Nous posons notre premier pied à l'institut, et un réel soulagement se fait entendre par tout le monde. Nous sommes désormais à l'abri de tout danger, et ça fait du bien. Ma seule hâte actuellement, c'est de profiter de mes amis, et d'aller prendre une bonne douche chaude.
Toutefois, je ressens un sentiment étranger, celui de ne pas être à ma place. Quand je pose mes yeux au centre de la pièce, à l'endroit même où j'ai poignardé Alec, toute cette histoire me revient en tête, et me fait comprendre qu'ici je ne suis qu'un pion sur un vulgaire échiquier. Ils sont une équipe, ils n'ont pas besoin d'un autre membre.
« - Tout va bien Carson ? »
Antoine se place à mes côtés, les bras croisés contre son torse. Il semble être plus en forme que tout à l'heure.
« - Oui. Je me disais juste que... Que l'institut de Brooklyn n'est pas forcément l'endroit idéal pour nous. »
« - Tu as raison. Cette institut n'est pas assez développé pour nous, nous sommes trop en avance sur eux. Si on souhaite finir nos études, on doit reconstruire l'institut de Paris. »
La simple idée de retourner à Paris me hante. Mes yeux croisent ceux d'Antoine, et comprends à cet instant que quelque chose à cessé d'exister en lui. Il n'a jamais eu un regard aussi dur, aussi froid. Je me pose des centaines de questions sur lui, il est possible que ce soit une expérience de Valentin, même si je ne veux pas y penser, je ne suis pas dupe, et encore moins stupide. Personne ne peut survivre à des flammes.
« - Pour le moment on reste ici, on doit battre Valentin, pour Paris. »
Il hoche de la tête, mais ne semble pas vraiment convaincue. C'est étrange... Antoine a toujours eu un esprit vengeur, et la il ne veut pas se venger d'une personne qui a fait souffrir tout le monde qu'il aime ? Je dois reconnaître qu'à la simple idée de le perdre une seconde fois me terrifie.
*
J'entends quelqu'un toquer à ma porte, me faisant légèrement sursauter. J'étais en train de lire un livre intéressant, sur les runes. Je bouge de mon lit et part ouvrir la porte, mais lorsque je vois une chevelure rousse me tenir tête, je la referme aussitôt en roulant des yeux. Et puis quoi encore ?
« - Carson, s'il te plaît. Tu sais que de toute façon je vais entrer. »
Clary peut être vraiment agaçante parfois, pour qui se prend-elle sérieusement ? Ce n'est ni l'endroit, ni le moment.
« - Vas-y, entre sans ma permission et tu verras bien ce qui va atterrir dans ta tête. »
J'entends un souffle, puis des pas s'éloigner. Heureusement qu'elle est vite convaincue. Seulement, le moment où je pensais être seule et enfin délivrée, d'autres coups viennent résonner à ma porte.
« - Qui que ce soit, je te conseil de dégager. » dis-je en allant près de ma fenêtre.
Cette fois, la personne se montre moins convaincue et rentre dans ma chambre. Je me retourne en furie, c'est Alec. Bah ça alors, je ne m'y attendais pas du tout.
« - Dégage. »
« - Non Carson. T'as pas le droit de tout nous remettre sur le dos comme ça, qu'est-ce qu'on était censé faire ? Ne pas agir ? Nous sommes une équipe. »
Un rictus mauvais vient prendre possession de mes lèvres. Une équipe ? Vraiment ?
« - Si nous étions vraiment une équipe j'aurai été au courant de tout ça, parce qu'une équipe, peu importe où elle va, les membres suivent toujours. Vous m'avez évincez, et vous m'avez perdu le jour où vous m'avez trahi. C'était à moi de décider de mes sentiments, c'était à moi d'avoir conscience de ma vengeance. »
Alec baisse la tête, sûrement par culpabilité. J'ai raison, il le sait. Je n'aurai pas été contre leur idée, et ils le savaient. Ils ont agis en douce, maintenant ils s'en mordent les doigts.
« - De toute façon Alec, en quoi ça te regarde ? Nous ne sommes que des coéquipiers, c'est pas ce que tu dis à chaque fois ? »
Cette fois, il relève la tête avec un regard dur. Touché. Il ne cesse de me rabâcher ça, ça doit lui faire bizarre cette fois de l'entendre sortir de ma bouche. Il n'a que ce qu'il mérite.
« - Si, c'est exactement ça. Bonne soirée Carson. »
Je sens tout de même dans sa voix une petite touche de tristesse, même si il le dissimule plutôt bien. Qu'importe. Je me retourne une seconde fois pour observer le paysage de ma fenêtre. C'est reposant, et l'institut offre une vue sur la rue de Brooklyn. J'aime bien voir le monde terrestre, et imaginer parfois en être une.
Ma porte se remet à grincer, ce qui me mets particulièrement en rogne.
« - Putain mais vous avez quoi à tous venir me faire chier ce so... »
Je m'interromps en voyant Antoine au seuil de ma porte, taché de sang de la tête au pied. Que s'est-il passé ?
« - Antoine.. ? »
J'essaye de me reculer mais je touche déjà le mur. Il relève sa tête, et je peux voir des larmes dans son regard. Il regrette. Il est toujours là, c'est toujours lui.
« - Je suis désolé Carson, j'arrive pas à me contrôler, j'arrive pas.. J'en ai marre de me battre... »
Il sanglote, restant immobile face à moi. Ce qui m'inquiète le plus, c'est le sang qu'il a sur les mains. Toutefois, je dois reconnaître que le voir aussi détruit me fait énormément de peine. Pourquoi ? Pourquoi Valentin a fait ça ? Antoine était le plus gentil, doux, et adorable petit ami que j'ai pu connaître.
Une larme coule le long de ma joue, et mes mains se mettent à trembler. J'en reviens pas... Je savais que quelque chose clochait avec lui, mais je ne voulais pas croire que ça allait être aussi dur à vivre. Parce que parmi toutes les morts que j'ai pu encaisser, jamais je n'ai pu imaginer la sienne une seconde.
« - Qu'as-tu fais Antoine ? » demandais-je.
Il s'avance avec cette fois plus d'assurance. On dirait que son autre coté a refait surface.
« - J'ai du tous les tuer. J'avais pas le choix... Je les ai tous tué Carson. J'en ai laissé aucun... Aucun... »
« - Tous ? Qui ça tous Antoine ? QUI ? »
Ma voix s'élève dans les airs, et mon dos se décolle du mur. Que veut-il dire par tous ? Izzy ? Clary ? Odor ? Alec... ?
« - Tout tes amis Carson, je les ai tous massacré. »
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Dragonfly - Alec Lightwood.
Fiksi Penggemar- Cours. Cours pour ta vie, sauve ta peau, sauve tout ce qui reste en toi, sauve ton humanité. Cours et ne revient jamais. Pars, quitte nous, cet institut est devenu trop dangereux pour toi. Ils te retrouveront si tu restes ici, alors va-t-en et ne...