revivre ça. Antoine n'a laissé aucun survivants, ils sont tous morts, même Odor qu'elle affectionnait beaucoup. » dit-il d'une voix faible.
Je pose ma tête sur son épaule, il est vrai que Carson à du surmonter beaucoup d'épreuves, et la voilà encore à devoir en surmonter d'autres, mais des plus dures. La mort la touche personnellement, et tous ses proches finissent par en payer le prix fort. Je n'ai pas peur de mourir pour elle, parce qu'elle est mon amie, et que je ferai tout pour la secourir. Je ne l'abandonnerai jamais, et je sais que Alec aussi.
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HI !
Après une longue absence, un chapitre assez spécial je l'avoue, je vous laisse encore sur votre faim mais j'adore ce suspens, même si à mon avis vous un peu moins. Vous ne savez toujours pas ce qu'il s'est passé ce fameux soir, mais au moins vous savez que les amis qui sont morts sont ses anciens amis et non la team shadowhunters que nous aimons tant.
Valentin a encore frappé, et drogue Carson pour la canaliser le temps de préparer son expérience.
A votre avis, qu'est-ce que ça va être ? Pourquoi est-ce qu'il a besoin d'elle ?
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Dragonfly - Alec Lightwood.
Fanfic- Cours. Cours pour ta vie, sauve ta peau, sauve tout ce qui reste en toi, sauve ton humanité. Cours et ne revient jamais. Pars, quitte nous, cet institut est devenu trop dangereux pour toi. Ils te retrouveront si tu restes ici, alors va-t-en et ne...